Another Walking Dead Story T1 [Daryl Dixon X OC]

Chapitre 29 : LA PISTE : L'église

Ce matin, June se réveilla doucement. Son esprit embrumé refusait d'émerger. Et pour cause, elle était dans un cocon de chaleur et de douceur qu'elle n'avait connu que rarement. Elle était entourée de moelleux et d'une douce chaleur, celle d'un corps. Elle pensa à Tony. Puis son cerveau lui lança comme une petite pique. Non. Pas Tony. Daryl.
Elle reconnut son odeur de cuir et de tabac froid. Elle fut surprise, jusqu'à maintenant, le chasseur n'était jamais resté auprès d'elle le matin. Elle entrouvrit un oeil discrètement, les rayons du soleil commençaient à passer à travers la fenêtre du salon.

– T'es réveillée. dit-il d'une voix rauque.

C'était plus une affirmation qu'une question.

– Oui. répondit-elle d'une voix ensommeillée.

Mais elle ne bougea pas. Elle était trop bien là où elle était : pelotonnée contre lui, ses deux bras entre leurs deux corps, son visage contre son torse et son front calé dans le creux de son cou. Il avait replié l'un de ses bras sous sa tête, devina-t-elle, et l'autre reposait sur la hanche de la jeune femme de manière protectrice. Leurs jambes étaient emmêlées. June se souvint qu'elle ne portait qu'une chemise. Lui était encore habillé. Ils étaient tous deux sous une grosse couverture, bien calés au fond du canapé.

Cette intimité l'intimida soudain. Elle garda sa tête contre lui et n'osa pas le regarder. Elle ne voulut plus bouger. Elle voulait figer cet instant. Daryl n'esquissa aucun mouvement lui non plus. Elle sentit son souffle sur ses cheveux. Ses pieds nus emmêlés aux siens. Le poids de son bras sur son flanc. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle releva la tête et croisa son regard bleu clair, presque translucide à cet instant. Son cœur rata un battement. Elle eut envie qu'il l'embrasse. Là, dans cette bulle de chaleur, de sécurité, d'intimité. Il releva sa main et caressa ses cheveux doucement.

– On devrait se lever. Il est déjà tard.

Elle sentit le regret dans sa voix. Elle voulut lui dire de rester mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Il se releva en douceur, pour ne pas la faire tomber. La bulle de chaleur éclata. Elle s'enroula dans la couverture une fois qu'il fut levé pour tenter de grappiller encore un peu de bonheur. Elle l'entendit préparer le café en silence, l'odeur envahissant rapidement la pièce. Il lui apporta une tasse brûlante qu'il déposa sur la table basse.

– Si tu veux qu'on aille faire la suite de ton jeu de piste, tarde pas trop.

Il repartit boire son café dehors, après avoir remis ses chaussures. 

Une fois seule, les souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire : la horde la nuit dernière. Puis les gars de Woodbury qui les avaient attaqués à leur retour. Ils avaient failli mourir. On l'avait encore frappée. Elle avait perdu sa bague.
Son estomac se tordit violemment.
Voilà pourquoi Daryl était resté.
Elle ressentit de nouveau une immense peine qui s'entremêlait avec de nouveaux sentiments confus.

*

Ils partirent en fin de matinée pour la petite ville de Bluecreek. June avait enfin pu ouvrir le mot de Graves récupéré à l'épicerie du bout du monde. Elle relut encore une fois ce dernier dans la voiture tandis que le chasseur conduisait.

"Cher inconnu, tu as trouvé le "bout du monde", l'épicerie de Bluecreek. Aucun commerce d'aucune ville ne saurait être plus perdu que celui-ci. Le propriétaire de ce dernier, Marc Pierce, en riait. A l'époque, jeune adulte commençant tout juste à travailler, je me sentais tellement loin de tout. Aucune ville, ni aucun commerce ne me paraissait plus éloignée de la vie même. Mon besoin de partir me pressait, je voulais découvrir le vrai monde.
C'est ce que je fis. Je quittais Bluecreek avec mes maigres économies pour découvrir la grande ville, Atlanta. J'y restais plus de dix ans, au grand dam de ma mère. C'est à sa mort que je revins ici. La ville n'avait pas changé. Moi non plus. J'étais toujours seul et aussi pauvre qu'en partant. La nostalgie s'empara de moi et je décidais de rester. Quand j'y repense, je me dis que c'est à cet endroit que j'avais rencontré le bonheur, même si avant de m'en rendre compte, j'ai dû passer l'épreuve difficile des adieux à ma mère.