Chapitre 27

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Taina

L'orage faisait rage dans la toundra. Le seul abri qu'on avait était la tente du camp. Nous avions changé de camp et étions désormais plus à l'Est, en plein milieu de la toundra. Le tonnerre avait l'air d'être la seule chose qui effrayait Aluva, mais pas que. Indra ne semblait pas se sentir en sécurité non plus. Il n'avait pas complètement tort.

On raconte parfois que Raiju, n'est pas loin. Que ce démon se cache et dort dans le nombril des humains. C'est pourquoi les personnes superstitieuses dorment sur le ventre par temps d'orage. Son cri ressemble au tonnerre. Par temps normal, il est calme et inoffensif mais, lors des orages, il devient très agité et saute d'arbres en arbres, sur les bâtiments

« Tu as peur de l'orage ? »

« Comment ? Non non, je n'ai pas peur mais je ne suis pas en...confiance dans ces conditions. »

« Oui, donc... tu as peur. »

La nature déchaînait son courroux à l'extérieur. Indra sursauta et se réfugia auprès de sa louve, s'agrippant à sa fourrure en proférant des mantras protecteurs.

« Nous allons devoir attendre encore un peu. » Dit Kiran Raghu, le colonel Gayan, qui nous avait rejoints dans ce camp.

Merci Colonel Évident.

« Oui Kiran. » Dit Indra en essayant de ne pas claquer des dents.

Il faisait froid et il avait peur. A sa place ma mâchoire inférieure aurait pilonné ma mâchoire supérieure.

Quand l'orage fut passé, tous les soldats montèrent sur leur jackalopes. Cependant, au moment où je cherchais le mien, je comprenais qu'il avait fugué pendant la tempête. Les traces de ses grandes pattes dans la neige allaient jusque...très loin. C'était peine perdue pour le retrouver.

Ça devait être une blague...

« Indra. » Fis-je en lui montrant ce qu'il restait de mon pur-sang, des empreintes.

« Oh... »

Il me chercha un autre jackalope mais il n'y en avait pas un de libre ou un en rabe. Alors j'étais contrainte à partager le dos d'Aluva avec le rajamanthri. On dirait que mon heure de gloire était loin de vouloir sonner.

Soudain j'eus une idée.

« Attends attends Indra ! » Fis-je.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

« Je sais qui pourrait faire l'affaire. »

...

Je toquai à la porte du machiya.

« C'est moi Ursa. »

En entendant ma voix familière, Ursa vint entrouvrir la porte.

« On vient chercher Argos. » Expliquai-je en entrant dans le genkan.

« Vraiment ? »

J'enlevais mes chaussures en vitesse, j'avais failli oublier de le faire. J'avais mis mon masque sur le coté de ma tête.

Elle avait son tablier, elle faisait la cuisine pour cinq. Ursa avait été chargée de garder : notre machiya, mes petits frères, celui de Najwa et son propre fils. Sans oublier Argos.

Les quatre enfants me firent la fête autant que le komainu. Ça ne faisait que deux jours pourtant.

« Tai, tu es sure que c'est une bonne idée, ce yokai n'est plus tout jeune et-«

RakuenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant