Chapitre 4

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Taina

C'était le printemps, le mois de mars était arrivé. Les cerisiers étaient en fleurs, les bourgeons écloraient bientôt, les yokais sortaient de leur hibernation.

Quant à nous, on allait effectuer notre première mission. On ne voulait pas commencer trop compliqué, on allait faire du sabotage. Notre cible était le troupeau de qilins, source de matériel à sabre, que l'armée cache pas loin de la capitale, dans les rizières. Ne connaissant pas l'emplacement exact, on s'était renseigné à des réunions de Résistance, clandestines, auxquelles on allait. Ma famille aussi y participait et la famille de Mahana et Orava. Celle de Najwa venait à certaines d'entre elles, leur rôle de médecin ne leur permettait pas de joindre complètement la Résistance, ils prévoyaient de venir en aide si jamais il y avait des blessés, ça leur permettrait de rester dans leur domaine.

Suite à ces réunions, on avait obtenu une carte de la région, avec l'emplacement du troupeau. Un homme nous avait conseillé de rester prudents, nous prévenant que des samurais pourraient surveiller les lieux. On avait donc décidé Mahana, Orava et moi de ramener nos sabres. On protègerait Najwa si quoi que ce soit arrivait.

De mon coté, j'avais proposé à Ele'i de venir.

"Avec plaisir, et puis il faut bien un adulte pour surveiller les gamins !" Il me fit un sourire en coin

"On.Est.Pas.Des.Gamins !!"

Il ria.

"Taina, tu n'as que dix-neuf ans ! J'en ai trente-cinq, on peut dire que je suis l'adulte de nous deux !"

"Ouais ouais..."

"Et puis n'oublie pas que je suis un pilier du Chef, vous devriez être honorés de ma présence."

Il était vrai qu'Ele'i avait un lien avec Youria, il était un de ses bras droit.

Au moins il venait avec nous, ça me rassurait, la mission avait beau ne pas être trop dangereuse, c'était la première qu'on faisait. J'avais de quoi ne pas être tranquille.

Et si non nous attrapait ?! Et si on se faisait tuer ! Si on était fait prisonnier puis condamnés à mort !!?

Malgré ces craintes et angoisses, j'essayais de garder mon sang froid et d'être optimiste. Tout allait bien se passer, on était avec Ele'i.

Maintenant que les préparatifs étaient terminés, on allait se diriger vers l'enclos du troupeau. On s'était rejoint sur la place du marché, près de la fontaine, à l'aube. Ele'i était là le premier, il était souvent en avance. Puis je l'ai rejoint, Mahana et Orava arrivèrent, suivi quelques minutes après par Najwa.

On emprunta un chemin à travers les champs et rizières, vers l'Ouest. Les cours d'eau étaient nombreux et les paysages splendides. Les cerisiers en fleurs typiques du printemps d'ici étaient si magnifiques. J'avais beau être née dans ce pays, je n'en connaissais que très peu, toute ma vie j'étais restée à Kisaki, on avait jamais voyagé. Si il y a bien un endroit que je connaissais par cœur en tout cas c'était cette ville.

Ele'i jouait le professeur qui compte ses élèves en sortie scolaire. Il nous surveillait de près, il avait toujours peur qu'il nous arrive quelque chose. Il me faisait rire, il était du genre à faire le mariole mais en réalité il pouvait être sérieux et se soucier des autres au point d'en être stressé. Il aimait nous traiter de gamins mais je savais qu'il disait juste ça pour se moquer de nous, il savait qu'on était pas des enfants. Surtout maintenant qu'on s'était lancés dans tout ça, on ne pouvait plus échapper à nos responsabilités.

"Et vous saviez que cette technique de transformation des bois de qilins en armes vient d'Haumea !? Les Mikazukis se sont appropriés cette astuce." Expliquait Mahana. "La seule différence est que les samurais dont recouvrir le bois de fer, le bois sert de base, pour que le cœur soit très résistant."

RakuenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant