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Kais...
Comment vous dire ?
Premier amour, premier homme que je laisse entrer dans ma vie, premier homme que j'aime ou du moins c'est ce que je pensais.
Je dormais Kaïs, je mangeais
Kaïs, je me réveillais Kaïs.
Tout a commencé lorsque j'avais 18 ans, j'allais sur mes 19 ans et j'étais en première année de licence. Je l'ai rencontré par hasard, il était dans le même établissement que moi.

Au début, il était gentil, attentionné, charmeur, prêt à tout pour m'avoir. Il avait du respect, tout ce qu'une fille souhaite.
Malheureusement, je me suis trompée sur ce coup-là. Moi qui analyse les gens avant de leur ouvrir les portes de ma vie, j'ai clairement été aveuglée. Il m'a amadouée, il m'a fait perdre tout ce que j'avais, il a su m'aveugler complètement.

Il s'est avéré que j'étais tombée dans les filets d'un pervers narcissique. Il me rabaissait, me frappait quand quelque chose ne lui plaisait pas, il était jaloux de manière maladive. Il voulait que je lui appartienne entièrement, que je sois à sa merci et rien de plus.
Vous vous demandez pourquoi personne de mon entourage ne l'a remarqué ?
C'est simple, je ne montrais rien. Personne ne savait que j'étais en couple avec lui, à part Narimen. Même elle ne remarquait rien, je sais particulièrement bien cacher mes émotions.

Pourquoi les coups qu'il me donnait ne se voyaient pas ?
Parce qu'il faisait toujours en sorte de frapper des parties de mon corps que personne ne pouvait voir ou que je pouvais cacher. Mon ventre, mon dos, mes jambes...
jamais mon visage. Je ne pleurais jamais, je ravalais chaque larme qui menaçait de couler.
Ma mère avait aussi subi des violences de la part de mon père durant toute mon enfance. Dès ma naissance jusqu'à mes 11 ans, où nous sommes enfin parties pour le Canada, laissant mon père au Liban, mon pays d'origine.
Je m'étais pourtant juré de ne laisser aucun homme m'atteindre ou me toucher, mais malheureusement, c'est plus facile à dire qu'à faire.
Malgré tout ce que Kaïs me faisait endurer, je croyais l'aimer. C'était mon premier amour, après tout.

Jusqu'au jour où j'ai explosé.
Deux ans plus tard, c'est-à-dire il y a quelques mois, j'ai enfin réussi à le quitter. Et vous savez ce qu'il a fait? Il m'a frappée, encore. Pour lui, c'était sa manière de dire « je t'aime ».
Drôle de façon, n'est-ce pas ?
Depuis, il ne me lâche plus. Je l'ai bloqué partout : sur Instagram, Snapchat, son numéro... Rien n'y fait, il trouve toujours un moyen de me contacter. Partout où je vais, j'ai la boule au ventre à l'idée de le croiser. Il suit tous mes faits et gestes, collé à ma peau comme une sangsue.

« Amar »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant