Chapitre 9

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Dans un bref murmure, je soulevais les trois couvertures. Je me glissais silencieusement contre lui en espérant ne pas le réveiller. Je cessais presque de respirer tant la situation me gênait. Je remontais ensuite les couvertures sur nous, son dos tiède étant collé contre mon bras droit.

Oui. Je crois que j'allais rester toute la nuit les yeux grands ouverts.

**

Quelque chose me chatouillait le nez. J'ouvrais les yeux avec difficulté ; le manque de sommeil me donnait un mal de tête épouvantable. Cependant tout s'effaça quand je me rendais compte de la situation.

J'étais avec le roi sur le canapé.
Son corps était collé contre le mien.

Je me relevais dans une panique folle. La précipitation me fit tomber du canapé. Heureusement je me relevais vite, mais mon cœur continuait de s'accélérer. Et cela ne s'arrangea pas quand je posais mes yeux sur lui.

Des cernes foncées, un visage aussi blanc que de la neige, un souffle inexistant...

Malek ne respirait plus.

– Mon Dieu... j'ai tué le roi... murmurais-je avec effroi.

Cette constatation me frappait comme un violent coup d'éclair qui s'abattait sur le sol. Toute ma vie défilait devant moi. Je savais désormais où j'allais terminer pour le restant de mes jours : dans les cachots. Je commençais à sérieusement paniquer et à penser des choses insensées.

– Pourquoi cela m'arrive toujours à moi... chuchotais-je encore dépassée.

Je passais mes mains sur mon visage, réfléchissant à vive allure pour une solution. Et en quelques minutes, deux me venaient en tête :

Sois je m'enfuyais.
Sois je cachais le corps.

– Non ça ne peut pas fonctionner, me parlais-je. Il y a forcément mes traces d'ADN sur son corps. Et je ne peux pas le porter ; il est trop grand et musclé...

– J'avoue m'être pas mal entraîné ces derniers temps. Je suis donc heureux de voir que mes efforts ont porté leur fruits, intervenait soudainement une voix grave.

Je sursautais dans un cri effroyable. Je me cognais le pied dans une chaise, totalement paniquée. Je posais une main sur mon cœur qui battait à vive allure, en ne tardant pas pour me retourner et faire face à...

Malek. Bien vivant.

– Tu...

– Je vais très bien, merci de t'en être préoccupée Ana, me coupa-t-il dans petit sourire narquois.

Je clignais plusieurs fois d'affilée mes yeux. Je croyais qu'il était mort. Il ne respirait pas tout à l'heure, je n'avais pas rêvé ! Enfin... peut-être que si finalement...

– Tu t'es fait mal au pied ? Fais-moi voir, reprenait-il en se relevant du canapé.

– Non non ! Ne bouge pas ! M'exclamais-je avec vigueur.

Malek m'obéissait aussitôt en haussant un sourcil interrogateur.

– Je ne suis pas en porcelaine. Je ne vais pas me briser, reprit-il en retirant les couvertures.

Je me rapprochais de lui, les yeux rivés sur son bandage. Je m'agenouillais avant de poser une main dessus. Malek sursautait légèrement mais je ne faisais pas attention à ça. Je continuais de regarder son bandage, soulagée de ne voir aucune trace de sang à travers.

– Il faut rentrer au palais ; ta blessure doit être traitée par un médecin.

– Oh ça va aller. Mon infirmière m'a déjà fait les premiers soin, dit-il alors que je le tapais.

Le bal d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant