Le bal d'une vie

Chapitre 2

— Ce costume vous va à ravir sir. Les mensurations sont parfaites, finit Elsa, souriante.

    Je la remerciai d'un hochement de tête, puis m'observais un instant face au miroir. Je me retournais à quelques reprises pour ensuite me diriger vers la porte.

— Merci à tous pour votre aide. Jahim, nous pouvons y aller, déclarai-je.

    Deux gardes m'ouvrirent la porte ; je les remerciai, avant de marcher jusqu'à la salle de bal. Je jetai un regard à travers les fenêtres, observant que le soleil était déjà tombé depuis un moment.

— Et dire que j'aurai pu me regarder un film dans ma salle de cinéma... me murmurai-je.

— Vous avez dit quelque chose votre majesté ? intervint Jahim, comme toujours sur le qui-vive.

— Je me demandais juste si mes petits fours favoris seraient présents.

    Jahim leva les yeux au ciel, visiblement dépité en ce début de soirée. Il est vrai qu'il se donnait beaucoup de mal pour organiser ces bals. Il voulait exaucer le souhait de mes parents : que je sois heureux en fondant une famille.

— Je te promets de parler à ces jeunes demoiselles. Pour que tu puisses dormir sur tes lauriers, je te promets également de danser avec elles, repris-je.

    Jahim acquiesça, avec un visage plus détendu. Il notait mes faibles efforts et c'est ainsi que nous rentrions plus tard dans la salle de bal, prêt à affronter ces longues heures.

**

Je soupirai pour la énième fois, mais étant roi, je me devais de rester droit. Je saluai donc d'une main cette princesse venue de je ne sais où, ne tardant pas à entendre son petit cri.

— Même le cri de la petite Assia est plus mignon que cela... chuchotai-je en attrapant ma coupe de champagne.

   Jahim me donna aussitôt un coup de coude pour me remettre dans le droit chemin. Je reposai ma coupe et décidai finalement de me lever. Je descendais les quelques marches qui me séparaient des autres tables, esquivant à plusieurs reprises ces jeunes demoiselles. Je me dirigeai vers le balcon principal, espérant prendre quelques minutes de repos avant de retourner là-bas. J'inspirais l'air, mais mon petit moment de silence fut de courte durée. Un bruit résonna vers le balcon inférieur.

    Je posai mes mains sur la rambarde en rapprochant un peu plus mon visage. Mes yeux croisèrent aussitôt une longue chevelure blonde. Vêtue d'une robe simple, je remarquai que la bordure argentée cousue sur son tissu révélait que cette jeune femme devait être au service de quelqu'un.

    J'essayais de reconnaître le blason, mais sans succès. Je continuais donc de l'observer en silence, tout en me demandant ce qu'elle faisait ici. C'est en me penchant davantage, que j'observais que la demoiselle était en fait sur son portable. Et quand elle se retourna pour être face à moi, je constatai plusieurs choses.

   La première était que cette femme était tout à fait à mon goût. Ses yeux verts se mariaient à la perfection avec sa bouche couleur cerise. Son visage était mignon, sans artifices spécifiques.

    La deuxième chose intéressante et qui m'interpellait, était son franc parlé. Elle téléphonait à quelqu'un. Et quand j'écoutais ses paroles, je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire.

— J'espère que ce bal maudit va vite se terminer. C'est d'un ennui. Heureusement que Amina est présente... Même le Roi s'ennuie à son propre bal, reprit-elle, c'est pour dire. Si tu le voyais, je suis sûre que tu te moquerais de lui. Il a une cape rouge qui est absolument affreuse et...

   J'avoue qu'à ce moment même, je ne rigolais plus. Je jetai un coup d'œil sur ma droite, admirant un court instant ce tissu rouge écarlate qui m'avait coûté une petite fortune. En y réfléchissant, Sienna avait fait la même réflexion lors de notre première rencontre. Sayid m'avait informé de ce petit détail qui m'avait plutôt fait rire à l'époque. Pourtant, le cas ne se représentait pas ici.