Chapitre 2

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Au village de Sango, situé à quelques kilomètres d'Orquia, les femmes lavaient leurs linges dans le canal et le faisait toutes ensemble pour des raisons de sécurité.
Léyan s'installa un peu à l'écart.
Âgée d'une petite vingtaine d'années, elle était plus jeune que la plupart des femmes du village et ne se sentait pas vraiment à sa place. Elle songeait parfois à partir mais son père avait besoin d'elle pour s'occuper de leur magasin.
Elle s'agenouilla au bord de l'eau et y plongea une chemise qu'elle commença à frotter avec une brosse. En relevant la tête de sa besogne, elle remarqua une chose qu'elle ne parvint pas à identifier se trouvant sur la berge. Elle posa ce qu'elle avait dans les mains et s'approcha.
Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle découvrit de quoi il s'agissait et le cris qu'elle poussa alerta les autres femmes qui se précipitèrent vers elle.

« Que se passe t-il Léyan ?

Demanda l'une d'entre elles. Sous le choque, Léyan était incapable d'articuler un mot. Elle ne put que montrer ce qui l'avait faite hurler d'une main tremblante.
Un corps charrié par les eaux avait été rejeté sur la grève. C'était celui d'une jeune femme à la peau pâle, aux longs cheveux noirs et au nez parsemé de tâches de rousseur. Elle était vêtue d'un ensemble de cuire d'autant plus moulant qu'il était imbibé d'eau.

- Comment est-ce que... comment est-elle... Commença Léyan en balbutiant avant de s'interrompre en remarquant un mouvement sous les paupières de la jeune fille. Elle est vivante !

Léyan se dégagea des bras d'Eanie, la boulangère qui l'avait serré contre elle pour la réconforter et se précipita vers la noyée. Elle lui tint le visage de manière à ce qu'elle recrache l'eau qu'elle avait dans les poumons. Cela fonctionna. La jeune fille toussa.
Léyan se tourna vers les autres en ordonnant :

- Allez vite chercher Zaïnne et une civière ! Maintenant !

Elles s'exécutèrent laissant Léyan seule avec l'inconnue du canal.
Cette dernière s'agita dans son inconscience et ouvrit subitement les yeux qu'elle avait d'un gris acier. Elle sursauta en découvrant le visage de Léyan au-dessus d'elle.
Elle demanda d'une voix engourdie :

- Où...où suis-je ?
- À Sango, non loin de la capitale de Welkonn. Je m'appelle Léyan et toi, quel est ton nom ?

L'inconnue ouvrit la bouche pour répondre mais la referma aussitôt. Elle réfléchit un instant puis une expression perdue apparue sur son beau visage alors qu'elle secouait négativement la tête.

- Je...je ne sais pas.
- Quoi ? Mais c'est impossible ! Tout le monde a un prénom.
- Je ne me souviens pas du mien.
- Tu veux dire que tu es amnésique ?
- Je...je crois ?
- Il faut absolument que tu vois un médecin (Léyan tourna la tête en direction du village où les autres étaient parties). Qu'est-ce qu'elles font ? Tant pis pour la civière. Accroche-toi à moi.

L'inconnue passa son bras gauche qui était intégralement recouvert par une longue mitaine gorgée d'eau autour des épaules des Léyan qui l'aida à se relever.

- Ça va aller ? S'enquit Léyan.
- Oui.
- Tu as l'air solide. En route.

Léyan conduisit l'inconnue en la soutenant de son mieux vers Sango.
Sur le chemin, elles croisèrent les autres femmes qui revenaient avec une civière.

- Nous avons avertit Zaïnne, prévint Eanie. Elle vous attend.
- Très bien. Allonge toi sur la civière. Conseilla Léyan à l'inconnue mais cette dernière secoua négativement la tête.
- Non, ça va aller.
- Tu es sûre ?
- J'ai dit que ça irait ! (cette brusque violence surpris tout le monde, y compris l'inconnue qui s'excusa :) Pardonnez moi mais je ne me sens pas bien.
- Cela ira mieux chez la guérisseuse.

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 2 : Amnésie [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant