28. La vérité toute crue

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SOREN

Talia sortit de sa chambre en m'entendant quitter la salle de bain. Ce n'était pas une heure pour faire une douche, mais j'avais fait de la musculation une bonne partie de la nuit. L'eau chaude détendait toujours mon corps après ce genre de session.

_ Tu ne dors pas, remarqua-t-elle en nuisette.

Elle appuya le haut de son corps contre le chambranle de sa porte, sa joue contre sa main. J'aurais pu observer son corps, j'aurais pu lui demander si, peut-être nous pouvions essayer, elle et moi. Seulement, je savais pourquoi j'étais comme ça et je ne voulais surtout pas glisser sur ce terrain-là. À croire que je pouvais coucher avec une femme de temps en temps juste pour le plaisir. Ce qui n'était pas le cas. Je n'étais pas attiré par le corps de Talia, tout en sachant qu'elle était le portrait type d'une femme magnifique.

Je soupirai et secouai la tête.

_ Tu ne dors pas non plus, rétorquai-je un peu mauvais.

Je dénouai la serviette de mes hanches et terminai de me sécher les cheveux en marchant nu jusqu'à ma chambre. Je sentis Talia me suivre. J'ouvris quelques tiroirs pour choper une tenue. Je n'en pouvais plus de rester sur le côté. Cette histoire de présidence avait flingué certains trucs que je devais recadrer. Il n'en était pas question maintenant et n'en serait pas question plus tard. Je devais le rappeler aux garçons. Si je ne pouvais pas tenir mes promesses, à quoi étais-je bon ?

_ Où vas-tu ? s'enquit-elle en se laissant tomber sur mon lit.

Je le regardai, me rappelant brièvement ma dernière nuit avec Levi. Je ne l'avais pas touché depuis et cela me pesait. J'étais un homme qui aimait le sexe et qui aimait les partenaires qu'il avait. Alors, oui, j'avais envie d'eux, mais visiblement ce n'était pas le cas inverse. Et il fallait que ça change. Si je les perdais maintenant, je pouvais dire adieu au reste.

_ Je bouge, répondis-je simplement en enfilant mon caleçon.

Je fis sourire Talia quand je remis en place mon sexe pour être à l'aise dans mes vêtements. Je passai le jean cintré sur mes jambes, puis le pull léger que Kai m'avait offert il y a peu de temps. Il avait très vite remarqué que j'étais grognon lors de notre dernière séance qui datait de quelques jours. Je m'aventurai dans l'immense dressing de ma chambre et pris une veste mi-longue, une écharpe légère et des gants. Il ne faisait pas si froid que ça, mais ça me donnait une certaine contenance. Et c'était un cadeau d'Ezra. J'aimais les avoir avec moi.

Je pliai le manteau sur mon bras et me dirigeai vers la porte de ma chambre. Talia bondit sur ses pieds et me rattrapa. Sa main se referma sur mon bras et je pivotai lentement vers elle pour l'observer de ma hauteur. Elle me relâcha, sachant que ce n'était pas le soir pour me titiller. J'avais des rendez-vous importants dans les jours à venir, je devais être concentré. Savoir les garçons fâchés contre moi n'aidait pas.

_ Tu devrais y réfléchir, souffla-t-elle, moins sûre d'elle à présent.

_ Je n'ai pas besoin d'y réfléchir, Talia. Je fais ce que je veux. Je n'ai pas besoin de commentaires.

_ La campagne avance et ta cote de popularité ne cesse de grimper. Si jamais on te voyait sortir en pleine nuit de ta villa en y laissant ta femme...

Je pris une longue inspiration, espérant ne pas craquer et lâcher ma colère sur Talia. Elle n'y était pour rien. Elle s'inquiétait autant de sa position que de la mienne et j'en avais parfaitement conscience.

_ Je serais prudent.

Elle grimaça, mais n'eut pas le temps de me retenir une seconde fois. Je descendis rapidement les escaliers et sortis par la porte du garage. Mon chauffeur était là, ayant déjà eu mon coup de téléphone quelques minutes plus tôt, avant que je ne croise Talia.

KISS OF TIME - Dear Tomorrow - 1 [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant