Chapitre 10

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Negg se réveilla avec la migraine lui indiquant son manque de sommeil mais il s'en moquait. Il se leva du lit qu'il n'avait pas prit la peine de défaire avant de s'y allonger.
Il prit sa gourde contenant encore un fond d'eau dont il s'aspergea le visage puis il descendit à l'étage inférieur.
La tenancière l'accueillit :

« Déjà? Je pensais que vous dormiriez davantage.
- Je n'en ai pas le temps pour cela. La jeune fille qui était ici, celle qui m'a renseigné...
- Léyan ? Elle doit aider son père à l'armurerie. Vous marchez tout droit jusqu'à la place de la fontaine puis vous tourner à droite. Là, vous continuez sur quelques mètres et vous y êtes.
- Très bien, merci. »

Negg quitta l'auberge puis, suivant les indications qu'on lui avait donné, il se rendit à l'armurerie. Il la trouva très bien fournie pour une boutique modeste de village. Si jamais il avait besoin de nouvelles armes, il savait où aller.
Il entra dans le magasin.
La jeune fille qu'il avait rencontré à l'auberge s'exclama en le voyant :

« C'est vous ! Vous vous sentez mieux parce que j'avais vraiment l'impression que vous alliez vous évanouir tout à l'heure. Vous devez tenir à Asha pour la rechercher avec autant d'acharnement. Quel est votre lien exactement ?
- C'est une amie d'enfance mais, excepté mon frère, elle est la seule personne qu'il me reste. Je passe de village en village en interrogeant tous ceux que je peux. Vous êtes la première à me répondre par la positive. Est-ce que vous pouvez...
- Vous donnez des détails sur Asha ?
- Oui. Pour commencer, Asha, d'où lui vient ce nom ?
- C'est moi qui le lui ai donné comme elle ne se souvenait pas du sien. Je l'ai trouvé sur au bord du canal. Nous pensions qu'elle était morte mais pas du tout. Elle s'est très rapidement remise mais elle ne conserve pas le moindre souvenir de son passé donc elle risque de ne pas vous reconnaître.
- Qu'importe. Où puis-je la trouver ?
- Elle m'a dit qu'elle se rendait sur les berges du canal. C'est...
- Je sais. Je l'ai vu en arrivant. Merci. »

Negg ressortit de la boutique et prit le chemin menant hors du village.
Il marcha durant quelques minutes puis il vit le canal scintiller non loin. Negg stoppa puis promena son regard sur les alentours, cherchant Leïmy.
Il ne parvenait toujours pas à croire qu'il l'avait retrouvé. Cela faisait presque deux semaines, depuis la disparition de la jeune fille, qu'il était sur la route longeant le canal sans prendre réellement le temps de dormir ou de manger. À présent, il pourrait se reposer mais pas avoir d'avoir serré Leïmy dans ses bras.
Un bruit d'eau le tira de ses pensées. Negg tourna la tête et la vit.
Leïmy se hissa sur la grève sortant du canal, qu'elle avait vraisemblablement traversé à la nage pour se rendre sur la rive opposée. Elle ne portait qu'une tunique ample lui arrivant à mi-cuisses. Elle avait dû retirer ses vêtements pour qu'ils ne la gênent pas dans l'eau. Elle tenait quelque chose que Negg ne parvint pas à identifier comme elle était de dos.
Leïmy s'assit pour examiner l'objet.
Negg, qui se trouvait déjà du même côté, s'approcha et tendit la main avec l'intention de la lui poser sur l'épaule.
Asha sentit une présence toute proche dans son dos. Elle saisit une des lames de la ceinture, qu'elle avait ramené de l'autre berge, puis se retourna vivement en dégainant son arme et faisant gicler l'eau dont ses cheveux étaient lourds.
La personne qu'elle découvrit face à elle s'exclama :

« Holà, doucement !

Asha le dévisagea. Il s'agissait d'un jeune homme à peine plus âgé qu'elle aux cheveux roux clair et aux traits élégants malgré la fatigue pesant dessus.
Asha devina sans mal :

- C'est toi qui me cherchais.
- En effet. Tu ne te souviens vraiment pas de moi ? Ton amie m'a dit que tu étais amnésique depuis ton arrivée.
- En effet.
- Donc, tu as bu cette potion.
- Quoi ?
- Même cela tu l'as oublié. Le...Asha, c'est moi. Nous sommes amis.
- Cela j'en doute.
- Comment ça ? (Il fit un pas vers elle mais elle recula en arrière).
- Ne t'approche pas !
- Qu'est-ce qu'il y a ? On dirait que tu as peur de moi.
- Je serais idiote de ne pas te craindre.
- Je pensais que tu ne te souvenais de rien.
- Certains souvenirs me reviennent et je me rappelle très nettement de toi et moi en train de combattre !
- C'est normal ! C'était un entraînement ! Je n'ai jamais voulu te faire de mal !
- Ce n'est pas ce que m'indiquent mes souvenirs.
- Si ta mémoire montre ces scènes de combats qui, je le précise une nouvelle fois, ne se faisaient pas avec une intention belliqueuse, elle doit conserver les images d'autres instants passés avec moi. Ceux-là te permettront de comprendre qu'il n'y a jamais eu d'autre chose entre nous qu'une profonde amitié.

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 2 : Amnésie [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant