Ombrage

17

Février 2019

Je sais même pas pourquoi j'ai la main de Marie dans la mienne et qu'on est actuellement en direction de l'appart d'Amine dans le quinzième. Fin si, je sais. Quand j'ai raccrochais elle a bien vue que je suis devenu livide et elle m'a entendu dire automatiquement « j'arrive ». Alors tout naturellement elle m'a proposée de m'accompagner si je le souhaitais et comme je voulais pas la laisser rentrée seule à cette heure et faire le trajet solo, ayant besoin de soutien, je lui ai demandé de m'accompagner.

Elle a eut la tendresse de ne pas parler durant tout le trajet, seulement son pouce dessinant des ronds sur le dessus de ma main me prouvait bien sa présente et son soutien moral. Elle m'a laissé m'enfoncé dans mon mutisme et marcher en observant les rues de Paris vide de vie pour essayer de vider mon esprit remplie d'eau, faisant suffoqué mes neurones. Alors une fois devant la porte d'entrée je lui embrasse son front avant de rentrée, la remerciant du regard pour ça. Me décidant enfin à la prévenir.

-Je vais certainement apprendre un truc qui va changer ma vie de tout au tout alors... Soufflais je en essayant de savoir comment lui amener ça. Alors si tu veux partir, comme on se connaît depuis peu et que je comprendrai que tu veuilles pas que ma vie impact la tienne, tu peux partir maintenant, je t'en voudrai pas et ça serait peut-être le meilleur choix

-C'est même pas négociable, je vois bien l'état dans lequel t'es alors je suis là pour toi même si on se connaît depuis même pas trois jours, alors je vais restée là et t'accompagner ok ?

Je soufflais un bon coup en fermant les yeux en imprimant ses dires. Merci Seigneur de l'avoir mise sur ma route, vraiment. C'est quand ses lèvres viennent toucher ma joue pour l'embrasser et qu'elle me susurre à l'oreille que ça va aller que j'ouvre enfin les yeux et dépose un chaste baiser sur ses lèvres.

Je sais pas ce que je vais apprendre en rentrant dans cet appart ni comment ça va influencé sur ma vie ou même ma relation avec Marie mais ce que je sais c'est que putain j'ai foutrement peur.

-Il risque d'avoir du monde et c'est peut-être pas le bon moment pour te présenter mes potes mais-

-Eh t'inquiète pas, je reste à tes côtés, le plus important c'est toi là d'accord ? Tout le reste c'est des détails me sourit-elle doucement alors que j'abdique passant enfin le pas de la porte.

On se retrouve rapidement dans le salon, face à une imagine que je ne pensais jamais voir.

Séléné est là.

Mais c'est pas tout.

Elle est là dans une robe moulante que j'observe attentivement essayant de voir si je vois un aperçu de ventre arrondi mais il m'a l'air d'en être rien. Ce qui me brusque donc le plus c'est la main d'Amine posée sur sa cuisse alors que tout le monde les guettes mal.

Putain mais il s'est passé quoi là ?

Sentant que la suite ne va pas me plaire j'attrape rapidement la main de Marie pour la serrer dans la mienne, j'ai besoin d'un point d'encrage, et pour le coup, elle me le sera. Sur le coup j'ai un peu l'impression de me servir d'elle alors que c'est le chaos dans ma vie mais j'ai pas le temps de plus y réfléchir que Mekra prend la parole.

-Ton pote c'est un profond sac à merde et avec Doums on t'la toujours dis, maintenant t'en auras la preuve j'espère bien qu'on aura plus jamais à voir sa gueule de rat dans les parages sinon je le démonte claque t-il à mon attention avant de prendre le chemin de l'entrée avec Doums que je crois bien n'avoir vu aussi énervé que maintenant

Il s'arrête simplement à ma hauteur pour me faire part du fait qu'ils m'attendent en bas de l'immeuble pour me soutenir mais que là ils peuvent plus rester face à ce traître plus longtemps. J'abdique alors sans trop comprendre où il veut en venir et Framal a la tête baissée, sûrement perdu face à la situation, c'est donc Diabi et Elite debout à l'opposé du salon qui prennent la parole.

