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Février 2019

Quand j'ouvre les yeux dans une pièce qui sent la baise, comme on aime surnommer cette odeur avec les gars. Seul dans des draps que je ne reconnais pas, les souvenirs de la veille me reviennent rapidement en tête.

Marie, la petite rousse.

Dans mes souvenirs notre alchimie était vraiment pas si mauvaise que ça, pourquoi pas la revoir.

« Mais c'est pas Séléné », putain de conscience, merci de me rappeler pourquoi je me suis bourré la gueule hier soir et que j'ai fini dans le 20ème arrondissement dans un studio qui donne sous les combles de Paname.

Quand je me retourne pour cogner mon dos contre le matelas, j'en profite pour regarder ce qu'il y a dans son appartement. N'en ayant pas accorder la moindre attention hier soir. Et à en observer la déco de son logis, elle est plutôt le genre de meuf à aimer les choses neutres, on alors elle aime pas qu'on lise en elle comme dans un livre ouvert. À voir. L'envie de pisser devenant trop prenante je quitte enfin mon analyse de faux psychologue à la con pour chercher les chiottes que je trouve rapidement puisque l'autre porte s'avère être celle d'entrée, pas sûr que ce soit une bonne idée de pisser sur le pallier.

Une fois mon affaire fini je rejoins la mini cuisine et y trouve un papier sur le plan de travail que je lis naturellement comme je me doute qu'il ait pour moi.

« Merci pour cette soirée et nuit passée ensemble. Je t'ai laissé de quoi te faire un café, n'hésite pas si t'es un adepte à la caféine, ça la rentabilisera comme j'en bois jamais. Sinon tu as de quoi te faire un thé dans le placard au-dessus d'où tu lis ça, n'hésite pas à fouiller pour trouver ce que tu cherches si t'as besoin d'autre chose.
Ps : je t'ai aussi laissé de quoi prendre ta douche dans la salle de bain aussi si tu le souhaites.

Mon numéro au cas où tu me trouves être une bonne hôtesse de maison et que tu veux me rendre une nouvelle visite : 07 . ** . ** . ** . ** (ne t'en sens évidement pas obligé, tu restes libre comme l'air)

Bonne journée à toi, et au plaisir d'avoir conquéris ton corps une nuit
Marie. »

Je souris doucement en lisant son mot. Je m'attendais à un truc plus sombre et moins adorable alors automatiquement je vais récupérer mon portable que j'ai abandonné dans la poche de ma veste que j'ai aperçu dans l'entrée tout à l'heure pour lui envoyer un sms.

De Ken :
« Je viens de lire ton mot. Merci d'avoir pensé à tout, je vais faire en sorte de te laisser un peu d'eau chaude. On remet ça quand tu veux, également au plaisir de conquérir ton corps une prochaine nuit.
Ps: je mettrai tes clés dans ta boîte aux lettres en partant si t'es ok
Ken, le dernier sur ta lisse de chasse. »

Je souris comme un con en envoyant cet sms. Je sais pas où ça me mènera mais pour le coup je m'en fous, je veux pas plus analyser la situation je veux juste la vivre et laisser les choses se défiler sans essayer de les contrôler dans les moindres de leurs détails.

En regardant mes autres notifications je remarque rapidement que les gars m'ont harceler mais que le mode avion de mon iPhone m'a une nouvelle fois sauvé de tout ça, me faisant croire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. J'ai vraiment l'impression d'être un ado qui sait pas se gérer. En plus de ne mas savoir gérer tout ce qui l'entoure.

Mais le seul message sur lequel je m'attarde c'est celui de Diabi.

De Diabi :
« Je sais pas où t'es et avec qui et je veux même pas savoir te connaissant. Mais sache juste que Sneazzy a rendez-vous samedi soir, donc dans deux jours, avec Séléné au resto. »

Un jour je songerai peut-être à arrêter de fuir, qui sait ? Mais apparement c'est pas pour maintenant comme lire ces mots me donnent juste envie de rester enfermer pour le restant de mes jours ici et vivre en coloc avec Marie alors que je la connais en rien.

Mes pensées me faisant soupirer je me décide enfin à aller me doucher, renfilant mes fringues de la veille, j'ai déjà hâte d'arriver chez oim pour renfiler des fringues propres.

En fermant la porte derrière moi je vois que Marie a répondu à mon sms en me disant d'effectivement laisser le double de ses clés qu'elle m'a laisser dans sa boîte aux lettre. Rajoutant dans son message qu'elle espère qu'on se reverra bientôt, je lui ai seulement dis que j'espère aussi mais vu ce que je traverse en ce moment... Je sens que cette femme va me servir de rattache pour me garder la tête en dehors de l'eau et ne pas sombrer pour de bon. Son côté un peu maman poule qui calcule un peu tout que j'ai déjà pu remarquer me rassure réellement. N'étant pas de nature hyper carré, savoir que quelqu'un autour de moi gère d'une main de maître tout ce qui l'englobe ça m'offre un sentiment incroyable d'apaisement alors qu'en réalité : rien n'est réglé ou contrôlé dans ma vie.

Mais je vais me contenter de m'enfoncer dans mon déni pour le moment et de sortir de chez elle pour rejoindre mon appart. Ça peut être pas mal ça aussi.

OmbrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant