Chapitre 17

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La route a si été longue. Sa main a toujours été posée sur ma cuisse, me donnant envie de vomir. J'avais aussi envie de crier, ou de me jeter de la voiture en marche. On s'est arrêtés devant une forêt et maintenant ça fait plus de 10 minutes qu'on marche entre les arbres. Je ne sais pas où il m'amène mais il a l'air pressé, sa pression sur ma main me fait mal. Je ne sais pas si il le fait exprès ou pas. Sûrement.

On arrive près d’un groupe de trois hommes et une femme. Un des hommes est genoux à terre, les poignets liés derrière le dos. Son visage est en sang mais il me dit quelque chose. Je l'ai déjà vu quelque part. Son regard se braque sur moi, me jugeant de la tête aux pieds. Je dois ressembler à une folle. Les cheveux en vrac, des cernes qui doivent faire trois kilomètres de long et mes yeux vairons doivent être cernés de rouge à force d'avoir pleurée et du manque de sommeil. Ma joue droite doit être bleue à cause du coup de poing qu'il m'a mit hier. Je suis simplement habillée d'un t-shirt gris qui me fait office de robe, du blouson d'Andrew et de mes basket. Et je dois encore sentir l'alcool d'hier. 
Le roux lâche enfin ma main pour aller s'accroupir devant l'homme. 

"-Tu sais ce qu'on fait aux petites taupes dans ton genre Luk ?
-Je le sais très bien fils de pute.
-Tu n'arranges pas ton cas. Tu es sûr de ne pas vouloir parler ? 
-Ca te dit quelque chose la fidélité ? Je ne trahirai jamais les miens.
- Fidélité. Rigole le roux en me jetant un regard me faisant ravaler ma salive. Si tu ne les baises pas de force, c'est eux qui vont te baiser, tu sais ? Crois en mon expérience. J'ai une mission pour toi.
-Crèves. Crache l'homme. 

Andrew rigole avant de sortir quelque chose de sa poche. La bague que m'a offerte le brun.

-On ne touche pas à ce qui m'appartient et ton chef à osé le faire. Tu vois cette merde de bague ? Je veux quelle lui revienne pour lui faire comprendre que jamais, je dis bien jamais, il aura mon territoire ni même mon petit jouet préféré. 

Je ravale mes larmes à l'entente de ces derniers mots. Soit je suis une petite chose soit, je suis un jouet... Plus personne ne me respecte, je ne sais même pas si je dois me respecter moi-même. 

-Anatoli aime bien démembrer et couper des membres, non ? Alors qu'est-ce qu'on va te couper à toi pour lui remettre cette merde et lui faire passer le message ?
- Aucune personnalité. Rigole l'homme de bon coeur. Tu te sens tellement faible face à lui que tu es obligé de limiter. Tu n'as pas de couilles.
-FERME TA GUEULE ! Urle le brun en lui mettant son poing dans le nez.

Le bruit de craquement me fait grimacer. 

-Qu'on lui coup les mains. Ordonne le brun en se relevant. 

Ce dernier me rejoint, mettant une main derrière mon dos près à admirer le spectacle. 

La femme attrape le prisonnier le jetant au sol pour immobiliser sa tête, alors que ses équipiers détachent ses mains pour les plaquer au sol, sortant des lames aiguisées.
Je baisse les yeux pour ne pas voir, même si j'étais habituée à ce genre de scène quand j'étais prisonnière du russe, mais Andrew m'ordonne de regarder par ce qu’il juge que c'est de ma faute. C'est ma faute si l'homme va perdre ses mains comme c'est ma faute que Mona soit morte. Alors je regarde impuissante, me punissant. C'est de ma faute, j'aurais dû empêcher Mona de suivre les garçons, j'aurais jamais du coucher avec Anatoli, j'aurais jamais du prendre cette maudite bague. Tout est de ma faute, Andrew à raison et il me punit pour ça. Je suis faible. Je mérite ce qu'il m'arrive. Alors je regarde, suppliant l'homme de me pardonner du regard. Je suis tellement désolée. Mes larmes coulent encore une fois à flot alors qu'il hurle de douleur. Une fois la mission faite, ils mettent ses membres dans une boîte hermétique avec des glaçons. Le roux me tend la bague et je comprends ce qu'il veux que je fasse. Je la prends donc et m'avance vers ses hommes pour la déposer dans la boîte. La vue me donne envie de vomir mais mon estomac est vide. Le roux nous rejoint.
"Allons y" ordonne t'il.
Les hommes relèvent le prisonnier qui bave littéralement de rage en lui promettant que son chef allait lui faire payer ses actes, qu'il allait souffrir comme jamais on l'a fait souffrir, qu’il allait le laisser pourrir dans un coin, le laisser se faire dessus. Mais Andrew rigole de bon coeur. 
On arrive très vite à un lac, nous montons sur le ponton. La femme lui attache fermement les jambes pour qu'il ne puisse plus bouger d'un poil. Ils vont le laisser se noyer. Cette mort est horrible. Il va se voir mourir. Il va se sentir mourir. 

