Tombée dans le leurre.

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-Madame, je suis ici, rappelle-je à "nulle".

-Oh! Je voulais juste te montrer ma GRANDE BEAUTÉ!

Elle continue à parler comme ça pendant je-ne-sais-combien-de-temps. De sa nouvelle coiffure, son nouveau vernis, etc... J'ignore comment elle fait pour parler aussi longtemps de choses aussi inutiles. Je me sens vieillir, je vous jure!

-Bon, c'est assez de conneries comme ça, conclut-elle.

Je sursaute en croisant son regard. Il y avait quelquechose d'effrayant dedans. De la folie... et pas de la folie du genre de dire "j'aime la pizza" dans une conversation de politiques. De la folie pure de psychopathe.

-Gardes! Crie-t-elle en claquant des doigts et en me montrant ses crocs.

Deux hommes de gel, l'un plus petit que l'autre, le petit portant des lunettes, surgissent par la porte miroir et m'attachent comme un saucisson. Tout se passe trop vite pour que je puisse réagir.

-Maintenant, tu réponds à nos questions par oui ou non. Si tu mens, on le saura tout de suite. Et tu ne veux pas savoir ce qu'on t'infligera, ordonne le grand.

Ces mots font inévitablement tourner les engrenages dans ma tête appelés "imagination". Ils vont me violer? Me tabasser avec une batte de baseball? M'électrocuter? Me couper un de mes doigts? Tirer sur mon pied avec une mitraillette? M'étrangler à mains nues? Me piquer profondément plusieurs fois avec une aiguille pour extraire mon sang et en faire un milkshake? M'enlever ma voix et faire de la sorcellerie avec, pour qu'elle ressemble à une voix d'homme et ensuite, me la remettre?? Me mettre une poubelle de cuisine devant le nez??? Me faire écouter du country???? Je déteste le country.

Et la nulle reste en retrait avec un petit sourire satisfait. Je parie qu'elle aime mettre les gens dans tous leurs états.

-Alors, nous commençons, dit la voix assez aigüe du petit Océãns. Te rappelles-tu de nous avoir vus quelque part, d'une façon ou une autre?

Je fais signe que oui avec ma tête, terrifiée par toutes les perspectives de douleur et souffrance qu'ils pourraient m'imposer.

Il note dans un calepin en remuant ses lèvres.

-Te rappelles-tu de rêves étranges dans lesquels nous apparaissions?

-Oui, dis-je d'une voix tremblante.

-Est-ce que tu sais qui est ton père?

Là, je fige. Quoi répondre, de toutes façons? Que je ne connais que mon père "adoptif"? Que je ne sais pas si je le connais vraiment? Après tout, il pourrait bien me cacher plusieurs autres secrets.

Je fais "oui" de la tête, ne voulant pas leur permettre d'entrer dans mon intimité.

-On t'a avertie, fait le grand d'une voix qui me donne des frissons.

Il ne me reste plus qu'à souhaiter que ce ne soit pas trop douloureux.

Voilà!!  :) j'ai écrit en hâte, j'espère que ça vous convient...

À preuve d'eauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant