(I) 30. le club de duels - seconde partie

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S'IL Y EUT une tempête d'émotions qui traversa le corps d'Aria à cet instant, elle ne retint que la panique. Sans même le vouloir, alors que Benji montait les marches pour la rejoindre sur la plateforme ; son regard se dirigea tout seul vers Pearl Shafiq et Dolores Graves, toutes deux dignement installées sur un banc d'un des gradins, et qui assistaient à toute la scène avec grande attention. Aria aurait même juré voir un sourire narquois courber les lèvres de la première.

Alors qu'elle pestait intérieurement, toute tremblante d'elle ne savait même plus trop quoi, Benji la frôla en la dépassant. Sa proximité et son parfum suffirent à faire oublier à la jeune fille, l'espace d'un instant, toutes les complications dans lesquelles elle était embourbée. Et puis, après tout, qu'est-ce que cela pouvait bien faire, si elle décidait de sortir avec Benji à la vue de tous ? Elle le regardait, un peu rêveuse, tandis que le professeur Prewett lui glissait quelques mots. À cette vision angélique se succédèrent ses souvenirs de la veille, piquants tels les pointes d'un Magyar. « Ce serait dommage que ta famille, tes parents, tes grands-parents, ton oncle et ta tante, l'apprennent d'une autre plume que la tienne, non ? ». Oh, comme elle aurait aimé, juste pour certaines occasions, ne pas être une Justice...

Alors que Prewett demandait aux deux duos d'effectuer les rituels de salut et qu'elle s'avançait vers le milieu de la scène ; Aria réfléchissait à la possibilité de lancer un sortilège d'Oubliettes à ses camarades de dortoir. Mais elle se rendit vite compte que cela n'aurait aucune utilité : même si elles oubliaient tout son début de relation avec le Serdaigle, elles découvriraient bien vite la chose à nouveau. Aria n'avait aucune envie de devoir se cacher en permanence afin que jamais personne n'apprenne cette relation. Et elle n'allait tout de même pas lancer des Oubliettes à tout bout de champ à ses camarades. Cela finirait par avoir des conséquences désastreuses sur leurs cerveaux... Quoique. Peut-être était-ce une solution qui pouvait être intéressante à long terme... Elle se ravisa, cela n'était certainement pas une idée merveilleuse. Mais enfin, tout de même, son nom de famille ne lui permettait-il pas de faire ce qu'elle voulait ? De fréquenter qui elle voulait ?!

- Aria... entendit-elle la douce voix de Benji l'appeler.

Ils étaient face à face.

- T'es dans la lune ? lui demanda-t-il avec l'ombre d'un sourire.

Il lui fit un signe de tête vers sa baguette déjà levée, et la jeune fille s'empressa de l'imiter. Il lui sourit plus franchement, avec un air mutin. Il donnait l'impression d'avoir quelque chose derrière la tête. Alors qu'ils abaissaient leurs baguettes d'un même geste, il prononça quelques mots qui eurent l'effet d'une bombe dans le système nerveux d'Aria.

- Si je gagne, je pourrai t'embrasser ?

Elle n'eut pas le temps de réagir qu'il avait déjà tourné les talons. Rouge comme une écrevisse, elle se hâta de faire de même en tentant de contrôler ses organes complètement affolés. Trop de choses se mélangeaient dans son esprit. Elle ressassait en boucle les menaces de Pearl et Dolores ; mais en même temps, se disait que le Serdaigle lui plaisait chaque jour un peu plus que la veille ; et avec tout cela, tentait de se rappeler qu'il lui fallait urgemment se concentrer pour ce duel imminent, car il n'était pas question de perdre un tel défi face à la moitié de l'école. Tant pis pour le baiser, murmura une petite voix perfide dans sa tête à cette pensée.

Bon sang. Pas moyen de se concentrer tranquille. Alors qu'elle se mettait en garde, elle se rendit compte qu'elle tremblait. Oh non, pas question. Aria ferma les yeux, et se força à se calmer. Elle n'allait certainement pas flancher devant tout le monde. Il lui fallait inspirer, expirer, inspirer, expirer... Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la jeune fille arborait un air de défi. Sûre d'elle, ses mains étaient stables, et tous ses sens à l'affût. Elle était prête.

Ils levèrent tous deux leurs baguettes, et attendirent le signal pour démarrer. Sur la scène d'à côté, James Potter et Sirius Black, hilares de devoir se battre l'un contre l'autre, étaient également dans leurs positions de départ. Prewett fit jaillir des étincelles dorées de sa baguette, et les duels furent lancés.

Aria ne prêta plus attention à rien, à part à Benji face à elle. Elle esquiva les sorts qu'il lui lançait avec une facilité déconcertante, et n'osait pas attaquer trop ardemment. Car elle sentait son regard rivé sur elle, et cela la rendait toute chose : elle voguait de la concentration à la déconcentration en un temps record. Quelqu'un dans le public cria : « Allez, là ! Vous faites quoi ? C'est nul ! ».
D'un point de vue extérieur, il était vrai que ce duel devait paraître ennuyeux. Alors que les deux élèves s'adonnaient à un combat incroyablement mou ; sur la scène d'à côté Sirius Black et James Potter multipliaient les échanges spectaculaires, provoquant tantôt des rires dans la salle, tantôt des glapissements admiratifs. Cela redonna à Aria un coup de fouet. Elle refusait que l'on admire ces deux énergumènes plus qu'elle.

Alors, elle passa à l'offensive. Elle enchaîna des combinaisons de sortilèges informulés, se rapprochant peu à peu de Benji qui les parait avec de plus en plus de difficultés. Concentrée dans son jeu, elle entendait tout de même des acclamations lointaines. Plus rien n'existait, sauf ce duel et son adversaire. Elle se montrait féroce, il avait du mal à suivre la cadence. Puis elle se retrouva tout près de lui, qui était finalement accroupi, terrassé par les attaques de sa redoutable adversaire. Elle le tenait en joue, il était désarmé, elle avait gagné.

Prewett se plaça entre eux deux et déclara le combat terminé. Le monde environnant réapparut tout autour d'Aria, tandis qu'elle se prélassait dans les applaudissements et les compliments de ses camarades. Elle entendait distinctement Will s'écrier à tout bout de champ des « C'est ma cousine ! » ou des « T'as tout défoncé, Aria ! ». Fière d'elle, la Serpentard baissa les yeux vers Benji, qui la regardait en souriant. D'un accio, elle récupéra la baguette du jeune homme et lui tendit la main afin de l'aider à se relever.

C'est là que tout bascula. Profitant de l'élan qu'elle lui avait offert en le tirant vers le haut, Benji continua le geste un peu plus loin. Un peu trop loin. Car il posa ses lèvres sur les siennes tout en l'enlaçant.

À cet instant, une explosion de cris retentit dans la salle, alors que tous assistaient à ce qui ferait très certainement la couverture des Brèves de Poudlard le lendemain matin. Aria, quant à elle, était si surprise qu'elle en avait lâché les baguettes, qui tombèrent au sol en un bruit sec. Elle eut à peine le temps de réaliser ce qu'il lui arrivait que Prewett s'approcha des deux élèves et se racla fortement la gorge. Tous deux s'éloignèrent alors l'un de l'autre, Aria plus rouge qu'elle ne l'avait jamais été, le regard perdu et des papillons dans le ventre. Benji récupéra les deux baguettes au sol, et lui rendit la sienne tout en lui souriant. Un sourire à moitié coupable, à moitié espiègle. La jeune fille rougit de plus belle, si cela était encore possible.

- AÏE ! Mon frère, qu'est-ce que tu me fais ?! s'écria alors James Potter, sur la scène d'à côté.

Pendant ce temps, les cris avaient attiré l'attention de Sirius Black : ils différaient de tous ceux qu'il entendait depuis le début de son duel. Et sans qu'il ne réalise trop ce qu'il faisait, comme si sa baguette agissait toute seule, il avait lancé un sort qui avait blessé son meilleur ami. Le visage fermé, malgré le cri de James, ses yeux ne se détournèrent pas de la Serpentard et du Serdaigle. James suivit le regard de son meilleur ami.

- Oh oh, marmonna-t-il.

Cela suffit à faire reprendre à Sirius ses esprits. Il secoua la tête, et sans montrer d'émotion aucune, aida son ami à se relever en murmurant des excuses. Puis il plaqua un sourire sur ses lèvres, et lança un clin d'œil à l'assistance jusqu'alors médusée par son comportement.

- On y retourne, Cornedrue ? s'écria-t-il d'une voix forte.

Incertain, James hocha de la tête ; et leur combat reprit.

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Bahahaha je sens que vous me détestez, là, non ? 😇

AMBITION ⌁ 𝚜𝚒𝚛𝚒𝚞𝚜 𝚋𝚕𝚊𝚌𝚔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant