Ombrage

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Janvier 2019

Je me demande encore si mes choix sont les bons.

J'ai toujours fait en sorte que mon art passe avant tout et je sais que ça continuera, c'est pour ça que même l'état de ma vie amoureuse est douteux à l'heure actuelle. Ça ne me dérange pas de vivre comme ça, loin de là, ça m'arrange même. Mais je me dois d'avouer que ça reste assez emmerdant pour mes proches qui eux, ne comprennent pas. Mes potes de l'extérieur du monde de la musique pourrait comprendre comme ils en savent rien, mais pour mes gavas dans l'son, ils voient bien que mes histoires de pas réussir à gérer c'est plus ou moins des disquettes. Eux sont quasiment tous mariés, avec des gosses ou avec une meuf depuis des années.

Alors ils ne comprennent pas.

Et ma famille aussi, ne comprend pas, selon eux j'ai tout pour moi, pour plaire, pour être avec quelqu'un, que je mérite même ce bonheur. Mais je crois qu'ils ne comprennent pas que le principal  c'est que je suis un éternel malheureux et que je fini par être un poids par mon partenaire, constamment. J'ai évidemment des anciennes relations. Deux anciennes relations pour être exact, où je pensais finir ma vie avec ces deux filles. Enfin, la première c'est car c'était mon premier amour. Mais la seconde, j'y croyais vraiment, et finalement elle a pas supporter mon train de vie ni le fait que je devais un nid à problèmes, et je peux comprendre. À sa place j'aurais moi aussi certainement fais le choix de me préserver et vaquer à mes occupations, je lui en veux plus en rien maintenant.

Pourtant, c'est pas comme si il y avait personne dans ma vie. Mais ça personne le sait. Ça fait peut-être six mois qu'on se côtoie. Mais que la nuit.

Disons qu'on s'est rencontré grâce, ou plutôt à cause, de mes balades de nuit, qui ont fini par nous  menés à des débats nuptiales. En gros, elle était pas là toutes les nuits, et même moi, je ne me balade pas toutes les nuits, mais y a une période où c'était plus que pas mal le cas. Et elle était souvent là. Alors au début je l'ai juste rejoint sur son banc au bord de Seine car elle m'intriguait. Elle m'a pas demandé de partir, alors je suis resté. La fois d'après, je suis resté à l'opposé de sa position sur le banc, cette fois en l'observant longuement alors qu'elle perdait ses iris bleutés dans l'eau crade d'la Seine. La fois encore d'après, je l'ai salué et me suis rapproché d'elle sur ce banc. Et encore la fois suivante, j'apprenais son prénom et on avait discuté deux petites heures. Ou peut-être trois.

J'y avais appris son prénom, Séléné. Je lui avais demandé d'où ça vient, et j'ai trouvé ça amusant, de la part de la vie, de me faire rencontré une fille qui a un prénom Grec qui personnifie la Lune. En tant qu'insomniaque et grand amoureux de la nuit en plus d'être d'origine grecque. C'était amusant autant que perturbant.

Et la cinquième fois qu'on s'est croisé, peut-être un peu plus d'un mois après la première fois qu'on se soit retrouver tous les deux assis sur ce banc, comme on se voyait là-bas quasiment chaque semaine. On a fini par se bouffer la bouche bien vite, filant rapidement dans mon appartement pour assouvir nos désirs.

En soit, vous me dirigez que ce n'est qu'un plan cul lambda, pourtant, elle a ce truc en plus. Non pas qu'elle soit précieuse ou que sais-je, disons que, nos âmes collent plutôt bien ensemble. On a tendance à pas mal discuter après avoir tordu l'âme de l'autre, et ça me rend dingue. Ça me rend dingue car j'aime une fille que je ne connais pas. En soit on discute que très peu comme souvent elle part vite, et quand moi je passe chez pour tirer mon coup, je dois rapidement me casser à cause de toutes mes obligations à côté.

Alors je crée une image d'elle, je la façonne de manière à ce qu'elle soit parfaite à mes yeux tant je l'idolâtre, et je sais que c'est mauvais, pourtant : je continue. 

Mes yeux perdus dans mon verre de sky je me demande encore où j'avance, je vais avoir trente piges et j'idolâtre une meuf sur laquelle je connais rien de personnel si ce n'est son âge : 27 ans. J'ai l'impression d'être ado, mais je continue.

Encore et toujours.

Car la magie que je crée autour d'elle me fait écrire des textes, tellement de textes que je risque de pouvoir transformer ça en double album si ça continue.