« -Les enfants s'il vous plait, restez calmes. Paniquer ne servira à rien. Nous allons vous renvoyer chez vos familles d'ici 2 minutes. Mais nous voulons que vous tâchiez de respecter les règles de sécurité. Nous allons sortir dans le calme d'accord ? Allez on.. »
Le porte s'ouvre dans un grand fracas, un grand baraqué déboule dans la salle de classe, se précipitant vers l'institutrice. Elle ne semble même plus réfléchir à ses propres consignes de sécurité. Ses yeux brillent, elle tremble de tout son corps.
« -Eh toi ? T'es avec le gouvernement ou pas ?
-Monsieur je..je ne suis...
-Réponds salope. Il sort son revolver qu'il pointe doucement sur la professeure.
-Pitié, je...je ne suis pas avec le gouvernement...je. Ne faites rien aux enfants par pitié.
-T'as une preuve que t'es pas avec eux ?
-Une...
-Une preuve putain ?! Est-ce que tu as une putain de preuve ?
-Non...pas pa-pas la...maisTrop tard, l'homme appuie sur la gâchette. Le retentissement du coup de feu, je n'entend plus que ça. Ça et les cris et les pleurs. Je ne tarde pas à voir l'homme pointer son arme sur nous. Je vais mourir. Je vais crever dans ce putain de lycée. Je vais crever sans mes parents, sans mon frère. Bordel, je vais crever. Pourtant un autre coup de feu retentit. L'homme tombe au sol, raide, inconscient. Kyle rentre dans notre salle de classe.
« -Dépêchez vous putain si vous voulez pas crever ! Sortez en vitesse !
-Kyle, je...tu ?
-Après Emma. Vas chez toi, rentres le plus vite possible. Dehors ça commence à tirer de partout.
-Et toi ?
-Vas. Chez. Toi. Putain Emma ! »Je lui obéis. Je n'ai que ça à faire. Je sors du bâtiment, le visage trempé de larmes. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Ça matin même tout allait si bien. Je regarde aux alentours, une partie du lycée commence à s'enflammer. Dehors les coups ne cessent de retentir dans mes tympans. Je me met à courir, courir le plus vite possible. Je cours en direction de chez moi. Je dois avertir ma famille au plus vite. Soudain une voiture me fonce dessus; je l'esquive de justesse. Putain mais c'est quoi ça ? La voiture continue son chemin dans l'un des murs du lycée. Mais qu'est-ce qui se passe, pourquoi il s'arrête pas ? Je comprend rapidement. Le conducteur a un trou béat dans son crâne. Si il n'esquive pas, c'est parce qu'il est mort. On est tous morts. Je reprend ma route direction ma maison à, à peine, 15 minutes du lycée. J'y arrive sans trop d'encombrements en une dizaine de minutes. Putain mes clés ! Merde putain mes clés ! Je m'apprête donc à enfoncer la porte au plus vite. Mais je me rend compte que ce n'est même pas la peine, la porte est déjà ouverte. Ma porte est déjà ouverte ? J'entre sans tarder.
Ils sont là. Ma famille est là. Ils sont tous là, allongés sur le sol. Mon père, la main sur le cœur, une marre de sang s'écoulant de sa poitrine. Les yeux grands ouverts. Mon père mort. Je lâche un sanglot, j'arrive trop tard. Plus loin je découvre ma mère, agrippant encore mon petit frère dans ses bras. Elle tenait sans doutes à le protéger. Mon frère a reçu 2 balles. Une dans la tête et une dans la jambe. Le sang n'arrête pas de couler, il y en a partout. Sa tête, le trou, le sang. Je m'effondre. Je me sens tomber à genoux tout près de ma mère. Elle ne respire plus. Personne respire. Ma propre respiration est coupée.« -Ma puce..
-Maman, t'es la ? Tu...tu m'entends ?
-Oui, ma puce... »
Sa voix est si faible. Elle tente de tourner sa tête vers moi. Ses jolis yeux vert sont injectés de sang. Elle tousse et une giclée du liquide rouge s'échappe de ses lèvres.« -Non maman..non... s'il te plaît non maman..m'abandonne pas...
-Je suis là..ma chérie..
-Maman...pourquoi ? Aaron et pa..papa »Mes sanglots m'étouffe, je ne m'entend même plus parler, Ma mère tourne un peu plus sa tête. Mon petit frère toujours dans ses bras. Mon petit frère...mon petit frère est mort. Mon petit frère est mort. Ma mère meurt. Tout le monde est mort. Je lui serre la main de toutes mes forces, mes phalanges deviennent blanches. Sa main dans la mienne semble sans vie. Pourtant ma mère me regarde les yeux légèrement entrouverts. Elle souris.
« -Je t'aime si fort ma petite fille...on t'aime tous très fort..
-Maman non, non. Maman s'il te plaît. Reste là. Allez maman reste la, s'il..s'il te plaît.
-Tu... je t'aime ma fille...je.. »Elle ne m'entend plus. Elle ne parle plus. Ses yeux se ferment doucement. Elle souris toujours. Mon petit frère dans ses bras. Mon père à côté. Ils sont morts, ma famille vient de mourir. Ma famille s'est faite tuée. Je n'ai même pas pu leur dire au revoir. Ma maman...Les larmes ne s'arrêtent plus je m'allonge sur le sol ma mère dans mes bras. Sa main toujours dans la mienne. Je m'allonge dans leur propre sang. Je hurle, je cris, je n'arrête plus de pleurer. Soudain j'entend quelqu'un rentrer. Je me redresse vivement le visage baigné de larmes. Kyle s'approche de moi, laissant traîner un regard à ma famille, étendue sur le sol. Son visage est lui aussi trempé. Je ne suis pas la seule, la sienne aussi à sûrement était exterminée. Il me prends doucement dans ses bras.
« -Chut, viens la. Ça va aller Emma. Je te le jure.
-Ils..ils sont tous..tous, tous morts.»Je me réveille en sursaut, encore le même cauchemar. C'est toujours le même. Toujours le même depuis 7 mois qui revient sans cesse toutes les nuits. Je me redresse péniblement et essuie rapidement la larme roulant sur ma joue. C'est comme ça tout le temps. C'est trop tard de toute façon, je ne peux plus rien faire...
Ce matin j'ai donc rendez vous avec le capitaine. Une fois entièrement réveillée, je m'aperçois que je n'ai pas de plateau déjeuner mais un petit mot à la place. Je m'empresse de l'ouvrir et de le lire.« Bonjour Emma, je tiens à vous inviter, ce matin à prendre le petit déjeuner avec moi. Avant notre cours de danse particulier. Je vous demande également de prendre une robe pour pouvoir être en conditions réelles. Rejoignez-moi dans mon bureau dès que vous serez prête.
Le capitaine. »De toutes façons je n'ai pas le choix. Si je ne viens pas, ça sera lui qui viendra me chercher et je préfère éviter ça. Je file donc sous la douche et ressort à peine 5 minutes plus tard. J'enfile une des robes de mon armoire. Elle est longue, noire, tout ce qu'il y a de plus basique. Ça fera l'affaire. Je l'enfile et sors de la chambre. Je gravis les 2 étages qui me séparent du bureau du capitaine. Je toque, une fois arrivée devant la porte; la réponse ne se fait pas attendre.
« -Vous pouvez entrer mademoiselle Emma, c'est ouvert. »
Je pousse la porte en bois, me retrouvant ainsi dans le bureau du capitaine, face à un énorme buffet de petit-déjeuner.

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Nous survivrons..
RomansaLa guerre fait ravage depuis que les secrets du gouvernement ont éclatés au grand jour. Je me demande si je n'aurais pas préféré mourir dans l'attaque contre ma ville à peine quelques mois plus tôt. La dictature du gouvernent est imminente et surviv...