Chapitre 25

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On est restés là, allongés à même le sol. Je ne sais pas combien de temps mais le silence m'apaise. On est juste là, allongés l'un à côté de l'autre sans que nos corps ne se touchent, après que j'ai pleurée toute les larmes de mon corps encore une fois. Je suis si faible maintenant. Je ne vais pas bien et je n'arrive pas à le cacher. Je vis avec cette tristesse qui me colle à la peau.

"-Je la connais cette douleur immense où ton coeur se serre. Ce moment d'impuissance ou l'envie d'hurler est si forte qu'aucun son ne sort de ta bouche. Ce désir atroce de taper dans les murs, de casser n'importe quoi. Le désir de détruire quelque chose en imaginant le mal qu'on t'as fait subir, comme une façon d'exprimer ce que tu n'arrives pas à dire, à contrôler, à sortir de ta tête. Parce qu'ils trouveront toujours un moyen de te faire garder le silence.

Je me redresse soudainement, les fesses sur les talons, intéressée par ses paroles. Comment peux t'il comprendre ce que je ressens ? Comment ose t'il dire ça ? Mon regard se plonge dans le sien. Et je sens qu'il va m'en dire plus, m'avouer quelque chose sur lui, quelque chose qu'il renie au plus profond de son être. Sa main droite viens compresser mon genou. Je me retiens de ne pas reculer pour éviter son touché. Il en a besoin. Anatoli pour la première fois depuis que je le connait, à besoin d'un contact physique.

-Quand j'étais petit garcon, à l'âge de 5 ans, je suis arrivé en Amérique avec mes parents. Ils souhaitaient une meilleure vie pour nous. Ils sont morts deux jours plus tard dans un accident de voiture et j'ai survécu K sozhaleniyu (malheureusement). Je suis resté quelques jours à l'hôpital. L'église du coin attristé par mon histoire à prit en charge mes soins avec l'aide des croyants. Heureusement d'ailleurs sinon je ne sais pas dans quel état j'aurais finis.
Les services sociaux m'ont ensuite prit en charge, j'ai fais quelques familles d'accueils mais personne ne voulait d'un gamin triste qui parle seulement le russe. Alors une famille chrétienne m'a adopté. Ils ne pouvaient pas avoir d'enfant. Au départ ça allait, ils étaient plutôt gentils, très tactiles mais gentils.

Comprenant ou il veut en venir. Ma main se pose automatique sur la sienne sans même que je m'en rende compte.

-Ca à duré deux ans. J'apprenais la langue, le bon savoir vivre d'Amérique, j'allais à l'église aussi. Rigole Anatoli. Mais les gestes déplacés se faisaient de plus en plus, mais âgé de mes sept ans, je ne comprenais pas trop. Puis une nuit, ils sont venus me réveiller, ils m'ont amené dans le lit conjugal, ils m'ont déshabillé puis ils ont ôtés leurs vêtements à leurs tours. Elle m'a demandée de m'allonger dans le lit, que ça allait être agréable. J'ai obéis ne comprenant pas la situation. Ils se sont allongés à côté de moi, de chaque côtés. Lui s'est mit à lui tripoter la poitrine alors qu'elle, me touchait les parties intimes et de son autre main elle me forcait à la toucher elle, eta khristianskaya shlyukha (cette salope chrétienne). M'obligeant à mettre mes doigts d'enfant en elle. Ça à duré quelques semaines. Ils m'obligeaient à leurs faire plaisir, sucer l'homme et doigter la femme ou encore de lui faire des cunis. Et le pire, c'est que de mon regard d'enfant, je ne comprenais pas la gravité de la situation. Je n'aimais pas ça et ils s'en foutaient royalement. Ils ne pensaient qu'à leurs plaisirs peux importe si ils détruisaient un gosse au passage. J'avais interdiction d'en parler à qui que ce soit sinon ils me promettaient de me faire du mal. Puis un soir, s'en était vraiment finit pour moi. Je rentrais de l'école. Ils etaient là à table, grands sourires der'mo (de merde) aux visages. Je ne comprenais pas. Je me disais que j'allais avoir une surprise. Mais la surprise m'a déchiré de l'intérieur. Ils m'ont violé pendant des années.

Son regard est sur le plafond. Il ne m'a pas regardée une seule fois. Son pouce caresse mon genou. Je me sens si mal pour lui, ce n'était qu'un enfant. Un enfant innocent qui venait de perdre ses parents. Je n'imagine même pas sa souffrance. Je prend mon courage à deux main, prenant place à coté de lui, pour le prendre dans mes bras. Sa main quitte l'arrière de sa tête pour venir m'enlacer à son tour toujours sans poser ses yeux sur moi. Il a honte.

-Que s'est il passé ensuite ? Osais-je demander.
-Je les ai égorgés. Rigole t'il soudainement. D'abord l'homme. Je l'ai regardé pisser le sang, la main sur la gorge, agonisant, son regard rempli de détresse. Et j'ai aimé ça le voir souffrir, cette sensation était si réjouissante. Puis quand sa femme est rentrée, elle a criée si fort eta shlyukha (cette pute) que ça m'a rendu heureux. Je l'ai attrapée par les cheveux et je l'ai égorgée, elle aussi. Mais ils mériteraient bien pire que ça. J'ai passé des heures à les découper en morceaux. J'ai fais des si petits morceaux, je me suis jamais autant appliqué de me vie. Puis j'ai fais un puzzle de leurs deux corps. Je me suis lavé, changé, j'ai pris l'argent et tous ce qu'il y avait de valeur et je suis parti.
-Les flics ne t'ont jamais cherché ?
-Pas vraiment. Au bout de trois jours, les voisins et ceux de l'église se sont inquiétés. Ils ont trouvé mon jolie puzzle. Les journeaux parlés d'un fou qui avait assassiné un gentil petit couple sans histoire puis joué avec leurs corps et que leur fils adoptif avait été enlevé mais qu'il n'y avait plus espoir de me retrouver.
-C'est tout ?
-C'est tout.
-Mais comment as tu fais pour en arriver là ? Demandais-je en le tutoyant sans m'en rendre compte.
-J'ai pris le premier train qui partait. Je suis arrivé à Denver. J'ai squatté un peu partout en me cachant le temps que l'histoire se tasse. J'étais littéralement un SDF. J'espionnais des personnes au hasard pour savoir leurs habitudes de vie pour pouvoir aller me doucher et manger un peu. Je suis tombé sur un squatte un jour. Il y avait Nate et il m'a jamais lâché etot dovod (ce con), un vrai pot de colle, mais on s'est aidés. A 15 ans, on est rentré dans un gang et on a monté les échelons un par un et je pense que tu connais la suite.
-Pourquoi toi et pas Nate en chef ?
-Sérieusement ? Rigole t'il. Je ne doute absolument pas de ses capacités mais il est bien trop tête en l'air puis lui-même ne voulait pas cette place.
-Et si, il la veux un jour ?
-Alors il l'aura. Il est toute aussi à la tête de cette empire que moi.

Je ne répond rien. Nate est si important pour lui. Il est comme un frère. Je sens ses doigts venir caresser mes cheveux. Et pour la première fois depuis des semaines, je n'ai pas peur d'être prêt d'un homme, qu'il me touche. Jamais, il ne me violera car il sait la douleur que ça engendre, cette douleur atroce qui te brûle de l'intérieur.

-Comment as tu fais pour surmonter ta peur ?
-Ma peur ?
-De coucher avec quelqu'un après ce qu'il t'es arrivé ?
-Je m'étais promis, qu'aucune femme ne me toucherai et que j'en toucherai aucune. Ça me dégoûtais à en vomir, rien que d'y penser.
-C'est parti au bout de combien de temps ?
-Quand j'ai vue ta paire d'yeux décoloré. Pour la première fois de ma vie j'ai désiré une femme. Tu as été la première femme avec qui j'ai couché. La première que j'ai embrassée et que j'ai laissée me toucher sans avoir envie de lui briser ses petites mains."

Elizabeth.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant