Chapitre 32

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J'ai les mains moites. Sérieux qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? J'ai tellement de sujets à aborder avec lui, tellement de choses à mettre au clair. Je me demande aussi, va t'il le prendre bien, mal, il va s'énerver ou rester calme ? Ça se trouve il ne voudra même pas que je reste au laboratoire. Je devrais peut être faire demi tour ? Non. Quoique après mûre réflexion...
Je ne fais que des allers retours, dois-je y aller ou pas ? J'ai une heure d'avance je peux toujours prendre le temps d'y réfléchir.

« -Mademoiselle Hoster ? »

Décidément, le destin en a décidé autrement. Le capitaine est au bout du couloir, il me dévisage avec un drôle de regard. Oh non ! Déjà que j'étais mal à l'aise je suis encore plus bas. Je devrais peut être reporter cette discussion à demain. Oui je vais faire ça. Je suis peut être une merdeuse, une capricieuse, une égoïste comme il le dit mais je suis trop timide pour engager une discussion comme celle-ci, et ça il ne l'a toujours pas remarqué. Il attend patiemment sur le pas des escaliers, à l'heure qu'il est je dois être rouge pivoine.

« -Vous êtes... en avance ?
-Oui. Non. Vous avez bien mangé ? »

A quoi je joues ? « Vous avez bien mangé ? » et puis quoi encore ? C'est quelle genre de phrase ça ? Maintenant il me regarde encore plus bizarrement, je pense réellement à m'enfuir en courant.

« -Emma ? Vous allez bien ? Si vous voulez on peut rentrer dans mon bureau ?
-Oui. Non ! Pas tout de suite.
-Oui ou non ?
-Oui. »

Non, non...finalement je veux pas. Je crois que j'ai réfléchis peut être un peu tard, le capitaine passe devant moi avant de me tenir la porte de son bureau afin que je puisse me glisser à l'intérieur. Je ne peux plus reculer, j'aurais du prendre mes jambes à mon cou quand j'en avais encore le temps. Il passe derrière moi et je sens le moindre geste dans mon dos, j'en ai des frissons dans tout le corps. Respire Emma. Il s'installe derrière le bureau, il a l'air serein, tranquille. Si seulement il savait la tempête qui va s'abattre sur lui il en aurait déjà des sueurs froides. Il a l'air décidé à m'écouter, je me lance alors. Je vais d'abord aborder les sujets de Lucas et du sous sol...le reste on verra plus tard si déjà jusqu'à la tout se passe bien.

« -Je voulais d'abord savoir; pourquoi vous vouliez me parler ?
-Et bien je voulais mettre au clair certaine choses...mais vous avez l'air bien décidée à parler, je vais vous laisser commencer.
Merci. Super, j'avais vraiment hâte de commencer dites donc...
-Eh bien, j'ai plusieurs questions que j'aimerai vous poser. Je veux juste que vous me répondiez le plus sérieusement et sincèrement possible. C'est tout ce que je vous demande.
-Je ferai de mon mieux »

Et me voilà de nouveau complètement paumée. Je commence par quoi ? Comment je lui dis ? Je ne veux pas paraître brusque mais il ne faut pas que j'y aille par 4 chemins non plus. Si je continue, on sera encore là demain matin. Je me lance ou pas ? Il est encore temps de feindre une nausée ou je ne sais quoi encore; d'un autre côté, je dois savoir et j'ai vraiment envie de comprendre.

« -Je suis au courant pour...vous savez..ma maladie.
-Oh ! Je vois, vous êtes donc aussi au courant pour..
-Lucas. Oui.
-Emma, pardonnez moi de vous l'avoir caché, j'espère que vous comprenez les raisons qui m'ont poussées à garder le secret. Je sais que si je vous l'auriez dit vous seriez partie à la recherche de ce garçon et je ne préférai pas prendre le risque.
-Justement. Mes amis je les comprend. Pas vous. Pourquoi avoir voulu me protéger a ce point là ? En réalité, vous n'avez pas l'air du genre à faire attention aux autres, alors pourquoi avoir voulu me sauver a tout prix ? J'aurai pu crever, vous auriez eu moins de problèmes.
-Emma, je...comment vous pouvez penser ça de moi ? Je ne pourrais jamais laisser une personne mourir si j'ai l'occasion de la sauver. Ça me semble logique, vous n'auriez pas eu la même réaction vous ?
-Si l'homme en question était quelqu'un comme vous, au tout début...je pense que vu les bases sur lesquelles nous étions partis...je vous aurez peut-être laissé..
-Sérieusement ?
-Bon..c'est pas le sujet. Comment vous saviez qu'il était encore en vie si quand vous nous avez retrouvés on était que tous les 4 ?
-À vrai dire, il se pourrait que je vous ai un petit peu menti.
-C'est a dire ?
-Lorsque l'on vous a retrouvés, nous avons aperçu une silhouette masculine au loin, environ 1m80 et une morphologie assez...carrée. J'en déduis que c'est votre homme, mais rien ne le prouve. Mais comme il n'y avait absolument personne d'autre, et que c'est le seul corps que nous n'avons pas retrouvé...c'est ce que j'en déduis.
-Pourquoi vous ne m'avez pas tout révélé tout de suite ? Vous vouliez me garder ici longtemps encore ?!
-Écoutez Emma...je voulais juste...
-Juste quoi ?! Me garder dans le sous-sol peut être ? Me torturer comme vous le torturiez lui ?! Qu'est-ce qu'il vous a fait ? Rien n'est ce pas ?
-Vous pouvez pas savoir...murmure-t'il entre ses dents
-Je suis d'accord, il est dangereux mais pourquoi lui avoir fait ça ? Quel genre de monstre êtes vous ? C'est moi qu'il voulait, il n'aurait pas fait de mal aux autres ! Alors pourquoi hein ? Il vous a fait un truc peut-être, il a tué votre famille à vous ?!
-La ferme putain ! »

