Chapitre 19

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La fin de ma phrase se perdit dans un de mes rires.

Ana... tu n'aurais pas dû t'aventurer sur ce terrain là...

**

– Malek... lâche-moi... soupira-t-elle de sa voix mélodieuse.

Je souriais, puis exauçais son souhait. Je la laissais partir, ne pouvant m'empêcher de rester bloquer sur sa merveilleuse robe de chambre. Le blanc lui allait à la perfection ; cela s'accordait très bien avec ses cheveux dorés.

– Je suis touché par ta lettre. Je pense que je vais la garder précieusement avec moi, reprenais-je.

Je voyais Ana rougir, mais cela ne dura qu'un instant, avant qu'elle ne se reprenne. Elle revenait devant moi, désormais sérieuse au vu de son petit minois.

– Je te remercie pour ce que tu as fait. Même si je ne voulais pas te mêler à cela, je ne peux m'empêcher de te dire merci. Ton geste représente beaucoup pour moi.

Sa voix tremblait presque à la fin de ses paroles. Ana semblait encore touchée par cette histoire. Je sais l'horreur qu'avait pu lui faire subir cette famille. Cela ne s'effacerait pas du jour au lendemain, hélas.

Mais si j'avais pu l'apaiser, ne serais-ce qu'un petit peu, alors j'en étais heureux.

Je ne pouvais m'empêcher de la reprendre dans mes bras. Ana ne chercha pas à s'en retirer pour une fois. Au contraire, elle entourait mon dos, sa tête appuyant sur mon torse.

– Tu peux pleurer Ana. Tu as le droit, murmurais-je contre ses cheveux.

Elle hochait la tête, puis quelques secondes après, j'entendais des reniflements.

Voilà. Elle se libérait enfin de son passé.

**

– J'ai gagné ! S'exclama-t-elle, toute heureuse.

Je poussais un râle, en passant une main sur mon visage. Comment était-ce possible ? Ça faisait déjà six fois qu'elle gagnait contre moi !

Moi, le roi des échecs !

– Personne n'avait réussi à me battre jusque-là... grommelais-je.

Ana m'offrait un grand sourire, qui dissipait aussitôt mon côté mauvais joueur. Elle remettait une mèche derrière son oreille, avant de réinstaller les pièces.

Assis sur mon lit, cela faisait déjà plus de deux heures que nous étions comme ça. Après qu'elle ait pleuré un certain moment, je lui avais proposé de rester ici. Si au début elle avait rechigné, elle avait pourtant accepté ma requête.

Je lui avais dit qu'en plus de la lettre et de la rose, je voulais qu'elle reste un moment avec moi. Ainsi elle n'avait pas pu refuser puisqu'elle se sentait encore redevable.

Enfin. J'avais surtout demandé cela pour qu'elle reste à mes côtés. Sa présence m'apaisait et me faisait sourire. Je ne pouvait m'empêcher d'aimer cela. Tout me plaisait chez elle, même son côté stratège et vainqueur.

– Tu es vraiment forte... dis-je, en lui lançant un regard.

– Et toi tu es vraiment nul. Comment c'est possible de faire autant de mauvaises combinaisons ! S'exclama-t-elle, rieuse.

J'esquissais un sourire en coin, amusé par son audace et sa franchise. Personne jusqu'ici n'avait osé critiquer mon jeu. Et pour cause, j'étais toujours le seul vainqueur.

– On recommence une nouvelle partie ? Me demanda-t-elle, encore joueuse.

J'acquiesçais sa demande, et c'est ainsi que nous repartions pour cinq nouvelles parties. Bien entendu, ma défaite était toujours aussi cuisante. Ana était fière de gagner ; à chaque fois elle poussait un cri de joie, en sautant sur le lit.

Le bal d'une vie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant