Save me.

Chapitre XXVIII

[ Without you - David Guetta ft Usher - Version Glee ]

                Zayn regardait par la fenêtre la voiture de son compagnon s'éloigner au fil des minutes, jusqu'à ce que le véhicule ne devienne qu'un point invisible. Il soupirait longuement, s'insultant lui-même d'abruti pour l'avoir laissé partir seul à la maison. Mais comment pouvait-on résister à sa petite moue, enfantine et irrésistible ? Comment ne pas céder, quand son regard bleuté et amoureux vous supplie des yeux de le laisser, une fois dans sa vie, prendre soin de vous ? Zayn n'avait pas la réponse. Niall était tellement adorable, et semblait si serein qu'il n'avait pu dire non plus longtemps, même s'il n'avait aucune envie de le voir partir.
Louis arrivait derrière le métis et déposait une main sur son épaule, ce qui le fit sursauter, le tirant par la même occasion de ses pensées.

- Putain Lou, tu m'as fait peur, lança-t-il en se retournant.
- Excuse-moi, je ne voulais pas. Tu sembles si inquiet... murmura-t-il.
- C'est normal Louis, ça ne me rassure pas de le savoir là bas, avec ce malade qui se balade je ne sais où, souffla-t-il en allant s'asseoir dans le canapé.

Louis penchait la tête sur le côté un instant, tout en observant son ami, pensif, avant de venir s'asseoir à ses côtés.

- Je peux te demander quelque chose ?
- Bien sûr, répondit le métis.
- C'est sérieux entre vous deux ? Je veux dire... C'est bizarre de vous voir... Enfin, je sais pas, vous étiez les meilleurs potes, concluai-t-il, ne trouvant pas les mots justes pour continuer.
- Je sais que c'est étrange et, je ne m'y attendais pas non plus, reprit simplement Zayn. Je ne pensais pas que je pourrais tomber amoureux d'un... Mec, grimaça-t-il légèrement. Mais c'est pas n'importe qui, c'est Niall, et je ne sais pas comment on pourrait ne pas céder à son charme. Louis laissait échapper un léger rire.
- Tu dis ça parce que tu es amoureux, souria-t-il.
- Sûrement, répondit-il en souriant à son tour. Tu sais... reprit Zayn après un bref silence. Ça ne s'est pas fait comme ça. Après qu'il soit sorti de l'hôpital, c'était vraiment dur, il refusait de sortir, de parler, qu'on l'approche... Il refusait de vivre, souffla-t-il avec douleur à ce souvenir. Et j'ai vu, j'ai vu cette lueur d'espoir dans ses yeux lorsque je lui ai promis que jamais je ne le laisserai. Il passait une main dans ses cheveux, probablement gêné de s'ouvrir ainsi. Et puis, je ne sais pas, j'ai vu que j'avais une place dans sa vie, qu'il voulait me faire confiance, alors... Je me devais d'être présent pour lui et, j'ai découvert un autre Niall, qui n'a rien à voir avec celui que j'avais tous les jours à mes côtés. J'ai découvert son côté sensible, et peu sûr de lui, ce qu'il pouvait cacher derrière tous ces sourires et peu à peu... Un lien spécial s'est créé entre nous. Il rigolait légèrement en secouant la tête. J'ai l'impression de faire partie d'un de ces films ridicules et niais qui passent l'après-midi.
- Tu n'as rien de ridicule Zayn, le reprit Louis. Je vous trouve plutôt mignons et j'espère sincèrement que tout se passera pour le mieux pour vous deux. Zayn soupirait doucement.
- Je l'espère aussi... J'ai bien cru le perdre pour de bon avec Barbara. Lorsqu'il a accepté mes sentiments, j'ai cru revivre. Mais avec Max qui est je ne sais où et qui peut surgir à tout moment... J'ai peur. J'ai vraiment peur de la seconde chute aux enfers, avoua le métis, regardant droit devant lui.
- Tout ira bien, Zayn, j'en suis sûr. Partez loin, chez toi, chez lui, n'importe où, tenta de rassurer le mécheux en déposant une main sur la cuisse de Zayn. Vous vous aimez, ça se voit, alors ne laissez personne détruire ça. Le métis hochait légèrement la tête.
- Tu as raison Lou' ! Je t'emprunte ton pc portable ! lança le brun en se levant en souriant chaleureusement à son ami, comme pour le remercier.

Louis lui rendait son sourire et comprenait parfaitement le message de Zayn à travers le rictus que celui-ci lui avait adressé. Il n'avait jamais été sentimental, même avec ses amis, alors après ce qu'il venait d'avouer, il ne fallait pas pousser. Il n'allait pas prendre Louis dans ses bras pour le remercier. Il avait simplement tapoté sa cuisse en souriant, et c'était suffisant. Il était comme ça.
Zayn allait prendre le pc portable de Louis dans sa chambre avant de rejoindre la sienne. Il se posait sur le lit, le dos appuyé au mur et l'ordinateur sur ses jambes. Il s'empressait d'aller chercher des billets pour l'Irlande dès l'appareil lancé et un large sourire se dessinait sur ses lèvres. Il y avait de nombreux vols à des prix raisonnables et dans sa tête, ça sonnait comme le début d'une nouvelle histoire, d'une nouvelle vie heureuse. Il notait le site et les vols qui l'intéressaient sur son téléphone portable, il fallait tout de même qu'il en parle à Niall avant de réserver. Peut-être voudrait-il aller ailleurs.
Il refermait l'ordinateur et regardait l'heure sur son portable. Le brun fonçait les sourcils en réalisant que ça faisait bien vingt bonnes minutes que le blond était parti de chez Louis et qu'il ne l'avait toujours pas appelé. Même s'il y avait eu du monde sur le chemin, il aurait dû être déjà arrivé et aurait déjà dû appeler. Le métis se redressait donc en composant le numéro de Niall. Une boule de stress se formait dans son ventre au fur et à mesure que le téléphone sonnait, sans aucune réponse. Lorsqu'il tombait sur la messagerie, il déglutissait, passant une main dans ses cheveux, puis son visage. Il ne lui fallait pas une minute de plus pour descendre à toute allure les escaliers, manquant de tomber à plusieurs reprises dans ceux-ci. Il s'arrêtait devant Louis qui le regardait avec inquiétude.
La respiration de Zayn était saccadée et il bafouillait des mots totalement incompréhensibles sous la panique. Il ne s'était jamais senti aussi mal, il n'avait jamais eu aussi peur qu'à cet instant précis.

- Zayn ! lui cria Louis pour l'interrompt dans son discours incompréhensible, le métis se taisait, le regardant de ses grands yeux noisette dévastés. Calme-toi, je ne comprends rien à ce que tu dis ! Zayn lui tendait son portable.
- Niall ! Niall ! Niall ! Il répond pas Niall ! cria-t-il comme un fou, incapable de contrôler son angoisse.
- Calme-toi, il n'a pas dû l'entendre, c'est tout. Calme-toi, d'accord ? Je vais t'y emmener.

Zayn hochait vivement la tête avant de sortir à une vitesse impressionnante, criant à Louis de se bouger le cul avant qu'il prenne lui-même le volant, même s'il n'en était pas dans la capacité là, tout de suite.

Tout le trajet il était stressé et un mauvais pressentiment l'avait envahi. Il avait essayé de joindre Niall deux-trois fois en vain et s'était insulté lui-même de tous les noms pour l'avoir laissé partir seul, alors qu'il était évident que c'était bien trop dangereux. Certes, il devait le laisser vivre et respirer, mais il n'était pas prêt pour ça. Pas prêt à retourner là-bas tout seul, pas prêt à faire face à Max ou allez savoir qui. Zayn avait été stupide, complètement stupide et il s'en voulait. Louis avait tenté de le rassurer plusieurs fois mais Zayn s'était énervé contre lui et lui avait ordonné de se taire et d'accélérer, ce qu'il avait fait. Ce n'était pas le moment de le contredire, parce qu'il était clair qu'il n'avait jamais vu Zayn dans une telle panique. Il n'avait jamais vu Zayn autant énervé contre lui-même, il n'avait jamais vu Zayn autant dépassé par les événements. En fait, il n'avait jamais vu Zayn aimer quelqu'un aussi fort qu'il aimait Niall.
Lorsque Louis se garait devant la maison, Zayn soupirait presque de soulagement en voyant qu'il n'y avait aucune autre voiture devant chez eux.

- Tu vois, je t'avais dis que tu t'inquiétais pour rien Zayn.
- On est pas encore entrés, lança Zayn froidement, malgré lui.

Il descendait du véhicule et se précipitait dans la maison, il regardait tout autour de lui, à la recherche de Niall mais personne. Il montait les marches deux à deux et allait rapidement dans la chambre de Niall. Ses yeux lui sortaient presque des orbites lorsqu'il vit l'état de la chambre, qu'ils n'avaient de toute évidence pas laissée dans cet état à leur départ. Il passait une main dans ses cheveux, la panique l'envahissant de nouveau.

- Niall ?! Bordel, il s'est passé quoi ici ? Niall réponds !

Il sortait de la chambre et allait dans la sienne qu'il découvrait avec le même désordre que celle de son amant. Il se mordait nerveusement la lèvre appelant encore une fois Niall, dans un grand désespoir. Il sortait de sa chambre et se précipitait dans la pièce où Niall s'était réfugié plus d'une fois lorsqu'il ne se sentait pas bien : la salle de bain.
Quand le métis franchissait la porte de la pièce, il se stoppait net avant de faire un pas en arrière, tapant son dos contre le mur. Ses yeux n'avaient jamais été aussi grands, son visage n'avait jamais été aussi pâle. Et alors qu'il réalisait que la personne qui était au sol n'était nulle autre Niall, il poussait un cri perçant.

- Niiiiiall, non !