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Février 2019

Je souris en la regardant m'expliquer l'importance de dire que les hommes sont alliés au féminisme et non pas féministe. Pour pas mal de mecs je pense qu'a l'heure actuelle ils la trouveraient profondément casse couille pourtant à mes yeux là elle est incroyable, ça se sent que ce débat l'anime et lui tient profondément à coeur alors je l'écoute parler en buvant ses paroles et retenant son savoir pour, peut-être, moins être un connard que la veille envers la gente féminine.

-Tu vois ce que je veux dire ?

-J'ai pas le regard d'une femme donc je l'aurais jamais visualisé comme ça mais maintenant que tu me l'expliques j'approuve complètement

Elle me sourit alors doucement.

-Désolée d'ailleurs mais quand il est question de combat qui me tiennent à coeur je peux en parler des heures et peut-être paraître chiante

-Tu l'es en aucuns cas, t'inquiète pas

Elle a une moue dubitative mais fini par abandonné pour manger sa dernière part de pizza alors qu'elle me demande si j'ai des frères et soeurs.

-Une petite soeur ouais, elle a 24 ans et toi ?

-Fille unique, et je me suis rapidement contenté d'aller de foyer en foyer

-Pour qu'elle raison ? La questionnais je en croquant dans ma dernière part de pizza également

Elle hausse d'abord vaguement les épaules avant de me répondre avec une facilité déconcertante.

-Mon père bossait énormément et n'était là que les week-ends, et encore, ça c'est quand il sortait pas pour certainement côtoyer d'autres femmes, ricane t'elle froidement avant de reprendre. Pour ma mère, elle m'a eut à contre-coeur comme c'est mon père qui l'a forcé pour avoir un enfant donc c'était pas l'amour fou du tout entre elle et moi, et moi j'en voulais à mon père d'avoir fait enduré à ma mère mon existence car on se faisait vivre un cauchemar mutuel au final, dès que j'ai réellement pris conscience de tout ça j'ai demandé à y être placée

-Sympa l'ambiance soufflais je

Elle ricane suite à ma réflexion comme je suis complètement hébété face à cette histoire avant de me rassurer :

-T'inquiète pas pour autant je suis un être humain quasiment stable à 100%, au final ça a été bénéfique et certainement un des meilleurs choix que j'ai pris dans ma petite vie

J'acquiesce alors qu'elle me demande à quoi à elle a ressembler, la mienne d'enfance.

-Plutôt lambda, des parents stricts pour les bonnes raisons mais j'avais ce besoin constant de liberté donc l'adolescence a été explosive, encore plus quand j'ai commencé à verbaliser le fait de vouloir faire du rap mon métier du coup je suis partie à tout juste 17 piges de chez moi... Ou mon daron m'a tèj du foyer familial, ça dépend de quel vision on prend la situation ricanais également froidement à mon tour

-Et ça a évolué comment ? Me demande t-elle, buvant complètement mes paroles à son tour

-Je les voyais que très peu et quand on se voyait l'ambiance était pesante et mon daron me foutait un max de piques dans la gueule pour me dire à quel point je suis une merde. Puis j'étais perdu dans ma vie, je faisais des jobs de merde, je galèrais à payer mon loyer donc j'ai décidé de passer mon bac en candidat libre 1 ou 2 ans après être partie histoire de leur faire plaisir... Mais ça a juste donné une arme en plus à mon daron pour un peu plus me rabaisser

Je souffle un bon coup avant de reprendre.

-Alors j'ai décidé d'arrêtais de courir après l'acceptation familial et je me suis enfoncé dans mes rêves, et ça a été bénéfique, 2 ans après peut-être je commençais à pouvoir vivre de la musique, 3-4 ans après je gagnais un victoire de la musique avec 1995 à la télé et un peu plus de 5 ans après en total je sortais mon album solo qui a fait des ravages, et finalement, il a arrêter de m'emmerder le jour où je leur ai payer une maison au bord d'la mer dans le sud ricanais je emportant le rire de Marie avec moi

-Et t'en penses quoi de tout ça maintenant ? Comme t'as du recul sur la situation et tout

Je me prends alors quelques secondes pour réfléchir à sa question et pour lui répondre.

-Je leur en ai souvent voulu, surtout à mon père, peut-être même encore un peu car j'oublierai jamais ses années de galère à être dans le mal pour essayer de leurs prouver que je suis pas si nul qu'ils veulent le croire mais avec du recul je comprends que c'était juste la peur de voir leur fils foutre sa vie en l'air donc bon, plus de bien que de mal au final donc Dieu merci je regrette rien

Elle me sourit alors doucement, ses yeux étant pétillants.

-Je suis fière de toi, c'est peut-être bizarre à dire comme on se connaît pas et mon avis vaut peut-être rien à tes yeux mais t'as vraiment un beau parcours me sourit-elle de nouveau, baissant par la suite sa tête, étant certainement gênée de mes yeux posés sur sa pomme

Pourtant je viens poser ma main dans son cou, à la limite de sa mâchoire et lui fais relever son faciès vers moi avec mon pouce sous son menton.

-Eh regarde moi, ton avis compte, comme l'avis de n'importe qui ne compte d'accord ? Arrête de te descendre, t'as le droit de penser et partager ton ressentie ok ? Tout m'intéresse venant de toi

C'est con mais c'est réel ce que je ressens. Tout est naturel et tout m'intéresse avec elle. Je veux toujours plus apprendre à la connaître, comme si je ne connaissais jamais assez de choses pour la connaître par coeur et que cela m'attire sans relâche. À voir si je pense ça sur l'euphorie du moment où si ca sera toujours le cas dans six mois maintenant.

Mais je n'ai pas le temps de plus y réfléchir que ses lèvres viennent s'écraser sur les miennes comme si c'était un besoin. Je la fais alors basculer sur mes cuisses pour être plus à l'aise durant notre baiser alors que ses mains qui passent dans ma tignasse pour la tirer de temps à autre, me faisant lâcher des grognements non-contrôlés. Les baisers de cette meuf ramène vraiment sur une autre planète, c'est incroyable.

Pourtant ce moment de plénitude est coupé par un portable qui sonne et vue la sonnerie, je sais que c'est le mien. Foutu sonnerie de Dora que m'ont foutu les gars sur mon portable y a deux mois et étant une merde avec la technologie j'ai décidé d'abandonner, trouvant pas où changer cette merde.

Je m'éloigne alors des lèvres de la rousse qui me sourit gênée alors que je caresse doucement sa pommette légèrement rosée par le béquotage intense qu'on vient de vivre. J'attrape alors mon portable qui traîne sur la table basse en la retenant sur mes cuises alors qu'elle a voulu se lever.

-Reste là lui souriais je doucement alors qu'elle acquiesce

Évidemment un « fais chier » sort d'entre mes lèvres quand je vois que c'est Diabi qui m'appelle.

« - Ouais gars, fais vite steuplé je suis occupé

-Bizarrement t'es occupé ce jour-là grogne t-il

-Actionne tu me feras des reproches plus tard kho

-On a la réponse que t'attendais

-Ok j'arrive tout de suite

-On est chez Sneaz »

Je cherche pas à comprendre et raccroche directement.

Putain.

OmbrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant