Aiko Tome 1 : Le temps sans retour

Chapitre 13 : "Pok Pok" des pokkuris

P.D.V. Kakashi // Retour à Konoha // Matin

Pok, pok, pok.

- J'ai faimmmmm !

Je tournais mon regard vers Naruto dont la voix brisait la continuité de la pluie et du battement lointain.

Pok pok pok.

- Nous arrivons bientôt à Konoha.

Le blond me tourna un regard noir que l'Uchiwa suivait presque. A vrai dire moi non plus je ne croyais plus à mes paroles, le village étant bien à trois heures de marche.

Pok, pok , pok.

- C'est pas beau de mentir Senseï.

Pok, pok, pok.

Je ne prêtais même pas attention à l'inattendue participation du brun, le bruit m'absorbant complètement.

C'était un battement régulier, impavide et rien ne semblait pouvoir l'altérer.

Tenu mais pourtant bien là, ni la pluie, ni le vent, ni le crissement des fins graviers sur la route ne le recouvrait.

Il me semblait être partout et nulle part à la fois, si subtile que l'on croyait parfois le fabuler.

Pok, pok, pok.

Mais je ne fabulais pas.

Tout d'abord parce que j'étais tout ce qu'il y avait de plus alerte, mes élèves étaient en danger permanent et il était de mon devoir de veiller à ce que rien ne leur arrive.

Hors, depuis le début de cette maudite mission, j'avais l'impression que l'on nous suivait et, peut-être parce que j'avais dévoilé à mes élèves quelques heures auparavant la partie la plus secrète et effacée de ma vie, je croyais savoir qui nous traçait ainsi.

Mes chûnins ne semblaient pas remarquer ce fond sonore constant depuis notre départ et je ne pouvais pas leur en vouloir, ce claquement était si léger qu'il fallait se concentrer pour le tenir.

Seulement, une fois qu'on l'avait il nous poursuivait.

Pok, pok, pok.

Pour sur, j'avais tenté de faire ralentir ou accélérer la personne pour pouvoir estimer la longueur d'avance que l'on avait sur elle.

Cette technique n'avait en aucun cas porté ses fruits et, toujours aussi invariable, le rythme restait le même, ainsi que l'intensité et la fréquence ; parfaitement calculé. Je ne pouvais donc pas savoir si l'on nous suivait intentionnellement ou pas.

Pok, pok, pok.

Bien sur, j'avais tenté de pister le chakra et le résulta fut similaire à celui que j'avais constaté lors de mon combat avec Zabuza ; assez présent pour qu'on puisse le sentir mais en quantité trop faible pour lui attribuer quelconque conclusion. Ou alors la plus simple et évidente ; ce n'était pas un ninja, une personne normal aux problèmes de chakra. Mais l'évidence était telle qu'on ne pouvait que la rejeter.

La pluie qui jusque là s'était apaisée reprit de plus belle et il fut bientôt certains qu'il fallait se trouver un abri.

Et vite.

Soudain le tapotement disparut en un claquement de doigts.

Sa source m'apparut tout à coup à mon esprit, ce son, je le connaissais depuis l'enfance.

C'était le "pok pok" des pokkuris.

Ma marche cessa immédiatement et mes élèves me regardèrent interloqués.