[ Nightingale - Demi Lovato]
On était samedi matin, soit le lendemain de cette fameuse nouvelle qui avait anéanti Zayn. Après avoir vu les parents Horan remplir les papiers qui autorisaient à débrancher Niall, Zayn avait senti son monde s'écrouler autour de lui. Liam avait fini par le rejoindre et l'avait consolé comme il l'avait pu, avant de descendre rejoindre Louis et Harry, qui semblaient tout aussi mal. A vrai dire, tout le monde était touché par cet événement, mais ses amis tentaient de rester forts, pour l'aider au mieux. Harry avait réussi à convaincre le métis de venir dormir chez lui. De toute évidence, où il se trouverait lui était égal puisque sa vie prenait fin. Parce que sa vie n'était qu'une succession de malchances, un tas de merdes qui s'empilaient et qui avaient transformé ce qui aurait pu être un rêve en cauchemar. C'en était trop pour lui.
Zayn arrivait à l'hôpital à treize heures avec Harry. Ses yeux étaient gonflés et rouges et son teint était terne, ses traits semblaient fatigués. Il était fatigué parce que cette nuit avait sans doute été la pire nuit de son existence, bien pire que celles qu'il avait passées précédemment. Il était exténué physiquement, moralement et émotionnellement, mais ce cauchemar ne faisait que commencer. Cette nuit ne faisait qu'annoncer une traînée infinie de nuits, les yeux grands ouverts. Ses pieds le guidaient sans grande conviction, ses jambes étaient de coton et lui-même se demandait comment il était possible qu'il tienne encore debout. Ses mains tremblantes passaient sur son visage, comme pour oublier quelques secondes que tout allait prendre fin, aujourd'hui, derrière cette porte.
Les parents de Niall sortaient de la chambre, les larmes roulant de plus belle sur leurs joues à présent rougies. Maura venait rapidement enlacer le métis qui la serrait légèrement contre lui puis elle se dégageait, lui adressant un regard triste. Bobby venait rapidement serrer la main de Zayn à son tour, lui adressant un léger signe de tête. Ils étaient désolés, autant désolés que le brun, mais ils n'avaient pas réellement eu le choix. Ils avaient fait ce que bon leur semblait. Ce qui leur semblait le mieux pour Niall, pour Zayn, pour eux, pour tout le monde. Ils n'avaient pas le doit de s'acharner à le faire vivre à travers une machine. Ils n'avaient pas le droit de le forcer à rester alors qu'il avait décidé de partir et qu'au fond, il y aurait réussi si toutes ces technologies n'avaient pas existé. Ils n'avaient pas le droit d'aller à l'encontre de la vie, de la mort, du cours de la vie. Et il les comprenait, il l'avait compris et ne leur en voulait pas. Il n'en voulait pas non plus à Niall, non. Il en voulait à ces médecins qui ne s'étaient pas assez donnés d'après lui. Il en voulait aux pompiers qui avaient mis trop de temps à arriver, à Louis qui n'avait pas tout de suite réagi, à lui-même d'être arrivé trop tard, de l'avoir laissé partir à se place. Mais il en voulait plus que tout à ces hommes derrière les barreaux, à celui qui était encore en liberté, à Max qu'il soupçonnait grandement, à Barbara, au reste du monde. Parce qu'il y avait des milliards de gens dans le monde, mais c'est sur eux que c'était tombé. Et il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qu'ils avaient fait de mal pour mériter un tel sort, un tel acharnement. Pourquoi la vie en avait décidé ainsi, pourquoi eux et pas quelqu'un d'autre ? Pourquoi elle n'avait pas fait en sorte qu'ils réussissent à sortir la tête de l'eau, alors qu'ils restaient soudés et forts ensemble, à deux. Et aujourd'hui ? Aujourd'hui Zayn avait perdu sa moitié, son binôme, celui qui l'aidait à rester fort, il avait perdu ce qu'il avait de plus cher alors comment ? Comment allait-il pouvoir s'en sortir, comment allait-il réussir à se battre sans personne à ses côtés pour lui montrer que la vie à parfois du bon ? Comment allait-il, sincèrement, pouvoir trouver le goût de vivre après tout ça ? Après cette injustice, après la perte de l'être aimé ?
Les quatre amis se regardèrent un court instant et rentrèrent dans la chambre dont l'ambiance était pesante et étouffante. Un parfum de tristesse et d'injustice flottait dans l'air, à leur dépit. Hormis Zayn, chacun leur tour, un a un, ils venaient déposer un baiser sur le front du blond, lui murmurant quelques mots affectifs avant de quitter la pièce, les larmes roulant sur leurs joues malgré eux. Louis, qui était le dernier à sortir de la pièce, venait déposer sa main sur l'épaule de Zayn et la pressait légèrement en lui lançant un regard de compassion avant de sortir à son tour.
Il était là, seul avec lui. Seul avec ce corps qui était immobile depuis des jours et jours. Les larmes dévalaient les joues mates du brun alors qu'il n'osait s'approcher davantage. Il était encore à l'entrée de la chambre et il avait la sensation qu'en s'approchant davantage, il le casserait. Il lui prendrait le peu d'oxygène qu'il arrivait encore à inspirer. La machine au bip régulier annonçait qu'il était encore là. Qu'il était encore un peu présent, pour encore quelques minutes, ou quelques heures.
Zayn posait une main sur ses joues pour essuyer les larmes qui roulaient toujours avant de s'approcher lentement. Il saisissait la main froide de Niall avec une délicatesse extrême avant de venir déposer un baiser dessus.
- Mon amour... souffla-t-il contre la peau du blond. Je ne peux pas... Je ne peux pas, je ne veux pas... reprit-il en relevant son regard sur Niall. Tu vas te réveiller... Promets-moi que tu vas te réveiller, que tu vas te battre... Promets-moi que tu ne vas pas laisser... murmura-t-il tout en pleurant à chaudes larmes. Tu me l'avais promis Niall, t'avais promis que tu ne me laisserais jamais, continua-t-il avec difficulté.
Le métis venait s'allonger sur le peu d'espace libre qu'il se trouvait sur le lit de Niall. Il passait un bras autour de son corps et le serrait aussi fort qu'il le pouvait, comme pour l'empêcher de s'enfuir. Il venait ensuite poser sa tête contre épaule.
- On a encore tellement de choses à vivre... Tu n'as pas le droit de partir. Pas comme ça, souffla-t-il de nouveau, fermant les yeux afin de retenir ses larmes comme il le pouvait. Notre vie ne fait que de commencer... Tu entends ? On a encore plein de belles choses à vivre tous les deux. J'ai plein de choses à vivre avec toi, avec toi et personne d'autre, reprit le brun après une pause. Je ne veux pas les vivre avec quelqu'un d'autre, alors réveille-toi. Je veux que tu te réveilles... Il inspirait profondément avant de reprendre. Regarde-moi, je suis quoi sans toi... Regarde comme je t'aime...
Les larmes coulaient à grands flots sur le visage du métis, alors qu'il restait à présent silencieux. Il écoutait la machine qui lui indiquait que Niall était encore présent, là avec lui et que peut-être, il l'entendait.
Au fond, tout au fond de lui, Zayn remerciait les parents de Niall, parce qu'ils lui avaient offert les derniers instants de leur fils, pour qu'ils se retrouvent une dernière fois juste tous les deux. Pour que Zayn partage un dernier moment avec lui, juste avec lui et ça, c'était un grand geste. Il savait qu'ils auraient aimé être auprès de lui, eux aussi, mais ils avaient compris que Zayn en avait besoin. Il avait besoin de se retrouver seul avec l'homme qui l'aimait. Ses parents, comme ses amis, avaient compris qu'il l'aimait réellement. Que ce n'était pas une amourette qui allait partir aux oubliettes dans un mois. Ils avaient compris qu'il l'aimait d'un amour sincère, un amour qui se faisait rare de nos jours. Un amour qui le tuait petit à petit, parce qu'il ne pouvait pas voir sa vie sans lui.
Zayn profitait de cet instant si précieux. Il venait déposer un doux baiser contre les lèvres
du blond. Puis il restait dans le silence, les yeux clos, blotti contre son amoureux, espérant au plus profond de lui qu'il se réveille. Qu'il ouvre ses paupières et que ces yeux bleus qu'il aime tant viennent se perdre dans ses yeux noisette. Alors il restait dans cette position des heures et des heures, sans adresser un mot, caressant uniquement le dos de la main de Niall et écoutant la machine constante et régulière. Il respirait calmement, il avait réussi à calmer ses larmes parce qu'il voulait simplement profiter de ce moment et d'en faire un souvenir meilleur. Pas un souvenir triste et mortuaire. Il essayait de positiver.
« Bip... Bip... Bip.. Biiiiiiiiip.... »
Zayn serrait davantage Niall contre lui en fermant fortement ses yeux, comme pour ne pas réaliser ce qu'il entendait, comme pour le retenir.
- Non... Non Niall, non... Non, ne me laisse pas, je t'en supplie mon ange, murmura-t-il.
Le métis se redressait et venait caresser la joue de Niall, alors que les larmes dévalaient à présent son visage.
- J'ai besoin de toi, ne me laisse pas, je t'en supplie... Je t'aime tellement... reprit-il désemparé. Niall... Niall...
Zayn venait poser sa tête contre le torse de Niall, éclatant en sanglots. Ses mains venaient de part et d'autre du corps affaibli du blond alors qu'il ne cessait de répéter son prénom entre deux sanglots.
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Save me.
FanfictionPrologue : Le jeune homme, à moitié nu, blond et plutôt fin, au corps très peu musclé, courait à toute allure afin d'échapper à ses agresseurs depuis maintenant dix bonnes minutes. Il n'avait pas pour habitude de courir ou de faire n'importe quel s...