Chapitre 25

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D'un hochement de tête complice avec Sayid, nous commencions à partir, en sachant pertinemment que nous étions prêts à faire couler du sang.

**

PDV Ana

Cinq heures. Le mariage allait avoir lieu dans cinq heures.

Assise sur une chaise, trois femmes s'affairaient sur mes cheveux. Une quatrième s'occupait de mon visage, les traits tirés par un travail qu'elle ne devait pas aimer. Pour essayer de me détendre, je caressais la joue d'Assia qui était blottie contre mes bras.

– Ce serait mieux que vous lâchiez cette enfant. Elle va vous gêner, intervenait soudainement celle qui me maquillait.

– Non. J'interdis quiconque de la toucher, répliquais-je sèchement.

Les quatre femmes se lançaient un regard méprisant. Je les observais dans le miroir et elles devaient sentir cela puisqu'elles arrêtèrent de me regarder. Je soupirais, mais mon sourire revenait lorsque Assia me regardait.

Depuis deux jours, elle et moi ne nous quittions plus. J'avais bien fait comprendre à Benjamin que personne ne devait l'approcher sous peine de ma colère. Même si j'avais dû dîner plusieurs fois à ses côtés, j'avais toujours emmené Assia avec moi. Le repas d'hier soir s'était d'ailleurs très bien passé lorsqu'elle lui avait lancé son yaourt sur sa chemise.

Assia avait hérité du caractère de Sienna. C'était indéniable. On dirait qu'elle comprenait toute la situation et qu'elle en jouait.

Je replaçais sa barrette sur ses cheveux noirs, en observant sa robe. Benjamin avait tenu à ce qu'elle porte cela pour s'accorder avec la mienne. Si j'avais pourtant refusé, je n'avais pu le contredire bien longtemps lorsqu'il lui avait lancé un regard noir. Benjamin détestait qu'on lui désobéisse ; tout devait être fait comme il le souhaitait.

La petite robe d'Assia s'accordait à la mienne. On aurait dit que nous étions une famille et cela me donnait de longs frissons dans le dos. Cet homme croyait vraiment que nous allions nous marier et que Assia deviendrait notre fille.

Cette vision des choses me déplaisait énormément. Benjamin était bercé d'illusions ce qui allait m'amener à me marier de force avec lui. Pourtant je ne perdais pas espoir...

Je savais qu'il allait bientôt venir.

**

Le moment était enfin arrivé.

Les femmes plaçaient le voile sur moi, tandis que j'avais les yeux rivés sur le grand miroir. Vêtue d'une robe bouffante couleur écrue, les centaines de diamants ne cessaient de se refléter quitte à m'en donner mal aux yeux. Je m'observais, une mine dégoûtée au visage.

Cette robe était absolument affreuse.

Le maquillage, la coiffure... tout était extravagant. J'avais l'impression d'assister à un mariage d'une inconnue, alors que j'étais pourtant la protagoniste principale.

– Tu ne veux pas vomir dessus ma chérie ? Murmurais-je à l'intention d'Assia, en observant son sourire.

Assia tirait les petits diamants de mon buste, n'hésitant pas à en arracher quelqu'un. Je rigolais face à sa réaction, jusqu'à que quelqu'un ne retire brusquement sa main.

Je relevais rapidement les yeux pour croiser Benjamin. Assia se mettait à pleurer, le bras rougi.

– Tu es fou ma parole ! Ce n'est qu'un bébé ! Criais-je sans tarder, en me reculant de lui.

Je serrais Assia contre moi, essayant de la bercer pour l'apaiser. Hélas cela ne semblait plus fonctionner ; elle devait ressentir le côté maléfique de cet homme et surtout, ressentir une douleur.

Le bal d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant