Finalement, tout était allé très vite. Le second groupe, celui composé de bandits, avait déjà encerclé le premier quand elle les rejoignit. Ces derniers s'étaient retranchés dans la maison et tentaient de se défendre tant bien que mal et ça tirait de tous les côtés.
– Je vais rien pouvoir faire... se dit June, terrifiée.
Elle observait, paralysée. Engloutie par les souvenirs et la peur qui l'assaillaient de toutes parts. Elle se leva en tremblant et tourna le dos à la scène puis fit le tour de la maison et partit au trot rejoindre "sa" voiture un peu à l'extérieur des habitations. Elle se sentait comme une merde. Son cerveau la rabaissait sans cesse mais son instinct lui dictait de fuir. Que pouvait-elle changer à tout cela ? Elle avait déjà été impuissante face à eux, elle avait déjà souffert, et avait réchappé de tout ça de justesse. Là, elle voulait juste courir et oublier.
C'est ce qu'elle fit.
Son souffle lui déchirait les poumons, des larmes de regrets coulaient, brûlantes, le long de ses joues. Elle aperçut enfin la voiture. Elle n'avait pas bougé. La jeune femme monta à bord, tourna la clé en tremblant et partit loin de tout cela. June se concentra sur le paysage, forçant son cerveau à ne pas penser au vieillard, à la femme enceinte, aux enfants... Elle roula sur la petite route et rejoignit la nationale sans difficulté. Elle avait déjà préparé sa fuite quelques jours plus tôt, au cas où. Mais elle fut brutalement stoppée.
Une horde.
Une putain de horde.
Elle arrêta la voiture avec fracas. La masse grouillante la fixait comme un seul être.
Elle songea à faire demi-tour.
A la place elle se mit à pleurer.
Elle pleura comme jamais auparavant.Elle pleura ce monde, son impuissance, cette peur constante, ce vide, la douleur, la faim, le froid, sa lâcheté. Et au bout de quelques minutes, l'esprit embrumé, la cage thoracique se soulevant par à-coup sous son souffle angoissé, elle finit par se dire que ce monde ne méritait pas qu'on s'y attarde.
Elle finirait par crever tôt ou tard.
Elle était fatiguée.
Alors autant partir en beauté.
Alors elle se mit à klaxonner, hurler et taper, attirant l'envie et le désir ardent de la horde.
– Venez là bande de trouducs ! Hurla la jeune femme à bout de nerf.
Tuuuuut ! Tuuuuuuuuut Tuuuuut !!!
Elle démarra en trombe dès que les premiers morts-vivants approchèrent de la voiture, fit un demi-tour violent et se dirigea vers les maisons qu'elle avait quittées quelques minutes plus tôt. Son cœur battait à tout rompre contre sa poitrine, sa tête était dans un étau, ses mains tremblaient, mais paradoxalement, elle ne s'était jamais sentie aussi légère.
Tuuuuut ! Tuuuuuuuuut !
La horde suivait. Inexorable.
Tuuuuut ! Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut !
Elle prit la petite route.
Tuuuuuuuuut tuuuuuuuut tut tut !
– Putain quelle conne... Je vais crever comme une merde !
Tuuuuut ! Tuuuuuuuuut !
Trop tard pour faire demi-tour.
L'avenue était en vue. Une perle de sueur glissa de son front sur sa tempe, puis sur sa joue et rejoignit une larme d'angoisse solitaire. Elle dégomma d'autres zombies, attirés par le bruit, s'éclatant comme de gigantesques moustiques dégueulasses sur son pare-brise.
Plaf ! Plaf ! Plaf !
Elle s'approcha de la maison presque en aveugle à cause du sang sur la vitre. Elle actionna les essuie-glaces. Le mouvement calme et régulier des balais lui parurent saugrenus. Décalés.
Tuuuuut ! Tuuuuut !
Et d'un seul coup, des tirs. Sur sa voiture.
– Arrêtez moi cette merde ! Gueulait un type.
D'autres tirs. Mais pas sur elle. Elle, elle avait déjà dépassé la maison. Elle arrêta la voiture au milieu de la rue et bloqua le klaxon avec une vieille valise qui se trouvait dans l'habitacle. Elle prit ses affaires et sortit accroupie, en filant vers la maison la plus proche. Elle entendit des tirs mais ne sut pas s'ils étaient pour elle. Une fois à l'abri, elle put voir que la horde avançait, attirée par le bruit.
Tuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut !
Puis soudain ce fut le silence.
– Merde !
La valise avait dû glisser. Peu importe, ça suffirait. La horde avait déjà pris son rythme, rien ne pourrait plus l'arrêter. Elle continua à progresser le long des bâtisses et remonta l'avenue en parallèle du mouvement. Quitte à y passer, ce ne serait pas pour rien. Ça gueulait dans tous les sens. Les choses avaient apparemment bougé. Elle vit l'un des enfoirés tenir un gosse en otage du bout de son arme à feu et reculer lentement et les personnes de l'autre groupe le pointer de leurs armes. La plupart des salauds étaient à terre et ceux qui tenaient encore debout tentaient de fuir. Seulement voilà, un mur de zombie s'approchait à grande vitesse.
Le temps était compté.L'homme tenait toujours l'enfant en otage, et les personnes du deuxième groupe criaient mais elles durent reculer.
– Carl ! Caaaaarl ! hurlait une voix de femme hystérique.
June zigzagua entre les maisons se glissa dans le dos du kidnappeur. Ce dernier finit par lancer le gosse vers la masse grouillante qui fondait presque sur eux, et se retourna pour fuir.
– Bouge pas de là enfoiré ! dit-elle en visant le type de son arc.
Il eut un moment d'arrêt quand il la vit.
– Hé, poupée ! Comme on se retrouve... Même si c'est pas franchement le moment de discuter ! s'exclama l'homme en jetant un regard angoissé autour de lui.
June jeta un coup d'œil rapide derrière lui, le môme reculait doucement mais il ne tarderait pas à être rattrapé par les morts-vivants.
Fuuuuuuuuushhh ! Ponk !
Elle tira sur le connard sans plus de réflexion. Le type tomba, une flèche dans le bide en la maudissant. Ses hurlements attirèrent les morts. Alors June courrut jusqu'au gamin pétrifié et le choppa par le bras puis le tira de force vers l'arrière.
– Mamaaaaaaaan !
– Pas le temps ! Si tu restes là, tu vas mourir bêtement !On n'entendait plus rien, tout n'était que chaos. Les hurlements du sale type et les bruits de la masse de zombies commençant à le dévorer, couvraient tout. June voyait tout au ralentit. Son cerveau n'arrivait plus à réfléchir. Elle agit instinctivement tirant le gamin comme elle put derrière elle. Courant jusqu'à la voiture, déjà assaillie par les morts.
– Fait chier !
Elle décida du coup, de foncer dans les bois, perpendiculairement au mouvement de la horde. Elle traîna le petit derrière elle qui ne pleurait ni ne criait plus.
Ils coururent.Longtemps.
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Another Walking Dead Story T1 [Daryl Dixon X OC]
FanfictionVous voulez une histoire de zombies ? Mais aussi de la romance avec le beau Daryl ? Une héroïne costumée qui se veut sympathique, majeure et vaccinée ? De l'horreur, mais aussi de l'humour, du drame et un peu de fesse ? June va tenter malgré les épr...