- Je... je t'attends en bas, parviens-je enfin à articuler, détournant rapidement le regard avant de descendre les escaliers.Hatem hoche la tête, sans un mot, et je me hâte vers la cuisine, mon cœur battant à tout rompre. Une fois seule, je prends une grande gorgée d'eau pour me rafraîchir, espérant calmer le tourbillon d'émotions qui m'envahit. Jamais je n'ai ressenti quelque chose d'aussi puissant. C'est à la fois perturbant et exaltant.
Essayant de retrouver un semblant de normalité, je compose le numéro de ma mère pour l'informer de mon absence.
- Tu as vu l'heure ? Tu rentres quand ? demande-t-elle, sa voix trahissant un mélange d'inquiétude et d'agacement.
C'est à ce moment-là qu'Hatem entre dans le salon, vêtu d'un short et d'un t-shirt. Il me fait de grands signes, me demandant silencieusement de rester pour la nuit. Je lève les yeux au ciel en lui souriant avant de répondre à ma mère.
- Je vais dormir chez Narimen, Maman.
- Toujours Narimen, Narimen... Tu n'as pas de maison ?
- Aller, Maman, s'il te plaît...
- C'est ça, à demain.
Ma mère ne se formalise plus depuis longtemps pour Narimen ; elle s'est habituée à ce nom qui revient souvent.
- J'ai une tête à m'appeler Narimen ? lance Hatem en riant une fois que j'ai raccroché.
Je ris à mon tour en répondant :
- Je n'allais pas lui dire que je suis chez mon patron, si ?
- Pourquoi pas ?
- Ha. Ha. Ha !
Nous passons le reste de la soirée à rire et à nous chamailler, La légèreté de ces moments partagés nous rapproche davantage, comme si tout redevenait normal, ou presque.
Le lendemain matin, je me réveille dans la villa d'Hatem, encore imprégnée de la chaleur de notre baiser. À la fois comblée et troublée, je me demande comment cette nouvelle dynamique influencera notre relation.
En descendant à la cuisine, je trouve Hatem en train de préparer le petit-déjeuner avec l'aide de la gouvernante.
- Bonjour. Bien dormi ? Il m'offre un sourire chaleureux, ses yeux brillants d'une tendresse rassurante.
- Bonjour, Hatem. Oui, très bien, merci, réponds-je en essayant de dissimuler ma gêne sous un sourire timide.
Nous partageons le petit-déjeuner ensemble, échangeant quelques banalités sur la journée à venir. Mais malgré nos efforts pour paraître détendus, une certaine tension flotte encore entre nous, rendant nos échanges presque solennels.
Après le petit-déjeuner, Hatem se rend au bureau, tandis que je décide de passer chez moi pour me changer. Une fois rentrée, je me tiens devant mon armoire, mes yeux parcourant les vêtements suspendus avec une attention nouvelle. Pour la première fois depuis longtemps, je ressens ce sentiment oublié : l'envie de plaire.
Chaque vêtement semble revêtir une importance particulière aujourd'hui. Je les examine un par un, cherchant celui qui me fera me sentir la plus confiante et séduisante. Les souvenirs de la soirée avec Hatem me reviennent en mémoire : la manière dont il m'a regardée, la chaleur de son sourire, et la douceur de son baiser. Ces pensées éveillent en moi une confiance nouvelle, une assurance que je pensais avoir perdue.
Finalement, je choisis une tenue qui me met en valeur, un ensemble qui me fait me sentir belle et désirable. En l'enfilant, je sens que cette journée sera différente, marquée par cette assurance retrouvée, ce sentiment de plénitude qui m'envahit.
Je quitte la maison avec un sourire aux lèvres, prête à affronter la journée avec une aura de confiance qui, je le sais, ne passera pas inaperçue.
Au bureau, l'atmosphère est à la fois familière et étrangement chargée. Nous nous mettons au travail comme d'habitude, mais nos regards se croisent plus souvent que d'habitude. Chacun de ces regards est empreint de ce mystère, cette curiosité qui semble vouloir comprendre ce qui s'est vraiment passé entre nous.
VOUS LISEZ
« Amar »
Novela JuvenilDans un univers où l'art prolifère, ton essence continue de captiver mon regard, incessamment. Dans un océan d'incertitudes, tu demeures mon roc, ma certitude inébranlable. Au sein d'un tumulte de discordes et de noirceurs, ta présence incarne la...