AMAR
Mon cœur bat à tout rompre. Kaïs est là, juste derrière moi, son souffle chaud sur ma nuque alors qu'il me tire violemment en arrière. La panique s'empare de moi, et je tente de me dégager, mais sa prise est trop forte. Mon esprit s'embrouille, et la peur m'envahit.
Ses yeux sont sombres, emplis d'une colère qui me glace le sang. Il m'attire contre lui, son emprise se resserrant sur mon bras. La proximité de son corps, le regard fou qu'il me lance, tout me fait comprendre que je suis en danger. Il ne veut pas juste discuter, il veut me punir.
- Où étais-tu, Amar ? Qu'est-ce que tu faisais avec lui ? me crache-t-il au visage, sa voix rauque.
Je sens l'odeur du sang séché sur lui, une odeur métallique qui me rappelle l'horreur de l'autre jour. Je détourne les yeux, cherchant désespérément une échappatoire, mais il me plaque contre le mur de la maison, me coupant toute retraite. Je ferme les yeux un instant, essayant de calmer les battements affolés de mon cœur.
- Ce n'est pas ce que tu crois, Kaïs... je... je devais juste rentrer du travail, murmuré-je, tentant de trouver les mots qui pourraient l'apaiser, mais je sais au fond de moi que rien de ce que je dis ne pourra le calmer.
Ses doigts se crispent sur mon bras, et je grimace de douleur, sentant la chaleur monter à mes joues. Il se penche vers moi, son visage tout près du mien, et je sens son souffle lourd et irrégulier.
- Ne me mens pas, Amar. Je sais tout, je te connais, murmure-t-il d'une voix basse et menaçante. Ses lèvres se rapprochent dangereusement de mon oreille, et je sens les larmes perler au coin de mes yeux.
Je suis tétanisée. La peur et la résignation se battent en moi. Je ne sais plus quoi dire, quoi faire pour échapper à cette situation. Je sens son autre main se poser sur ma hanche, et une vague de panique m'envahit. Mais alors, avant qu'il ne puisse aller plus loin, je prends une grande inspiration et rassemble ce qu'il me reste de courage.
- Lâche-moi, Kaïs, ou je hurle, dis-je finalement, ma voix à peine plus forte qu'un murmure, mais suffisamment déterminée pour le surprendre.
Il s'arrête net, son regard s'assombrissant davantage, comme si mes mots venaient de déclencher quelque chose en lui. Mais avant qu'il ne puisse réagir, je profite de ce moment de flottement pour lui asséner un coup de coude dans l'estomac. La surprise le fait lâcher prise, et je me libère enfin, m'éloignant de lui aussi vite que possible.
Les larmes brouillent ma vision alors que je me précipite vers ma porte. Mes mains tremblent si fort que j'ai du mal à trouver mes clés. Derrière moi, j'entends Kaïs se redresser, sa colère bouillonnant dans l'air. Je sais qu'il est furieux, mais je ne me retourne pas. Le moindre faux pas, la moindre hésitation, et je pourrais ne jamais entrer dans cette maison. Je sens sa présence se rapprocher, l'adrénaline me pousse à enfin glisser la clé dans la serrure.
Mais je n'ai pas le temps de l'actionner.
D'un mouvement rapide, Kaïs m'attrape par le bras, me tirant brutalement en arrière. Je pousse un cri de surprise et de terreur, ma tête heurtant l'encadrement de la porte. Le monde vacille un instant, puis tout devient clair avec une précision glaçante : je suis à sa merci. Il me traîne vers sa voiture, me jetant sans ménagement à l'arrière, la portière claquant derrière moi. Le choc de ma tête contre le siège me fait grimacer de douleur.
- Kaïs, où est-ce qu'on va ? Laisse-moi rentrer, je t'en supplie, dis-je, la voix étranglée par la panique.
Aucune réponse. Son silence est plus terrifiant que toutes les menaces qu'il pourrait proférer. La voiture démarre en trombe, et je sens mon cœur battre à tout rompre, chaque pulsation résonnant douloureusement dans ma poitrine. Le paysage défile à une vitesse effrayante, mais je ne sais pas où nous allons. L'inconnu est un gouffre noir qui m'avale lentement.
VOUS LISEZ
« Amar »
Teen FictionDans un univers où l'art prolifère, ton essence continue de captiver mon regard, incessamment. Dans un océan d'incertitudes, tu demeures mon roc, ma certitude inébranlable. Au sein d'un tumulte de discordes et de noirceurs, ta présence incarne la...