Chapitre 20

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Fubuki

Un soir, on toqua à notre porte, derrière se trouvait Madame Namida Hisui. Comme chaque soir pendant les périodes de garde, elle venait chercher ses enfants. Son mari était derrière elle avec une poussette pour Ran.

« Kotaro, prend les enfants avec toi je vous rejoins. » Dit-elle à son mari.

Il fit un signe de la tête et partis devant avec la fratrie. Elle tourna la tête vers moi.

« Je dois vous annoncer quelque chose Fubuki. »

D'après son expression de visage cela avait l'air sérieux. Cette femme qui devant moi était toujours attentionnée envers ses enfants, distribuant les câlins et les bisous sur les joues, à en donner la nausée à plus d'un tellement c'était superficiel. Je commençais à avoir peur. Et si elle savait ?

« Bien...alors, puis-je vous inviter à l'intérieur ? On ne va pas rester dans ce vent glacial ? »

On entrait toutes deux dans la pièce principale, je lui disais de s'asseoir à la table basse. Elle enleva son manteau verdâtre et le posa près d'elle. Toute leur famille était habillée de vert, tout le temps. Vert olive, vert jade, vert émeraude, vert anis, vert caca d'oie, toutes ces nuances mais jamais un seul jour ses enfants n'arrivaient ici sans un vêtement vert sur le dos. S'ils portaient autre chose alors j'en étais la responsable.

« Vous voulez du thé ? Thé matcha ?»

« Oui, merci. »

Je ramenais ce qu'il fallait pour discuter avec une invitée. Tout le monde faisait cela, même si on ne voulait pas de thé on devait en prendre parce que...telles étaient les mœurs ?

« Je voulais donc vous parler de ce...résultat médical. » Elle toussa. « En effet, Ran a subi des analyses par divers médecins et psychologues. Et ils en ont conclu qu'il était en fait atteint d'autisme. »

C'était donc pour ça qu'ils s'en faisaient.

« Oh madame... je... »

« Si vous ne voulez plus garder les enfants désormais je comprendrais. »

« Quoi ?! » M'exclamai-je en souriant, d'incompréhension. « Madame votre fils vient d'être diagnostiqué ce qui veut dire qu'avant de le savoir je gardais déjà un enfant autiste, et je m'en sortais sans le savoir, pourquoi cette information entraverait mes capacités ? »

Madame Namida Hisui était bouche-bée, elle essuya une larme invisible, à moins que ce ne soit la tache de naissance du coin de son œil gauche qu'elle voulait essuyer.

« Merci beaucoup de votre compréhension Fubuki. »

« Ne vous en faites pas. » Je réfléchis. « Et... les médecins savent-ils quelles peuvent en être les causes ? »

Elle pince les lèvres.

« S-Sauf si c'est indiscret de ma part ! » Ajoutai-je en levant les mains, une goutte de sueur coula de ma tempe.

Elle se racla la gorge. « Je suppose que je peux vous le dire. Premièrement, Ran est né par césarienne et était trop léger à la naissance selon les infirmières. Ensuite les médecins...les médecins pensent que la consommation d'alcool par mon mari et moi-même aurait pu être un facteur aggravant. Les risques dès sa naissance avaient été détectés mais on n'a pu être sûrs que...il y a maintenant quelques jours. »

Merde.

« Oh, je vois. »

« Oh... Toutes ces fois où je vous ai laissé les enfants, quand je vous les passais pour des heures en plus, je faisais cela parce que je n'en pouvais plus... Je n'en pouvais plus de remarquer qu'il répondait jour après jour aux possibles symptômes dont m'avaient parlé les médecins... Il est constamment dans sa bulle, il ne sourit presque jamais, il ne répond pas à son prénom, il ne nous regarde pas dans les yeux... Il ne parle presque pas par rapport aux autres bébés....Il dort bien plus que la normale... Fubuki je vous implore de me croire ! C'est seulement pour cela, je n'ai jamais voulu leur faire de mal ou vous arnaquer ! » Me supplia-t-elle.

RakuenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant