Chapitre 15

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Leïmy avait utilisé chaque minute et seconde du temps s'écoulant pour progresser vers le mont Kieff.
Trois jours étaient passé et la jeune fille n'avait pas dormi. Elle avait trop soif pour cela. Le fleuve n'était plus très loin. Elle allait bientôt pouvoir se désaltérer.
Les arbres centenaires avaient cédé la place au cours d'eau. Leïmy posa son sac à terre et s'agenouilla sur la berge avant de plonger la tête dans l'eau. Une partie de sa chevelure se rependit autour de son visage sur la surface. Lorsque ses poumons réclamèrent de l'air, elle ressortit. Cela faisait un tel bien !
Leïmy se releva. Elle retira sa ceinture, se débarrassa de son corset et laissa tomber son pantalon avant de s'immerger totalement. Elle fit quelques brasses en savourant le glissement de l'eau sur sa peau. Elle atteignit l'autre rive puis revint.
L'avantage d'avoir appris à nager en silence était qu'il n'y avait pas le moindre moyen de l'entendre pour quelqu'un se trouvant à proximité, comme un voleur par exemple.
Leïmy eut juste le temps de voir un homme s'enfuir entre les arbres. Elle bondit hors de l'eau et, sans prendre le temps de se rhabiller, elle vérifia ses affaires. Elle jeta rageusement son sac en jurant :

« Ce n'est pas vrai ! »

Le talisman n'était plus là. L'homme le lui avait volé.
Elle repassa ses vêtements et essora ses longs cheveux rapidement. Elle abandonna son sac qui, étant vide, ne lui était plus utile à rien puis elle examina les alentours.
Le voleur avait laissé des empreintes dans l'herbe et des branches brisées. De toute évidence, on ne lui avait pas enseigné à se déplacer furtivement donc ce n'était pas un mercenaire. Leïmy n'aurait pas de mal à le pister.
Comme elle le pensait, ce fut aisé. Que ce soit une trace dans les épines de pins recouvrant le sol, des brindilles sur lesquelles on avait marché, des feuilles arrachées ou des branchages à qui manquait l'écorce, la piste était claire.
Qu'importe les raisons de celui qui avait subtiliser le talisman, il allait le regretter. Amèrement.
Leïmy suivit les indices sur environ trois kilomètres en direction du Nord-ouest puis elle découvrit un affleurement rocheux surgissant de la forêt et planté de tentes. Un campement. Le voleur n'était pas seul.
Leïmy compta les toiles huilées et évalua le nombre de personnes devant s'y trouver. Elle hésita un instant puis, se disant que, si ils étaient tous aussi doués que celui l'ayant surprise au bord du fleuve, il n'y avait pas grand danger, elle dégaina deux de ses plus longues dagues et se glissa dans le campement. Elle s'approcha prudemment de la tente la plus proche.
Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle découvrit que les deux pans de tissu servant de porte pouvaient être attachés l'un à l'autre par un lacet de cuir. Leïmy le noua aussi serré que possible enfermant ainsi ses habitants dans la tente. Elle n'aurait pas à égorger toute la population de ce camp. C'était une bonne nouvelle. Leïmy passa à la seconde tente qu'elle ferma comme la première. Quand elle pensait que ces tentes avec ce système coûtaient certainement plus chères, Leïmy avait une énorme envie de rire.
La mercenaire s'occupa de cinq tentes puis elle s'immobilisa avant de passer à la sixième. Elle avait senti une présence derrière elle. Leïmy se retourna, d'abord lentement puis elle termina son mouvement avec rapidité surprenant l'homme se tenant dans son dos et qui ne parvint donc pas à éviter le pied de la jeune fille qu'il reçut en plein visage. L'homme tomba à genoux en se tenant le nez. Leïmy sortit un poignard. Elle se servit du pommeau pour assommer l'homme qui s'étala de ton son long sur la surface rocheuse.
Leïmy leva les yeux au ciel. Elle avait confirmation que toutes les personnes de ce camp étaient aussi talentueuses que celle lui ayant pris le talisman. En combat du moins car Leïmy n'avait pas entendu l'homme s'approcher d'elle.
Chassant ces pensées, Leïmy reprit sa progression, fermant toutes les tentes sur son passage. Elle se pressa de terminer avant que les premiers ne s'aperçoivent qu'ils étaient piégés et qu'ils ne se libèrent. Leïmy doutait sincèrement de la solidité des pièces de toiles.
La jeune fille s'avança jusqu'à la dernière tente et la conversation se déroulant à l'intérieur lui parvint aux oreilles :

Chroniques d'une Mercenaire - Tome 2 : Amnésie [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant