Nous survivrons..

Chapitre 42

Les dernières 20 minutes de route sont passées assez rapidement. L'excitation a gagné le tank 3 et tous les soldats ne font que parler de leur histoires. Nous nous apprêtons à sortir du tank, maintenant nous allons faire une pause jusqu'à demain matin 5h si j'ai bien tout compris. Pour moi, c'est le moment le plus risqué, ici, je ne peux pas me cacher comme dans le tank, il y aura tous les soldats et le capitaine. Si je me fait attraper, je ne donne pas cher de ma peau, le capitaine va m'étriper, surtout qu'en ce moment ce n'est pas le moment avec ce qui se passe entre nous...
Finalement, j'ai peut être parlé trop vite, tous les soldats semblent fatigués ce qui va me permettre de me cacher encore plus facilement que dans le tank. Il est maintenant 23h30, nous avons fait un feu, monter les tentes et manger, durant toutes les activités, je me suis tenue en retrait de peur d'être découverte. Ce fameux Max ne doit pas être très apprécié, aucun soldat n'est venu me parler, peut être qu'après tout ils doivent être stressés et ont autre chose à faire que de papoter entre eux. Cependant les heures passent et tous les soldats sont gagnés par le sommeil, je suis encore debout et celui avec qui je partage ma tente fait plus de bruit qu'un tracteur. Ça sert à rien, de toute façon j'arriverai pas à dormir. Je me lève et sors de la tente en faisant le moins de bruit possible, il n'y a personne aux alentours. J'ai gardé une casquette pour dormir, histoire de cacher mes cheveux, mais là c'est en train de me gratter, puisqu'il n'y a personne j'en profite pour l'enlever. Je respire à plein poumon l'air frais, on est en mai et les jours sont de plus en plus beaux, le vent est chaud et soulève légèrement mes cheveux qu'on distingue à peine à travers la nuit. Je devrais peut-être m'éloigner du camp, ne serait-ce qu'un peu, histoire de ne pas me faire repérer. Auparavant, j'ai aperçu une falaise à quelques pas à l'ouest. Je n'aurais qu'à y aller faire un tour, cela doit être à 5-10 minutes tout au plus du campement. Je prends donc le chemin vers l'ouest, les feuilles craquent légèrement sous les pas et j'essaie de les faire les plus légers possible afin de masquer ma présence. Le bruit des criquets est apaisant, ça me rapproche lorsqu'on rester dehors tard le soir avec Kyle et Luke quand on était plus jeunes. Après quelques minutes me voici arrivée, mais j'ai la mauvaise surprise de tomber sur un homme. Il est assis sur le bord, les pieds dans le vide. Dans la nuit, je n'arrive pas à distinguer la silhouette, peu importe, je dois surtout pas me faire choper par qui que se soit. Je reste là à attendre, l'homme ne semble pas décidé à bouger, les bruits sont de plus en plus insonores et bientôt je n'entends plus rien. Seulement le bruit du vent caressant les arbres. Un bruit doux, presque inaudible vient rompre le silence, ça vient de l'homme, on dirait qu'il...renifle ? Non, il pleure. Ses épaules ont de légères secousses et les sanglots sont de plus en plus puissants. Crac. Pourquoi ça arrive qu'a moi ?! Je marche involontairement sur une brindille, en une demi seconde, l'homme tourne la tête.

« -Qui est la ? »

Sa voix, aussi bien que son regard. Je le connais que trop bien. Je tente aussi bien que mal de me cacher derrière les arbres, mais je sens qu'il se rapproche de moi. Il est tout près, juste à quelques pas, je peux sentir sa présence qui englobe l'atmosphère. Même les arbres semblent le respecter, j'en suis convaincue, ce type a des super pouvoirs ma parole ! Sa main se pose à seulement 5 centimètres de ma tête. Si il me découvre je suis foutue, foutue de chez foutue.

« -Capitaine ?
-Oui ?
-Que faites vous ici ? Vous n'arrivez pas à dormir je présume ?
-Je...oui exactement. T'es là depuis combien de temps ?
-Une dizaine de minutes environ.
-C'est toi qui a fait craqué la branche ?
-Oui capitaine. Excusez moi si je vous ai importuné.
-Ce n'est rien. Je vais retourner me coucher faites-en de même.
-Oui chef. »

Je l'ai échappé belle. J'étais tellement tétanisée que je n'ai entendu la conversation qu'à moitié. Je sens que le capitaine a toujours ses yeux tournés vers moi, alors je reste cachée jusqu'à que je n'entende plus un bruit. C'était le capitaine qui pleurait, je ne l'ai vu pleurait qu'une fois, lors de mon accident et encore, il cachait ses larmes. Il n'a pas l'air du genre à montrer ses sentiments, et même si en ce moment, je ne peux plus le supporter, je dois admettre que l'entendre pleurer me fends le cœur. Je ne sais pas avec qui il vient de parler, mais ce gars mentait. Il n'était pas là depuis 10 minutes, je l'aurai vu partir du camp sinon, j'aurais senti sa présence. Mais surtout, je suis sure que c'est moi qui ai craqué la branche, pourquoi alors m'a t'il défendu ? J'ai beau essayer de comprendre, la conversation m'arrivait par bribes, mes oreilles étaient devenues complètement inutiles. En tout cas, maintenant la voix est libre, le capitaine et l'homme sont repartis se couchaient. Je m'approche donc, la falaise est drôlement haute, j'ai un peu le vertige, mais je m'assois dans la même position que le capitaine juste avant. Je laisse mes pieds balançaient dans le vide, portés par le vent. Dire que dans quelques heures je vais retrouver Lucas. Maintenant que j'y pense, je me rends compte que j'étais aveuglée par ce que le capitaine provoquée en moi, mais qu'au final, c'est toujours à Lucas que ça revient. J'ai beau essayer de ne pas y penser mais je n'y arrive pas. Le savoir vivant est un soulagement, le savoir vivant et ne pas pouvoir être à ses côtés est une vraie torture. Bien que je me pose encore des questions sur le doute qu'à relever Cameron. Si Lucas était encore là, qu'il est partit, alors qu'ils savaient que nous étions encore tous bien vivants, malgré nos états de santé pitoyables, pourquoi est-il parti ? Peut être qu'il devait faire quelque chose, il comptait peut être revenir nous chercher plus tard. Non, même cette hypothèse n'est pas plausible, Lucas nous aurait emmené avec lui, quitte à tous nous porter. Si il nous a laissé ainsi, c'était peut être parce qu'il voulait qu'on soit sauver, en sécurité, ou alors que de son côté à lui, il ai eu une urgence grave. Il faut que j'arrête de me torturer l'esprit bientôt j'aurai toutes les réponses à mes questions. Je regrette amèrement de ne pas avoir pu essayer de le contacter avec la fusée de Maya, mais après tout, il ne lui répondait même pas. J'aurais juste aimé le prévenir de mon arrivée, histoire qu'il ne soit pas trop surpris de me voir, qu'il fasse attention quand nous attaquerons. Je m'apprête à retourner dormir lorsque j'entends des bruits de pas qui se rapproche de plus en plus près. Merde, j'ai même pas le temps de me cacher, j'essaie de ranger mes cheveux dans ma veste le plus rapidement. Trop tard, le type doit être à 5 mètres derrière moi, me voilà foutue. A moins qu'il ne sache pas qui je suis et qu'il me prenne pour une survivante. Je dois tenter le tout pour le tout.

« -Je..
-Salut Emma. »

Je suis morte.