"-Tu sais tu aurais parlé, j'aurais été clément, je t'aurais juste mis une balle dans la tête et c'était finit. 
-Il va te trouver sale merde. Tu vas crever. 
-Changes de discours veux-tu ? Tu sais que ton maître n'est absolument pas apprécié. Il se croit invisible mais il tombera bientôt, mais tu seras plus là pour le voir. Rigole t'il. Eliza, pousse le.

Je tourne ma tête vers lui, choquée de ce qu'il me demande. Il veux que je le pousse, il veux que je lui enlève sa vie. Il veux que je tue quelqu'un.
Je recule d'un pas murmurant que c'est impossible, je ne peux pas faire ça. Mais le roux me rattrape fermement par les cheveux collant son front au mien. 

-Tu vas faire ce que je te demandes, d'accord ? Tu m'obéis sinon tu sais ce qu'il t'attend. 

Je ravale ma salive mais pas mes larmes. Le mafieu me pousse vers le prisonnier. Ma vision est tellement brouillée que je vois a peine sa silhouette.

"-Qu'est ce qu'il se passe ici ? Vous foutez quoi, là ?!

On se retourne tous vers cette voix. Un homme cheveux blanc 50/60ans. Il était à la réunion, il y a deux mois. Le russe a parlé avec lui. Il est accompagné de quelques hommes.

-Andrew ? Comment oses tu ?
-Gorge ! Ca va ?
-Casse toi de ma propriété si tu ne veux pas que mes hommes s'occupent de toi sale rat. Et ne jette personne dans mon lac ! Tu n’es pas chez toi.
-Oh tu peux bien faire une exception, non ?
-Crève ! Je vais être gentil avec toi ! Barre toi, c'est la dernière fois que je te le demandes. Tu sais que je peux considérer ça comme un acte de guerre idiot !
-Très bien, on est pas venu là pour les embrouilles. On y va. Lâche Andrew. 

Avant que les hommes du roux puissent attraper le prisonnier, celui ci se jette dans le lac sous mon crit de stupeur. La femme ne perd pas une seconde et tire dans l'eau. 

-Je n'y peux rien là Gorge, on est d'accord ?
-BARRE TOI ENFOIRÉ !"

Le roux rigole avant de m'attraper par le bras pour partir. Mais une fois à la hauteur du vielle homme celui-ci nous arrête figeant son regard dans le mien. Je le supplie de m'aider mais il me lâche. Est ce que je mérite de l'aide après tous ce que j'ai fais ?

.

On a encore roulé avant de s'arrêter devant un entrepôt. Je le suis à l'intérieur comme son petit toutou, de toute manière je ne pense pas avoir le choix. Des hommes et des femmes remplissent de grosses caisses. D'autres vérifient des armes ou pèsent de la drogue. Ce hangar est immense. Ça doit être son point de chute. Sa plus grosse réserve. Je jete un coup d'oeil aux étiquettes "Magnum, 44-40 WCF, .44 Special " "Héroïnes" "Buck Mark-Calibre : 22LR" et autres. Des gardes lourdement armés surveilles le bon déroulé.

"-La livraison pour l'Espagne part bientôt ? Demande Andrew à une grande brune. Ils sont impatients.
-Les camions sont partis il y a une heure patron. On a réussi à prendre un peu d'avance. 
-J'espère que tu n'as pas oubliée de vérifier, ça va nous rapporter gros.
-Tout était en ordre comme toujours. 
-Bien."

Andrew est si influent que ça pour avoir des contacts en Espagne ? Ça veux dire que tout le monde le sous-estime. Son hangar est rempli d'armes en tout genres, je suis sûr que l'armée en serait jaloux. Il a un empire,  un empire à en faire trembler plus d'un. 

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant