Le bal d'une vie

Chapitre 3

— Je vous accorderais une danse plus tard, c'est promis. Pour l'instant je dois faire quelque chose, excusez-moi.

   Les jeunes femmes se décalèrent finalement à l'entente de mes paroles. J'en profitai pour me frayer un chemin, toujours décidé d'aller droit à mon but. Plus je me rapprochais, et plus j'avais la chance d'apercevoir plus de détails sur son visage angélique. Je ne faisais même plus attention aux autres qui m'entouraient ; je ne voyais que elle et surtout...

Sa mine qui changeait au fur et à mesure que j'arrivais.

    Je pouvais même dire sans me tromper, que son petit minois se décomposait. La jeune femme cessa de rire. Elle reposa sa coupe sur la table, ne tardant pas à se mettre plus en retrait. Cachée derrière la princesse Amina, elle baissa sa tête pour me saluer avec courtoisie.

— Relevez-vous s'il vous plaît. Il n'y a pas besoin de tant de formalités, déclarai-je en les voyant acquiescer.

    La fameuse princesse m'offrît un sourire, avant de se présenter à moi.

— Enchantée de faire votre connaissance, votre majesté. Je suis Amina Elbar, première princesse d'Irad.

— Je suis également enchanté de vous connaître. Pourrai-je aussi connaître le prénom de cette jeune femme qui se cache derrière vous ? demandai-je en me penchant sur la gauche.

    La jeune femme ferma les yeux un court instant, tout en se pinçant les lèvres. Visiblement, elle ne voulait pas se montrer.

— Oh ma... servante ? Pourquoi voulez-vous la connaître ? reprit la princesse, en lançant un regard en biais.

— Ce n'est pas une servante. Elle est votre employée. Ce terme est plus adapté il me semble.

— Oui excusez-moi, vous avez raison... dit-elle en rougissant.

    J'acquiesçai, puis fis un pas. Désormais face à celle que j'attendais de connaître, je ne pouvais m'empêcher de l'observer une nouvelle fois. Et je ne m'étais pas trompé sur ce que j'avais déjà vu. Un visage lisse, clair, sans aucun défaut notable. Un petit nez légèrement retroussé ; des joues rondes et une bouche parfaitement dessinée.

    Pourtant, ce qui me plaisait le plus chez elle restait ses cheveux d'or.

    Cela me fascinait. Ses cheveux étaient longs et semblaient doux. Ici les femmes avaient davantage les cheveux foncés que clairs. Cette petite touche était donc très appréciable.

— Enchanté de faire votre connaissance. Puis-je savoir votre nom ? demandai-je, un léger sourire en coin.

    La jeune femme m'observa un instant, jugeant s'il était nécessaire de répondre ou non. Mais quand elle voyait mon hochement de tête, je ne tardai pas à entendre cette voix mélodieuse se propager dans l'air.

    Enfin... une petite voix mélodieuse qui était quand même marquée d'un petit grain de mécontentement.

— Je ne pense pas que cela soit obligatoire. Je ne fais pas partie de la classe élevée ; je ne suis personne ici.

— Et moi je pense tout à fait le contraire. Chaque personne ici est importante ; du cuisiner jusqu'aux princesses. Je réitère donc ma question : puis-je connaître votre nom ?

   Un petit soupir s'échappa d'entre ses lèvres. Néanmoins, elle se reprenait vite, en effectuant à nouveau une petite courbette devant moi.

— Je m'appelle Ana. Je sers la princesse Amina depuis un mois. Enchanté de faire votre connaissance, votre altesse.