Chapitre 6

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Le divisionnaire observa la juge, qui essuyait rapidement son visage, avant de le regarder de nouveau. Il lui fit un petit sourire, avant de prendre de nouveau la parole.

- Quand vous a-t-il frappé pour la première fois ?

- Pendant ma grossesse, avoua-t-elle après quelques minutes.

- De votre fils ?

- Oui. Puis, il n'a pas recommencé avant un long moment.

- Et la seconde fois ?

- Paul avait six mois, et nous avons fêté l'anniversaire de Melina.

- Et que s'est-il passé ?

Alice baissa de nouveau la tête, elle n'aimait pas repenser à toutes les fois où Mathieu l'avait frappé. Elle n'avait jamais été une personne faible, bien au contraire, et pourtant quand il s'agissait de lui, elle se taisait et se laissait frapper.

- Fred, chuchota-t-elle.

- Le commandant Marquand, dit le divisionnaire confus.

- J'avais invité plusieurs personnes pour l'anniversaire de ma fille. Il a estimé que j'avais passé beaucoup trop de temps avec Fred.

- C'est le père de votre fille, dit-il comme une évidence.

- Mathieu savait que Fred était amoureux de moi, et il pensait que c'était réciproque.

- Et ça l'était ?

- Non, dit Alice vivement. Pas vraiment, je pense que si finalement, mais je ne le savais pas encore.

- Quand tout cela est devenu vraiment récurent ?

- Vous voulez dire tous les jours ? demanda-t-elle en le regardant.

- Quand a-t-il commencé à vous frapper souvent ?

- Quand Paul avait un an, je crois.

- Et tous les jours ?

Alice baissa la tête et frotta ses mains sur ses cuisses. Elle en avait marre, elle ne voulait plus répondre aux questions, elle ne voulait plus parler de ce que Mathieu lui avait fait subir. Alice laissa de nombreuses larmes couler sur ses joues. Elle était tellement fatiguée et elle voulait ses enfants, ainsi que Fred.

- Je sais à quel point, c'est dur pour vous, Madame le Juge.

- Je veux rentrer chez moi, dit-elle en essuyant rapidement ses joues.

- Parlez-moi encore de votre relation avec le juge Brémont.

- On est obligé de passer par tout cela ? demanda-t-elle en se levant de la chaise.

Elle regarda le divisionnaire qui hocha la tête. Elle savait qu'il faisait ça pour elle, car s'il ne pouvait pas prouver ses violences, elle serait accusée de meurtre. Elle soupira et ferma les yeux, elle avait besoin de quelques minutes avant de commencer à raconter son calvaire. Elle reprit place sur la chaise après un long moment, et commença à raconter ce qu'elle avait vécu avec Mathieu ces dix dernières années.

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Alice se réveilla quand elle sentit des petites mains sur son visage, ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire, et elle ouvrit doucement les yeux. Melina était installée sur elle et la regardait en souriant. Alice caressa son visage et posa un baiser sur son front.

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