-Bon alors déjà assis toi et ça va bien se passer ok ? Commence Diabi qui est rapidement coupé par Elite

-Arrête de le ménager il a plus six ans et il a besoin d'enfin savoir soupire t-il lassé avant de lâcher pour de bon la bombe. Elle est bien enceinte de toi et l'autre merde nous répondait plus donc on a débarqué au resto, ils y étaient plus donc on est directement arrivé ici et quand on est rentrés ils étaient en train de faire des bails sur le canap, maintenant tu sais quel genre de merde c'est claque t-il froidement, ce sentiment de haine s'émanant de lui me paraissant jusqu'à aujourd'hui également inconnu de sa part alors qu'il quitte la pièce à son tour

Je sens la main de Marie serrer un peu plus ma paume après avoir entendu ça alors que j'aurais pensé qu'elle m'aurait lâchement abandonné, pourtant c'est loin d'être le cas.

Je regarde les yeux livides les deux traîtres de la pièce en essayant de tenir une phrase mais j'ai l'impression que ça ne veut rien dire tant mes pensées sont embrumées.

-Vous deux, ne m'approchez plus jamais, surtout toi Sneaz, t'es vraiment un sombre chien, j'ai jamais voulu écouter tous ceux qui ont pu me prévenir sur ton cas, voulant te garder parmi les miens mais finalement je regrette tout ce que j'ai pu faire pour toi. Démerde toi bien pour t'en sortir dans le son sans me sucer, je sens que tu vas vitre sombrer. Claquais-je

-Et quant à toi, je sais pas depuis quand t'es enceinte -

-Trois mois me coupe t-elle regardant toujours le vide

-Parfait comme ça tu pourras pas avorter comme la faible que t'es, alors je vais te laisser vivre ta grossesse comme tu l'entends, et quand mon bébé va naître, compte sur moi pour te faire vivre la misère et récupérer mon gosse c'est compris ?

Je sais même pas tout ce que je dis, il est trop tôt pour que je prenne pleinement conscience de mes menaces et ce que ça peut engendrer pourtant je quitte cet appartement qui me donne le tournis avec Marie à mes côtés ainsi que Framal, Elite et Diabi qui me suivent. Seulement Framal parle avec Marie pour lui demander son prénom et autres questions pour essayer de comprendre sa présence ici, je la vois me lancer un regard quand elle doit à répondre à : « il s'est passé quoi entre vous ? » et la voyant stressée de peur de trop parler ou de pas assez parler et crée un potentiel blême entre nous, je réponds à sa place :

-Occupe toi de ton cul Idriss pour ce soir tu veux soufflais je

Cette fois il ne surenchérit pas sachant que là on a juste tous besoin de silence pour penser tranquillement sans être emmerder.

Une fois ayant rejoint Mekra et Doums en bas on discute quelques minutes avant de nous séparer chacun de notre côté. Repartant avec Marie pour la raccompagner à l'autre bout de Paname, chez elle.

-Je suis désolée pour ce soir soufflais je, la tête baissée, honteux qu'elle ait assistée à ça

Pourtant elle ne répond rien de fou si ce n'est : « c'est pas de ta faute. » Je n'ai même pas envie de me questionner pour le moment à est-ce que oui ou non j'ai fait quelque chose de mal avec elle pour qu'elle reste si vague ce qui me paraît tout sauf normal de sa part. Je reste perché dans mon esprit avec que deux choses en tête :

Je vais être papa dans six mois, et,
Un de mes amis que j'estimais le plus fidèle s'avère être une sombre salope sans aucune loyauté.

C'est donc dans le silence, partagé entre la joie et la peine que je raccompagne la rousse présente à mes côtés jusqu'à son immeuble.