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**Amar**

Lorsque je me suis réveillée, la lumière blanche et éblouissante de l'hôpital m'a immédiatement fait plisser les yeux. Mon esprit était encore engourdi par les souvenirs confus et tourmentés de la journée précédente. Je me souviens vaguement de la sensation d'étourdissement, du monde autour de moi qui basculait, puis plus rien. J'étais là, allongée, cherchant à rassembler mes pensées, mes repères.

— Comment vous sentez-vous ? demanda une voix calme et posée à côté de moi.

Je tournai lentement la tête et découvris un médecin qui se tenait près de mon lit. Il avait un sourire aimable, mais derrière ses yeux, je pouvais voir une lueur de sérieux. Mon cœur se serra. Je sentais Hatem, debout à l'autre bout de la pièce, sa présence réconfortante mais teintée d'une inquiétude palpable.

— Où suis-je ? Que s'est-il passé ? murmurai-je d'une voix faible, encore désorientée.

Le médecin s'approcha un peu plus, sa voix douce me guidant dans la brume de mes pensées.

— Vous avez fait un malaise, madame Ayden. Nous vous avons admise ici pour observation. Votre fiancé nous a beaucoup aidés en expliquant les événements qui ont précédé votre chute.

Je jetai un coup d'œil à Hatem, qui me regardait intensément, une lueur d'anxiété dans ses yeux. Je pouvais sentir à quel point il s'était inquiété pour moi. Un léger sourire effleura mes lèvres, rassurée par sa présence. Mais avant que je ne puisse prononcer un mot, le médecin reprit, sa voix devenant encore plus douce, presque solennelle.

— Il y a autre chose que je dois vous dire, madame Ayden, continua-t-il. Vous êtes enceinte. Toutes mes félicitations.

Ces mots résonnèrent dans mon esprit, résonnant encore et encore. Enceinte. Enceinte... Je sentis les larmes monter à mes yeux, envahie par une vague d'émotions, de la joie pure mélangée à une peur intense. Ma main se porta instinctivement à mon ventre, comme pour vérifier la réalité de cette annonce incroyable.

— Hatem... je murmurai, ma voix tremblante, nous... nous allons avoir un bébé.

Je cherchai son regard, cherchant un réconfort, un soutien, quelque chose pour me raccrocher à cette nouvelle qui venait de bouleverser notre monde. Le visage de Hatem s'éclaira instantanément, ses yeux brillants de bonheur alors qu'il s'approchait de moi. Il s'agenouilla à côté de mon lit et prit ma main dans la sienne, serrant doucement mes doigts comme pour m'ancrer dans le moment présent.

— Oui, Amar, répondit-il avec une émotion palpable dans sa voix. Nous allons fonder une famille, ensemble.

Ces simples mots, prononcés avec tant d'amour et de conviction, dissipèrent mes craintes. Une chaleur réconfortante m'envahit, me reliant à Hatem d'une manière encore plus profonde qu'auparavant. Mais derrière cette douceur se cachait encore l'ombre de ce que nous avions traversé, et je savais que nous devions parler, vraiment parler de tout ce qui s'était passé.

Hatem prit une profonde inspiration, cherchant visiblement les mots justes. Je pouvais sentir la tension en lui, cette lutte intérieure qu'il menait pour trouver le courage de se confronter à ses erreurs.

— Amar, je suis désolé pour ce qui s'est passé, commença-t-il, sa voix trahissant un mélange de regret et de détermination. Je n'aurais pas dû agir ainsi, je n'aurais pas dû te cacher la vérité. Mais... Je ne suis pas parfait, et ce côté de moi, cette part sombre, je ne peux pas la nier.

Je le regardai, essayant de comprendre l'étendue de ce qu'il voulait dire. Mon cœur se serra à l'idée de ce qu'il avait dû endurer pour en arriver là. Il poursuivit, sa voix maintenant un peu plus ferme, mais toujours empreinte d'une tristesse profonde.

« Amar »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant