Chapitre 8

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Si une douleur fulgurante revenait en un instant, je ne pouvais m'empêcher d'émettre un rire grave en l'entendant me tutoyer.

Sans le savoir, elle venait de faire un grand pas...

**

PDV Ana

Mon cœur s'emballait encore à la vue du sang. Je fermais les yeux un court instant, avant de reprendre sa chemise dans mes mains. Je me penchais vers lui, en passant ensuite mes bras derrière son dos.

Je plaçais le bout de chemise tout autour de son corps. Je serrais bien le tissu sur sa plaie, essayant de faire abstraction de son parfum qui me chatouillait le nez. Je regardais si mon bandage tenait la route avant de me relever.

Mais à peine je levais les yeux que déjà, quelque chose me perturbait.

Malek souriait. Son regard reflétait même de l'amusement.

Cet homme était vraiment joyeux alors qu'il venait de se prendre un coup de couteau.

– Je rêve... me murmurais-je en battant des cils.

– Je ne savais pas que tu t'y connaissais pour les blessures. J'en apprends toujours plus... dit-il d'une voix presque suave.

– La douleur commence à vous faire perdre la tête, enchaînais-je.

– Nous n'avons plus besoin de nous vouvoyer Ana. Au vu de la situation, je pense qu'il est préférable qu'on oublie nos statuts.

– Je...

– S'il te plaît. Il n'y a pas besoin de ces formalités dit-il d'une voix plus douce.

Je laissais échapper un soupir, mais décidais cependant d'accepter sa requête. Au vu de la situation, je pense que je pouvais un instant oublier nos différences. Il y avait plus grave.

Je m'abaissais à nouveau devant lui. Je posais une main sur sa côté droite en observant avec intérêt les quelques tâches de sang qui commençaient à réapparaître.

– Ça ne va pas. Il faut rentrer au palais, avouais-je d'un ton inquiet.

– Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Ce n'est rien, ne t'en fait pas.

Je relevais les yeux vers lui, les sourcils froncés.

– Ne me dis pas que vous... tu...

– Si dans mon passé. Je sais bien que je reste une cible pour certains, dit-il en me regardant.

Je ne répondais plus rien lorsque j'entendais la fin de ses paroles. J'aurai dû me douter que ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Et même si je ne portais pas cet homme dans mon cœur, je ne pouvais m'empêcher de ressentir de la peine. Son statut pouvait apporter des avantage comme des inconvénients.

C'était à double tranchant.

– Ne pleure pas Ana. Je ne sais pas résister à une femme en détresse, reprit-il en posant une main sur ma joue.

Je laissais échapper un râle avant de lui donner une tape sur l'épaule. Je me relevais en lui décochant un regard noir.

– J'espère que tu te videras de ton sang, grommelais-je.

Malek laissa échapper un rire guttural. Je levais les yeux au ciel, puis me dirigeais vers le centre de la pièce. Je guettais à travers la fenêtre si quelqu'un nous avait suivi, mais heureusement pour nous, il n'y avait personne. La nuit était finalement tombée et la lune s'était déjà installée haut dans le ciel.

– Nous ne pouvons pas regagner maintenant le palais... C'est dangereux... me chuchotais-je.

– Est-ce que la garde royale est parti à notre recherche ? Demandais-je en me retournant.

Le bal d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant