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Janvier 2019

Ça fait une dizaine de jours que les gars m'ont dit que je devais essayer de passer à autre chose au maximum, alors c'est ce que j'essaye de faire, pourtant, toutes mes pensées sont tournées vers elle. Je me demande en boucle si ce gars est toujours là, si il l'empêche de sortir ou alors si il est de retour en Italie et qu'il l'a de nouveau abandonné. Et me lever tous les matins en passant devant mon bureau et apercevoir la lettre qu'elle m'a écrite ne m'aide clairement pas à penser autre chose. Pourtant, mon obsession continue mais une autre fille a déjà squatter et froisser quelques fois mes draps : Lola.

Cette fille je la connais depuis un petit moment, on se voyait pour coucher avant que je rencontre Séléné, et à vrai dire, on avait une relation presque semblable vu de l'extérieur. Deux âmes qui ne connaissent rien sur l'une et l'autre, mais deux corps qui se vouent à l'autre en temps de pleine lune.

Sauf qu'avec Sélé j'ai un attachement fort avec son âme, plus qu'avec son corps. Elle m'obsède réellement, ça me dépasse ce que je ressens. Ça me dépasse d'ailleurs tellement que je n'arrive à le décrire. Alors que Lola, c'est juste une fille pas prise de tête, qui a le coeur un peu trop amochée et qui n'a plus la force d'aimer... Mais pour ce qui est de baiser, de l'énergie elle en a, ça c'est sûr. Et je parle en connaissance de cause. Le pire dans tout ça, c'est que c'est pas moi qui l'ai rappelé pour passer du bon temps, je l'ai croisé en boîte après que les gars m'aient forcés à y aller. Je suis pas débile, je sais bien qu'ils avaient prévu leur coup et pensaient que ça aller me faire oublier la petite blonde, mais loin de là.

C'est pire encore.

Quand je touche le corps de Lola ma peau ne réagit pas comme quand ma paume caressait les flancs abîmés par la vie de Séléné. Et ça me frustre. Ça me frustre tellement que je suis presque prêt à tout pour la ravoir de nouveau dans mon lit. Peut-être même seulement pour une dernière fois, si c'est pas éternellement.

Mais je dois m'avouer vaincu, je crois, et commencer à me faire à l'idée que je ne la croiserai plus. Il y a trop d'habitants dans Paris, on a pas forcément d'amis en commun et en plus, on ne vit dans les mêmes arrondissements, décidément, tout est fait pour que je ne croise plus jamais son chemin.

Fait peut-être que je m'y fasse, à cette idée, malgré qu'elle me compresse le coeur.

Je ne la reverrai. Et comme dirait Haks, c'est peut-être le mieux comme je suis tant en fusion à quasi sens unique avec elle. C'est comme un pansement qui est collé à notre peau depuis de trop longues journées. Il faut savoir l'arracher d'un coup. Ça fait plus mal sur le coup, c'est certain. Mais à la longue, c'est le mieux à faire.

OmbrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant