Alice enjamba sa fille le lendemain matin, elle posa un baiser sur son front et remonta la couverture sur son corps, il était encore très tôt. Elle était réveillée depuis presque deux heures, et elle n'avait pas réussi à retrouver le sommeil. Elle se dirigea vers la cuisine pour se servir un café, dont elle avait vraiment besoin. Alice attrapa son téléphone qui était sur le meuble de la salle. Elle fit défiler sa liste de contacts pour s'arrêter sur un nom en particulier. Elle attendit quelques secondes avant que la personne ne réponde.
- Je te réveille ? demanda-t-elle doucement. Sa gorge était encore douloureuse.
- Il y a un problème ? demanda l'interlocuteur en se redressant dans son lit.
- Non, répondit Alice en buvant une gorgée de sa tasse.
- Alice, appela la personne.
- Je voulais m'excuser, commença-t-elle en se raclant la gorge. Encore une fois, elle regretta ce geste. Pour ce qu'il s'est passé dans le bureau, hier.
- Ce n'est pas de ta faute.
- Fred, appela-t-elle doucement.
- Écoute Alice, je sais bien que tu ne pouvais rien n'y faire et je ne t'en veux pas.
Alice hocha la tête et effaça les larmes sur ses joues. Sa respiration se bloqua quand elle crut entendre du bruit dans le salon, mais personne ne semblait être là. Elle s'installa sur la chaise, et se recentra sur Fred.
- Je sais, mais je voulais quand même m'excuser. Il n'avait pas le droit de te frapper.
- Tu es sûre que tu vas bien ? demanda-t-il inquiet.
- Oui, c'est juste que... commença-t-elle en laissant sa phrase en suspens.
- C'est juste que quoi, Alice ?
- Rien, finit-elle par dire après quelques secondes de silence.
- Écoute, si tu ne te sens pas en sécurité avec lui, tu me le dis. Je viens te chercher, on prend les enfants et vous venez à la maison.
Alice soupira silencieusement, Victor avait parlé à Fred, et ça, elle en était persuadée. Elle but une nouvelle gorgée de sa tasse, pour éviter de se racler la gorge.
- Victor t'a parlé ? demanda-t-elle après quelques minutes.
- Victor ? Non, pourquoi ?
- Ne me prends pas pour une idiote, s'il te plaît.
- Je m'inquiète pour toi Alice, tout comme Victor. Pourquoi tu m'as dit que c'était Melina qui t'avais frappé ?
- C'était beaucoup plus simple, chuchota-t-elle.
- Plus simple ? Pourquoi ? Pour qui ?
- Je voulais juste m'excuser, Fred. On se verra au travail. Désolée de t'avoir dérangé.
Alice ne laissa pas le temps à Fred de répondre et raccrocha. Elle mit sa tête dans ses mains et ferma les yeux. Elle sentit son portable vibrer sur la table, mais ne répondit pas. Elle savait ce que Fred allait lui dire, que rien de tout ceci était normal et qu'elle devrait quitter Mathieu. Mais elle l'aimait et c'était le père de son fils, elle savait qu'au fond d'elle, que c'était une bonne personne et qu'il l'aimait aussi. Alice redressa rapidement la tête en entendant une voix devant elle. Elle soupira de soulagement, et regarda sa fille qui était dans l'encadrement de la porte.
- Tu ne dors plus, mon amour.
Melina s'avança tout endormie vers sa mère, et se mit sur ses genoux, avant de caler sa tête dans son cou. Alice lui caressa les cheveux, et l'embrassa sur le haut du crâne.
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Destruction
RomanceL'amour d'une mère envers ses enfants est inconditionnel et éternel. Alice Nevers commettra un acte irréparable pour les protéger d'un homme qu'elle pensait aimer.