Taina
Sept mois s'étaient écoulés depuis l'emprisonnement de Fubuki. Elle avait été capturée et torturée mais n'avait pas lâché un mot, pas un nom. J'étais fière d'elle pour ça, pour sa loyauté et son courage. Je doutais que j'aurais réagi de la même manière... Heureusement nous l'avions sauvé à temps. Entre temps elle s'était rétablie et même si elle ne m'avait pas envoyé beaucoup de lettres, par rapport à la normale, je savais qu'elle allait bien grâce à sa réponse à ma lettre d'anniversaire. Elle avait eu vingt-et-un ans l'hiver dernier, quelques semaines après la mésaventure.
Nous étions donc désormais au commencement du cinquième mois. Le mois de mai était le mois de naissance de deux personnes de ma connaissance. La première était le Doc, Najwa Faizi. Le deuxième était notre Petit Ours, Wailani Lanakila. Quand Fu l'avait appris, elle m'avait répondu que deux des petits qu'elle gardait partageait aussi ce mois de naissance.
C'était donc le quatre mai, que l'on fêtait comme il se devait la première année passée parmi nous de Wailani. On mangeait plus de sucreries que pour tout autre anniversaire, on chantait la chanson et on dansait avec le petit qui essayait de marcher. On lui donnait ses cadeaux, il les déballait à l'aide de sa mère, tout heureux. Cet anniversaire devait être inoubliable, pourtant Wailani ne s'en souviendrait pas. En réalité, il serait inoubliable pour nous, on le fêtait lui mais c'était la fête pour nous, pour notre profit. Puisque Wailani dormait déjà à vingt-et-une heures, on continuait la commémoration sans lui. Les jumeaux mangeaient puis rejoignaient Wailani. On offrait aussi des boucles d'oreilles à Ursa. Des perles beiges rosées, qui allaient à merveille avec la couleur de sa peau.
« Merci beaucoup tout le monde. » Dit-elle en souriant, yeux fermés, touchant ses cheveux fleuris et ses nouvelles perles.
Toute la famille, sauf les jumeaux mais ils le pensaient aussi, lui disait que ce n'était rien. On voulait faire plaisir au Petit Ours mais la Grande Ourse aussi méritait de l'attention en ce grand jour. Poekura et Lai lui avaient offert ces perles, et mes parents avaient acheté ces fleurs et lorsque ma mère coiffa Ursa, elle lui en mit plein les cheveux. Elle était sublime. Aux yeux d'Ele'i elle avait toujours été la plus ravissante. Tout comme son fils qui, avant de s'endormir, portait une couronne de fleurs également. Elle n'avait pas fait long feu...
Après les festivités tout le monde, après avoir un minimum rangé, avait rejoint les plus jeunes au pays des rêves. Si Teiki avait été là il aurait été aux anges.
Mais, le mois de mai, c'était aussi le mois de l'examen de médecine de Najwa. On ne la voyait plus depuis le début de ses révisions massives. Elle essayait de supporter la perte de Lori et le stress de l'épreuve. Seulement, Najwa était une guerrière et la combinaison de ces deux facteurs ne la faisait pas flancher. On prenait des nouvelles de part ses parents, qui nous disaient qu'elle se débrouillerait très bien. Elle ne lâcherait pas, elle voulait devenir médecin, pour sauver des vies et pour reprendre le cabinet familial, nous disait-elle. Elle ne mentait pas sur le fait que le bonus du très bon salaire n'y était pas pour rien dans sa motivation.
...
Une semaine plus tard, nous attendions tous les nouvelles, le jour des résultats. On l'avait vu le matin chez elle, avant que sa mère ne nous dise d'attendre chez nous, elle était déjà assez stressée.
L'après-midi, j'ouvrai la porte à une Najwa au visage radieux, chose rare ces temps-ci. Elle était accompagnée de ses deux partenaires.
« J'ai...J'ai réussi ! Je vais être diplômée ! » S'exclama-t-elle à peine j'eus fait coulisser la porte.
« Oooh ! Félicitations Docteur ! Je savais que t'y arriverais ! » Flattai-je en applaudissant.
« Merci tu vas me faire rougir. » Marmonna-t-elle en regardant à gauche, rougissant légèrement, justement.
VOUS LISEZ
Rakuen
ParanormalTaina et Fubuki vivent à Mikazuki. Toutes les deux étaient amies un jour, toutes les deux se considèrent mutuellement comme des sœurs aujourd'hui. Elles se perçoivent au-delà de leurs différences. Seulement, le gouvernement n'est pas de cet avis, l...