Non, je ne veux pas que ça recommence. Pas celui que je connaissais au début. Pourquoi s'énerve t'il subitement ? Il s'en veut, il ressent de la culpabilité ? Je l'espère en tous cas, je suis bien d'accord, c'est un renégat, un criminel, mais pourquoi le torturer comme ça ? Pourquoi ne pas l'avoir laisser juste emprisonner, c'est ça que je ne comprend pas. Pour le plaisir de le voir souffrir ? Moi qui voulais parler tranquillement, j'ai complètement perdu mon sang-froid, en dessous de la table, mes poings sont serrés si fort que mes ongles sont en train d'entailler la chaire de mes paumes de mains.

« -Vous ne savez rien...alors s'il vous plaît fermez la. »

Je suis à bout de nerf. 3, 2, 1...j'explose:

« -Vous aimez les voir souffrir hein ?! Sale enflure ! Comment j'ai pu croire qu'une once de bonté résider en vous ? Pourquoi ?! Pourquoi vous l'avez torturé si il ne vous a rien fait quel genre de type êtes vous ?!
-Vous savez pas ! Vous savez que dalle ! Oui putain ! Oui il a tué toute ma famille alors fermez votre putain de grande gueule ! »

J'ai mal compris. Il a...tué sa famille ? C'est une blague qu'il veut me faire ? Comment peut-il savoir que c'est ce type qui aurait tué sa famille ? Puis le capitaine a toujours était au laboratoire comment a t'on pu tuer sa famille ?

« -Que..quoi ?
-Oui. Il a tué toute ma famille. Oui j'ai aimé le voir souffrir. Je sais pas ce qui m'a pris putain, ce n'est pas moi, je ne voulais pas...j'ai..j'ai fais n'importe quoi.
-Comment ça ? Je ne comprend pas, je croyais que vous aviez toujours était ici.
-Moi oui. Pas ma famille. Écoutez j'ai pas de compte à vous rendre Emma. Qu'est-ce que vous voulez savoir d'autre ?
-Je veux  comprendre. Vous aviez dit que vous répondiez à mes questions.
-Je ne veux pas en parler. Vous pouvez jamais vous occupez de vos affaires de temps en temps ? Qu'est-ce que vous me voulez putain ?
-Je veux savoir. Pourquoi vous jouez les durs comme si rien ne vous atteignez ? Vous vous prenez pour un bad boy c'est ça ? Vous êtes juste un imbecile si c'est que vous cherchiez à représenter.
-Putain mais Emma la ferme. Ce mec, ce type la. Il a tué ma mère. C'est bon, ravie ?
-Votre mère ?
-J'ai pas le temps j'ai des affaires plus importantes, on parlera de ça plus tard. Ma mère s'est fait assassinée par le gouvernement. Le camp de l'autre côté de la forêt, là où votre ami est retenu, c'est un camp que nous observons depuis des mois. Ce n'est pas un camp de survivants. C'est le camp principal, le camp du gouvernement. Indirectement, le renégat a participer à la mort de ma mère. Tout ça c'était une vengeance personnelle, je n'ai pas assuré mon professionnalisme, c'est bon maintenant vous avez d'autres questions ?
-Ce n'est pas vraiment une question.
-Alors quoi encore ? »

Il est sur les nerfs, et moi aussi. Je ne sais pas si il faudrait que je revienne plus tard le temps que l'on se calme tous les deux pour aborder le dernier problème. Mais maintenant que je suis lancée, je pense que je dois continuer. Au point où on en est, on ne pourra pas faire pire.

« -On aurait jamais du faire ça. »

Nous survivrons..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant