Destruction

Chapitre 19

Alice ouvrit doucement les yeux, et constata qu'il faisait déjà jour. Elle sentit une masse contre elle. Elle attrapa la main qui était posée sur sa taille. Elle se souvint de ce qu'il s'était passé cette nuit, Fred avait été là pour elle, comme il l'avait toujours été, depuis seize ans maintenant. Elle entendit du bruit dans la cuisine, mais ne se leva pas, elle était bien au chaud dans le lit et Fred contre elle. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien. Elle resta de longues minutes à regarder le mur devant elle en caressant la main de Fred. Elle finit par se tourner en essayant de ne pas le réveiller. Elle entendait ses enfants en train de discuter, et les dessins animés étaient en fond sonore dans le salon. Alice garda la main de Fred dans la sienne et l'observa dormir. Elle ne pourrait jamais assez le remercier de prendre soin d'elle à chaque fois, et de la protéger. Il semblait contrarié dans son sommeil, elle passa une main sur son front et sourit quand elle l'entendit râler. Fred finit par ouvrir les yeux après un long moment, Alice n'avait pas bougé et le regardait toujours. Il sourit en voyant la femme qu'il aimait un sourire sur le visage, ça faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas vu aussi souriante. Il posa une main sur sa joue et la caressa délicatement.

- Bonjour, murmura-t-il doucement.

- Bonjour, répondit-elle sur le même ton.

- Bien dormi ?

- Très bien, et c'est grâce à toi, dit Alice en souriant.

Fred sourit, s'approcha d'elle et posa un baiser sur son front. Alice se cala dans ses bras, elle n'était pas encore prête à se lever et à affronter la dure réalité de la vie. Elle devrait faire face à Mathieu au Palais, et elle devait voir le Président pour qu'il lui fasse de nouveaux reproches et Alice n'était pas prête pour cela. Elle voulait encore profiter quelques minutes de cette bulle dans laquelle elle se sentait en sécurité.

- Tu penses qu'ils font quoi là ? demanda Fred en entendant les enfants rigoler.

- Des bêtises comme d'habitude, répondit Alice en fermant les yeux.

- Je crois que si on ne se lève pas, ta fille va se poser des questions. Il regarda Alice qui s'était décalée.

- Notre fille, Fred.

- Oui, dit-il en posant un autre baiser sur son front. Je me lève en premier.

Alice hocha la tête et le regarda se lever du lit, puis quitter la chambre. Elle remonta la couverture sur elle en sentant des frissons parcourir son corps. Elle ne devrait pas être autant proche de Fred, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle avait besoin de lui. Alice sourit en entendant son fils rigoler fortement, elle n'avait pas ça chez elle, les matins n'étaient jamais faits dans la joie et la bonne humeur. Dans les bons jours, ils étaient faits dans le silence, et dans les mauvais, c'était dans les cris et les larmes la plupart du temps. Ses enfants méritaient tellement d'avoir ce bonheur et cette vie heureuse. Elle resta encore quelques minutes avant de finalement se lever, et rejoignit ses enfants et Fred. Paul tourna la tête en entendant sa mère dire bonjour, il se précipita dans ses bras. Alice le réceptionna et le serra contre elle.

- Tu vas bien mon amour ? demanda-t-elle dans son oreille.

- Tu m'as manqué maman, répondit Paul en resserrant ses bras.

Alice regarda sa fille et lui fit un sourire. Elle garda Paul qui était toujours accroché à elle et s'approcha de Melina, elle attrapa sa mâchoire et posa un baiser sur ses lèvres avant de lui caresser la joue.

- Ça va ? Melina hocha la tête.

- Toi ?

- Très bien, mon amour.