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Mars 2019

J'avais à peine reçu la réponse de Séléné le lendemain qui me confiait que c'était dans deux jours que j'avais commencé à ranger mes affaires, pris mon billet d'avion et prévenu ma grand-mère que j'allais rentré en France.

Elle avait vu mon sourire radieux qui ne me quittait pas en lui annonçant mon départ alors elle avait cru comprendre que pour une fois c'est une bonne nouvelle qui me faisait quitter mon île alors elle devait en être satisfaite. Et je l'étais tout autant.

°°°

J'avais atterrit dans la matinée à CDG, j'avais alors pris un taxi pour rentrer chez moi, y déposer ma valise ainsi que bouffer un sandwich rapidement en répondant à quelques mails avant de rejoindre Séléné chez son gynécologue. J'étais clairement insupportable, j'avais envie de sauter dans tous les sens tout en étant profondément stressé de ce que j'allais voir, apprendre, entendre ou autre. J'essaye aussi de canaliser ma haine envers la brune, pour le bien de tout ce qu'on va avoir à organiser dans les prochains mois je commence réellement à me dire que je devrai prendre sur moi. Je me suis fais baisé, je me sens mal, mais pour l'être humain qu'on a conçut qui va arriver entre nous il serait peut-être mieux qu'il naisse dans un univers semblant être en paix. Même si cette paix est maquillée et donc s'avère être faussée.

Dans le taxi que je prends pour arriver à l'hôpital dont elle m'a envoyée l'adresse y a deux petites heures, je reste concentré sur le son qu'écoute le conducteur, le regard perdu à travers la vitre de la Merco.

« T'as tellement pleuré que t'as plus de larmes
J'ai tellement fauté que j'sens plus mon âme
On s'aime, on se détache et c'est la vie
J'connais trop bien l'amour et ses abysses
On s'est aimé comme c'est pas permis
On s'est aimé, le regard bien ternis
On s'est aimé, c'était interminable
Puis on s'est quitté après s'l'être interdit,
La vie c'est dur, j'vais laisser filer ta main dans celle d'un autre
Un coup "Je t'aime", un coup "Je t'aime plus"
Ma belle, l'histoire ça s'ra la nôtre
Je dois partir, quitter le port, trouver mon chemin, suivre mon étoile
Fais-en de même, j'serai toujours là si t'as besoin de mon épaule
Finir solo comme une petite mort
Tout l'oseille du monde sauverait pas nos p'tits cœurs
On était fait seulement pour un bout d'chemin mais pas pour la vida. »
Adieu, mon amour - Hatik

Ça peut paraître futile mais ces paroles me rappellent ma discussion avec ma grand-mère quand elle m'expliquait que je vis juste mes relations de cette manière plutôt originale et risible, mais que ça reste ma manière d'aimer. Même si j'ai toujours pas compris ce qu'elle voulait dire à travers la vérité que j'ai trouvé.

-Monsieur

Je releva rapidement mon regard vers le conducteur qui me fit comprendre qu'on venait d'arrivé alors que je lui file l'argent en billets avant de sortir de sa caisse soupirant longuement. Ok je vais vivre un moment clairement important dans ma vie dont je me rappellerai, je l'espère, jusqu'à ma mort mais ça va aller, y a pas de quoi se dégonfler maintenant.

Quand j'aperçu Séléné qui m'attendait devant l'hôpital je souris doucement, observant directement son ventre en espérant y voir un changement mais son manteau me cache une possible vue de l'arrondissement de son ventre, me faisant faner mon sourire. Je me sens comme un enfant le 1er Décembre qui n'en peut déjà plus d'attendre le fameux 25 Décembre. Une fois à son niveau je lui claque rapidement la bise avant qu'on ne s'éloigne et qu'elle me demande comment je vais.

-Je suis rentré de Grèce ce matin donc ça va, et toi ?

-Ce petit bout me fait avoir des nausées matinales et me fatigue déjà un peu mais on va bien me sourit-elle doucement

Ce même petit rictus qui m'a souvent donné envie de lui baiser la bouche mais qui maintenant me donnerait presque la gerbe car j'y vois mon ancien gava y déposer la sienne en toute pleine conscience me répugne. Finalement ce qui m'emmerde c'est plus la trahison d'Amine que celle de Séléné, après tout on était pas en couple et on se voyait même plus, elle me devait rien. Mais le fait que mon pote a voulu la baiser alors qu'elle est enceinte d'mon gosse, ça étonnamment j'arrive pas à avaler la pilule. Et comme elle me rappelle le tout, je peux pas me contenir de pas être dégoûté par sa personne.

-Ken me souffla Séléné maintenant debout à quelques mètres de moi alors qu'on s'était assit dans une salle d'attente y a je ne sais même plus combien de temps, étant complètement perdu dans mes pensées les plus lointaines

-Hm ? Demandais-je alors qu'elle me fit comprendre que c'est à nous

Le médecin serra ma main après avoir serrer celle de Séléné et l'avoir fait rentrer dans le cabinet, me posant une question au passage.

-Le fameux conjoint ? Me sourit-il grandement

-Le père seulement répondis-je peut-être trop froidement vu le regard que me lance Sélé, me faisant soupirer tandis que le médecin ne chercha pas plus loin, me répondant seulement par un sourire maintenant gêné

Il lui posa quelques questions que j'écoutais pas trop, observant seulement cette salle, je déteste vraiment les hostos, j'ai toujours l'impression que chaque pièce sent l'odeur de la mort jusqu'à la moelle.

Je me concentra de nouveau sur le moment quand il me fit signe de m'installé aux côtés de Séléné qu'est maintenant allongée, le t-shirt relevé, le médecin assit sur un tabouret à mon opposé tandis qu'il fout son gel puis sa perche chelou sur ventre de Sélé qui porte la vie. La mienne. Ou plutôt la nôtre.

Je me sens comme dans un état second en observant cette scène tant ça me paraît improbable.

-Je vais essayer de voir si c'est une petite fille ou un petit garçon si vous voulez nous sourit-il alors que Sélé me regarde, attendant ma réponse que je ne tarde pas à exclamer

-Évidemment ! Souriais je maintenant de nouveau grandement, ayant retrouvé mon sourire et pereu mon malêtre face à l'endroit dans lequel on se trouve

Un éclat de rire de la brune combla la pièce après ma réponse tandis qu'elle répondit elle aussi vouloir savoir.

-Je vais vous faire entre le coeur avant ça Monsieur me sourit-il alors que je ne perdis pas de temps avant d'acquiescer fluidement, n'en pouvant plus d'attendre

Quand les battements cardiaque se firent entendre je reste la bouche ouverte comme un con, sous le choque, jetant un regard à Séléné qui rigole devant ma face les larmes aux yeux alors que j'attrape rapidement sa main. Comme pour me raccrocher à quelque chose, me prouvant que ce moment existe vraiment.

-C'est ouf claquais je avant de déposer un baiser sur son front, mon geste la faisant sourire tandis qu'elle passa ses pouces sous mes joues, geste que je compris pas jusqu'à ce que je comprenne avoir laisser quelques larmes s'échapper

-Attend faut que j'enregistre ça soufflais je en sortant mon portable pour filmer quelques secondes et directement envoyer ça dans deux groupes Whatsapp, celui avec tous mes gars ainsi que celui de ma famille au sens large, ne rajoutant aucun message à ça

Même si sur la vidéo on me voit chialer et que mes potes et cousins, cousines voir ma soeur risquent de me vanner je m'en tape pour le coup. C'est incroyable le sentiment qui me prend actuelle aux tripes pour que je le cache.

-Bon du coup, pour ce qui est du sexe nous sourit-il grandement avant de conclure le résultat à voix haute qui me fit encore plus sourire

Je m'attendais trop à rien, n'ayant aucune préférence mais je reste profondément heureux de ce que j'entends. Me questionnant déjà sur comment je vais l'apprendre à mes proches de manière originale, maintenant qu'ils savent que je vais être père.

OmbrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant