Chapitre 18

55 11 0
                                        

La matinée étant passée nous nous retrouvons en fin d'après-midi. Je n'ai pas cessé de penser à mon altercation avec le capitaine ce matin. Je m'en veux, aussi difficile que cela puisse paraître, je m'en veux réellement. J'ai déversé toute mon anxiété, le poids que j'avais sur mes épaules a complètement lâché. Et sans le vouloir, c'est tombé sur le capitaine...Céleste doit arriver d'une minute à l'autre afin de me préparer pour ce soir. Je l'ai vu courir dans les couloirs aujourd'hui, elle a l'air complètement paniquée à l'idée du bal de ce soir. En parlant du loup je ne l'entend même pas toquer et la voit avancer dans ma chambre.

« -Emma ! Il...nous..reste...3 heures...
-Pourquoi tu es autant essoufflée, on dirait que tu viens de courir un marathon. Puis 3 heures c'est largement suffisant tu sais...
-Tu plaisantes, on a du pain sur la planche ! Et j'ai du aller chercher quelque bricoles. Je n'ai pas arrêté de monter et redescendre les escaliers.
Merci Céleste...Enfin non c'est pas ce que je voulais dire. On a juste énormément à faire. Il faut d'abord te boucler les cheveux et puis je dois te faire un maquillage impeccable et...
-C'est vraiment nécessaire toute cette préparation ?
-Oui. Enfin non pas vraiment. Mais je tiens à ce que tu sois la plus belle ce soir. La robe n'était que la première étape et puis ce bal est organisé en votre honneur à tous..tu te dois d'être ravissante.
-Si tu le dis...je pense toujours que c'est inutile. De toute façon personne ne le remarquera.
-Ça c'est ce que tu penses... »

Après 3 heures d'intenses préparatifs me voici enfin prête. Céleste a assuré, elle m'a légèrement bouclé mes longs cheveux bruns et m'a fait une superbe coiffure. Elle m'a maquillé « très légèrement » d'après elle, mais je dois avouer que le résultat est très joli. Elle a assorti mon ombre à paupière avec la couleur de ma robe bleue pâle et m'a mis une petite touche de gloss. Je suis fin prête, après les dernières retouches à ma tenue Céleste a enfin terminé. Elle s'en va vite afin d'avoir le temps de se préparer elle aussi. Il ne lui reste que trente minutes, mais elle s'était déjà attaché les cheveux et maquillé.
C'est après ces trente longues minutes d'attentes, que j'entends trois petits coups à ma porte. Je m'empresse de me lever et va ouvrir à mon invité qui n'est autre que mon cavalier, Cameron. Il est tout simplement magnifique ! Il porte un sublime costume bleu nuit parfaitement dans le ton de ma robe à moi. Ses cheveux sont très bien coiffés, juste un peu tirés vers l'arrière.

« -Waouh, Cameron tu m'épates !
-Merci ! C'est Ethan qui m'a habillé; t'aimes ?
-Il a très bon goût.
Au moins une de ses qualités.
-Oui ! Tu es aussi très jolie Em.
-Merci c'est adorable. Alors, on y va à ce bal ?
-Oui, allons-y ! »

Il me prend bras dessus-bras dessous et nous partons en direction du réfectoire. Je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre, j'espère juste que tout va bien se passer..

« -Arrêtes de stresser Emma, on a déjà fait des bals ici et c'était super !
-Comment tu sais que je stress ?
-T'arrêtes pas de te mordiller la lèvre et puis tu tripotes sans arrêt cette bague.
-Oh oui pardon, c'est juste que...je ne sais pas. Je n'ai pas réellement envie de me retrouver face au capitaine. On..on s'est disputé ce matin.
-Je sais.
-Il te l'a dit ?
-Oui. Avec toi c'est un pas en avant deux en arrière. Mais en attendant, il m'a dit qu'il n'avait pas rit comme ça depuis longtemps. Tu danses comme un canard, mais la façon avec laquelle tu t'obstines est incroyable. Il a dit que tu avais réellement fait des efforts...malgré les 2-3 bleus qu'il a aux pieds. Tu lui as marché dessus volontairement ? »

Je ne peux m'empêcher de retenir un gloussement. Je dois bien l'avouer, ce cours n'était pas si mal. Même si cela s'est mal finit, j'ai passé un bon moment avec le capitaine. Quelque chose chez lui me donne envie de le détester mais je crois que je n'y arrive pas. Depuis que je suis ici je me voile la face, je ne peux pas le détester malgré tout ce que j'ai pu dire. Au fond il n'est pas mauvais, et je commence à m'en rendre compte.

« -Non, je n'ai pas fais exprès...sauf une fois. »

Nous entrons dans le réfectoire déjà bondé, la musique est à fond et l'ambiance bat son plein. Parmi la masse de personnes je distingue Lou et Kyle. Je m'approche avec Cameron.

« -Wouah ! Tu es sublime Emma ! s'écrivent mes amis à l'unisson.
-Et moi ? Et moi ?
-Elle ne pouvait pas rêver meilleur cavalier Cameron. Même moi je suis jalouse. Kyle est trop nul, on est là depuis 15 minutes et il ne veut toujours pas aller danser !
-C'est pas ma faute, si je commence à dévoiler mes talents dès maintenant, c'est toute une foule de fans que nous allons attirer ! »

Nous rigolons ensemble de bon cœur. Sur le chemin nous croisons Alan et Maya. Je dois bien le dire, elle est très jolie. Ses cheveux sont attachés en queue de cheval haute et sa robe mauve lui va à merveille. En revanche, malgré tous ses efforts, Alan ne semble même pas lui prêter attention, trop occupé à discuter technologies avec d'autres résidents. Lorsqu'elle nous aperçois, elle lâche un petit coucou à Cameron et me regarde avec dédain de haut en bas. Mais qu'est-ce que je lui ai fait ?  Cameron semble avoir remarqué et m'entraîne sur la piste afin de me changer les idées. Nous dansons pendant peut être, 20 minutes. Toujours pas de capitaine. En réalité, j'espérais le croisais ce soir, je tenais à m'excuser de mon comportement de ce matin.

« -On est repérés ! Tous à terre, plus un bruit. Code rouge. »

Sans même pouvoir comprendre ce qui se passe, Cameron me pousse par terre avec tous les autres. La musique s'arrête soudainement et le réfectoire devient silencieux en une dizaines de secondes.

« -Qu'est-ce qui se passe ? demandai je a Cameron le plus bas possible.
-Ca arrive souvent. Notre laboratoire est assez bien isolé, loin de toute humanité, mais de temps en temps, certains groupes de rebelles nous trouvent et cherchent à nous piller ou pire. On doit alors passer en code rouge: plus un bruit, plus un mouvement. Seule l'équipe militaire peut opérer.
-D'accord...Ce..Ce n'est rien de grave ?
-Non, ne t'inquiètes pas... »

Il semble lui même peu convaincu par ses propres paroles. Nous restons ainsi quelques minutes. Lorsque la porte du réfectoire s'ouvre à la volée. Un homme, masqué, armé, pointant son pistolet sur la foule. J'ai une impression de déjà-vu..Sauf que cette fois-ci, il est là. Le capitaine se précipite sur l'individu et le cloue au sol avant qu'il n'ai pu faire de victimes. Son visage est scarifié juste en dessous de son œil gauche. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il appelle en renfort et deux soldats viennent lui prêter main forte. En deux minutes, l'homme est menotté, les soldats sont chargés de l'envoyer au « sous-sol ». Après ce mouvement de panique, la fête reprend son cours. Sérieux ? Cameron se relève, comme si de rien n'était, comme si tout cela ne s'était jamais passé.

« -Tu..tu n'es pas choqué ?
-Ca arrive souvent Emma. On est habitués maintenant. Tu t'habitueras aussi, cependant je suis surpris que le capitaine ne vous ai pas expliqué en quoi consisté le code rouge. »

Le capitaine. Il avait une coupure au visage. Je veux savoir ce qu'il s'est passé et si il va bien. Je m'empêche de trouver une excuse pour Cameron, d'ailleurs, celle-ci n'est pas très convaincante. « Je suis désolée, je ne me sens pas très bien, je vais aux toilettes. ». Lorsque je sors du réfectoire, je pars à la recherche du capitaine. La porte des toilettes du premier étage est grande ouverte, une forte lumière s'échappant de la salle. J'entre sans plus tarder, lorsque je le vois. Il presse un coton sur sa blessure. Son œil est légèrement gonflé et le sang n'arrête pas de couler.

« -Faites moi voir.
-Emma ? Mais qu'est-ce que vous foutez ici ? Retournez au réfectoire !
-Laissez moi voir. S'il vous plaît...
-Ce n'est rien. »

Il retire le coton. L'entaille n'est pas très longue mais assez profonde.

« -Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Des renégats. Ça arrive souvent. Il a essayé de s'introduire dans le laboratoire, je ne l'avais pas vu venir lorsqu'il a sorti un couteau de sa poche, je n'ai pas pu esquiver. Il en a profité pour entrer. Je suis désolé.
-Vous ne devez pas. Moi si.
-Pardon ?
-Pour ce matin. J'ai été odieuse. Je suis vraiment désolée, vous ne méritiez pas tout ça. J'étais stressée et vous étiez là et...
-C'est pas grave. Je vous pardonne. Je peux vous demander une faveur ?
-Oui bien sûr.
-Accordez moi une danse Emma. »

Nous survivrons..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant