Rakuen

Chapitre 21

Taina

C'était fini, Fubuki avait été définitivement renvoyé par sa patronne. C'était en même temps un soulagement et une tristesse. Laisser ces enfants qu'elle avait à moitié élevés devait être dur à vivre. D'autre part, rompre tout lien avec cette famille était mieux pour tout le monde, les enfants ne risquaient plus d'être pris pour cible pour intimider Fubuki. En tout cas on l'espérait.

Le plus grand problème n'était pas là. Non, le gros problème c'était qu'elle et sa famille se tenaient devant notre porte !

« Entrez vite ! » Murmurai-je presque en criant, leur faisant signe d'entrer et poussant le grand-père pour claquer la porte coulissante derrière lui.

Je me tournai vers eux, nous étions tous dans le genkan à nous regarder dans le blanc des yeux, attendant que quelqu'un de plus courageux que nous prenne la parole.

Je joignis mes mains, inspira, et les pointa avec.

« Qu'est-ce que vous faites ici !!? A quatre heures du matin ! » Criai-je.

« Taina, je suis désolée- »

« Fubuki t'as envoyé une lettre non ? » Coupa la mère de Fubuki, Raito, provoquant une grimace de celle-ci.

« Oui, et donc ? Je n'ai pas répondu à ce que je sache. » Rétorquai-je.

« S'il vous plait Mademoiselle, nous ne sommes plus en sécurité dans le quartier Mikazuki... » Supplia Tadao, son grand-père.

« Vous ne faites que déplacer le problème, vous ne serez pas en meilleure sécurité ici. » Répondit Ursa en entrant dans la pièce, avec Wailani se frottant les yeux d'une main et tenant la chemise de nuit de sa mère de l'autre.

« Peut-être...ou pas ! Je vous rappelle que j'ai balancé en pleine face ses quatre vérités à la mère Hisui ! » Lâcha Fubuki en serrant les dents.

« C'est vrai...je suppose que quand mes parents seront enfin réveiller par nos hurlements ils vous donneront une réponse décente. » Répliquai-je sarcastiquement.

« Comment ça enfin ? »

Je me retournai pour voir mes parents, mon père nettoyant les verres de sa paire de lunettes.

« Bon...soir ? » Tenta Denpo, le père de Fubuki.

« Bonne nuit est plus adaptée Denpo... » Susurra Raito.

Tout le monde se serra autour de la table, même ma tante et mon oncle se joignirent à nous. On était beaucoup trop à l'étroit.

« Vous pouvez rester là le temps de trouver un autre endroit. Déjà cette nuit, ensuite il faudra faire vite parce qu'on n'a pas de place ici comme vous pouvez le voir. » Expliqua Pa, serré contre Mama.

« Merci beaucoup. » Dit Raito.

« Infiniment. » Arrangea Denpo en donnant un coup de coude à sa femme.

Toute la famille se pencha, les mains sur la table, le front sur les mains, en remerciement envers mes parents.

« Maintenant allez tous vous coucher ! » Ordonna Mama.

Tout le monde s'exécuta rapidement. On avait mis un futon dans ma chambre pour Fubuki. Le reste de sa famille était dispersée dans les chambres de mes parents et avec ma tante et mon oncle.

La bougie dans ma chambre éclairait légèrement nos visages. Fubuki se tourna vers moi.

« Je leur ai fait un discours d'adieu pourri et cliché. » Lâcha Fubuki.