Le bal d'une vie

Chapitre 4

PDV Ana

— Nous n'avons pas besoin de prendre autant de valises. Je ne compte pas rester longtemps ici.

— Ana... Je sais que cela ne t'enchante pas, mais il faut faire des efforts, répliqua Amina.

    Elle terminait de se coiffer pour me rejoindre par la suite. Elle s'assit sur le lit, entoura son bras autour de mon dos et frotta son poing dans mes cheveux. Je râlai sans tarder en lui faisant vite savoir que je détestais cela.

— Arrête de m'embêter bon sang ! Je suis déjà assez énervée ! pestai-je, en la repoussant.

    Amina m'offrit un sourire pendant que je grommelais. Je n'étais pas contente de la tournure des événements. Rien n'allait dans mon sens ; je pensais qu'en une soirée le tour serait joué, mais ce n'était pas possible. Il nous fallait plus de temps.

— Je ne vois pas pourquoi tu n'as pas jouer le jeu avec ce roi. Au lieu de lui faire des grands sourires, tu aurais dû être plus méchante dès le début, la sermonnai-je.

— Je le sais bien Ana... Mais tu sais aussi qu'il fallait que je fasse un peu de charme pour qu'on termine chez lui. Et puis je ne sais pas résister aux hommes. Et particulièrement celui-ci ; tu as vu comment il est beau ?

    Et voilà qu'elle repartait dans son speech...

— Sa carrure, sa peau hâlée, ses cheveux bruns, ses yeux noisettes... Son visage n'a même pas un seul défaut ! Reconnais-le Ana !

    Je levai les yeux au ciel, non convaincue par ses propos.

— Il a des défauts. Il est trop grand ; il a un nez trop long. Il sourit tout le temps comme un idiot né, répliquai-je devant son visage ahuri.

— Tu es sérieuse ?

    Je hochai la tête, avant de me relever. Je fermai ma valise, désormais prête à partir vers le royaume maudit.

— Par contre il ne faudra pas que tu gardes cette tête. Le Roi va vite se rendre compte que quelque chose ne va pas, intervint Amina, près de moi. C'est surtout à moi de faire les choses.

— Ne t'en fait pas, j'essayerai de me faire la plus discrète possible. Je sais bien que ce n'est pas moi la princesse ; c'est toi.

    Amina acquiesça mes propos, en me donnant un léger coup d'épaule. Elle cligna d'un œil puis prit sa valise, avant de quitter la chambre.

**

    Chaque employé se courbait devant notre passage. Visiblement, ils avaient tous été mis au courant pour la visite d'Amina. Derrière elle, j'essayais d'observer cet environnement, essayant néanmoins de me faire la plus petite possible. Ce palais était immense ; tout était démesuré. Les matériaux n'étaient que des matériaux nobles. Les jardins extérieurs étaient magnifiques et très bien arrangés. Tout était fait, coupé au millimètre pré.

    Ce palais révélait très bien la puissance du roi.

— Merci de nous accueillir au sein de votre palais. Tout est magnifique ici, déclara Amina.

   Elle continuait de parler aux employés, n'hésitant pas à rire avec eux. Elle osait même tout complimenter et je savais qu'elle faisait cela pour bien se faire voir auprès de tous avant de changer de personnalité.

    Elle est terrible.

— Je sens que nous allons passé un merveilleux séjour. Je sais également que nous allons tous très bien s'entendre ! s'exclama-t-elle face aux nombreux sourires.

    Je râlai dans mon coin en continuant de la suivre. Bon sang ; elle n'aurait jamais dû suivre des cours de théâtre. Elle en joue trop parfois, c'est incroyable.