28

263 28 2
                                    

Mars 2019

Idriss a fait une fête, disant que j'avais besoin de ça pour me détendre après que je sois rentré en fracas dans le studio le soir dernier, chacun ne comprenant absolument pas mes faits et gestes. Alors j'avais fini par abdiquer devant la demande presque suppliante du kabyle. Ou plutôt, je l'ai imaginée suppliante. Mais la finalité est la même, j'ai dis oui en me disant : pourquoi pas me détendre autour de quelques verres devant Fifa avec mes amis après tout ? Sauf que cette soirée que j'imaginais en petit comité s'est avéré être un Remix claqué à la projet X sans meufs bonnes, avec seulement des mannequins perdues dans leur vie se frottant à des rappeurs en chien. Peu reluisant le tout, je vous l'accorde.

Car oui, Fram avait eut la bonne idée d'invité tous les gars de la 75e session, Panama Bende et tout l'entourage de L'Entourage, clairement, c'était un bordel monstre. Même si j'adore mes gars, faut avouer avec les femmes, surtout ce type là, disons qu'on a connu bien plus romantique. Je les regarde alors se faire accoster ou essayer de les accoster accouder au balcon qui donne sur le salon dans laquelle ces scènes ridicules se passent. Décidément ils s'arrêteront jamais faut croire.

Je sirote une gorgée de mon whisky serré comme j'aime les boires alors que je me demande en boucle comment j'ai fait pour m'enfoncer dans la merde. Le baiser avec Séléné, les messages de Marie que je distille par honte de ce qui s'est passé avec la mère de mon fils et les obligations pro qui s'entassent avec des couplets à rendre plus vite que prévu. Voilà comment je perds le contrôle à chaque fois, en ayant grandement besoin de respirer et fuir quand il ne faut pas.

Alors que j'étais en train de me sortir une clope de mon paquet en me disant que je devrai vraiment songé à répondre aux sms de la rousse, une voix vient me coupée dans mes pensées.

-Je peux t'en prendre une ?

En relevant le regard vers le visage qu'a cette voix je bug légèrement. Je connais cette fille. Dernièrement présente sur les défilés de Chanel et égérie agnès B depuis deux ans. Je l'ai croisé dans les studios quand je préparais la collection Seine Zoo Records x Agnès B y a peut-être plus de deux ans maintenant.

-Liberty soufflais je

Je l'ai peut-être un peu plus que croisée pour être au courant de son prénom et l'avoir retenu, je vous l'accorde.

-Contente de te revoir aussi mais j'attends toujours mon dû me sourit-elle faussement

Ouais car elle est comme ça. Fausse. Le genre de meuf fausse que tu finis forcément par avoir envie de claqué à cause de ses mimiques. Sans lui répondre alors, m'évitant d'avance ce sentiment de craquage envers elle que j'ai déjà pu légèrement ressentir le peu de fois où je l'ai croisée.

« "le peu de fois où je l'ai croisée" , sacrée culot, t'étais bien content quand elle abdiquait à tes envies les plus folles à des heures incongrues de la nuit.»
Saleté de conscience.

Elle sortit alors de ses longs doigts manucurés d'un vert pastel une de mes Malboro, la couleur de ses ongles me faisant soupirer. Une des rares discussions que j'ai eu avec elle à l'époque était à ce sujet : elle m'avait expliqué pendant de trop longues minutes le fait que c'est la couleur qui va le mieux à sa carnation de peau qu'elle a hérité de son père guadeloupéen et sa mère espagnol, c'est ce vert.
Elle est imbu de sa personne et ne s'en cache pas, c'est pour ça que je l'avais rapidement fuis, n'aimant pas ces filles sur le long terme, n'ayant rapidement que du dégoût pour ces énergumènes.

-Toujours égérie pour agnès B ?

Et si maintenant je lui tape la discut alors qu'elle m'agace d'avance, c'est car dans ce milieu vaut mieux être un peu faux et avoir un maximum de personnes dans la poche que l'inverse. Sacré monde de merde, je vous l'accorde.

OmbrageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant