Les entraves de l'amour.

* C h a p i t r e 39 *

Selime n'a pas lâché ma main depuis qu'on a quitté le cimetière, il a entravé mes doigts des siens, serrer ma main dans la sienne, et même pendant notre trajet en voiture, il ne cessait de me jeter des coups d'œil tout en souriant de plus bel, comme s'il ne croyait pas ses yeux, il m'a même demandé de lui pincer la main pour qu'il constate qu'il n'est pas du tout entrain de rêver, ce que j'ai trouvé totalement drôle.

Une fois le véhicule garer devant notre immeuble, et avant même que je touche à ma ceinture de sécurité, Selime m'a déjà ouvrit la portière, tel un gentleman, ce que j'ai trouvé tellement romantique.

Selime : Après vous Mlle. Withe.

Dit-il en me désignant avec sa main l'entrée de notre appartement, après avoir ouvrir la porte.

Je lui envoie un grand sourire, révélant la majorité de mes dents. Au moment ou je dépasse le seuil de la porte, des sanglots se fit entendre, une voix féminine douce et réconfortante, qui s'en suivit d'une autre masculine, je me retourne vivement vers Selime, que lui aussi arbore la même expression que moi, surpris, ignorant ce qui se passe dans notre salon.

Alors que je m'approche vers la source des chuchotements, les pleurs se fit de plus en plus douloureux et triste, je me précipite pour voir ce qui se passe à l'intérieur, une fois le seuil franchit, je me cloua sur place, les sanglots appartenaient à Anna, qui est entrain de pleurer dans les bras de Zack, Julia assise près d'elle de son autre côté, entrain de lui serrer la main, et la lui caresser tout en lui assurant que tout aller bien se passer.

Que se passe-t-il ? Pourquoi Anna pleure-t-elle ?

La voir dans cet état me déchire férocement le coeur, cela me démoli intérieurement, sa voix douloureusement triste m'oblige à être moi aussi déprimé, parce qu'elle compte vraiment pour moi, elle m'a tant aidé quand j'avais besoin d'elle, elle était toujours pleine de vie, heureuse, souriante, tout aussi insouciante, et c'est comme ça que nous avons l'habitude de la voir, alors que là c'est totalement l'inverse, et cela nous perturbe, nous bouleverse, parce que c'est blessant de voir nos proches entrain de souffrir.

La main de Selime qui serre la mienne, ses douces caresses sur ma peau, sont les seules à réussir me maintenir debout.

On est toujours dans la même position, près de la porte, et Anna, Julia et Zack ne semblent pas remarquer notre présence.

Selime : Que se passe-t-il ?

La voix de Selime reflète son inquiétude, son bouleversement. Pour lui aussi Anna compte énormément.

Zack ainsi que Julia lèvent les yeux vers nous, Zack les baisse de nouveau, comme s'il nous n'avait pas vu, il se contente de serrer fort contre lui sa copine, tout en la berçant doucement, lentement, afin de la calmer, tout ça en fixant un point devant lui, un point imaginaire.

Mais c'est quoi ce bordel bon sang ? Pourquoi sont-ils dans cet état ?

Seule Julia qui me semble moins submerger par cette tristesse, ses yeux toujours rivaient vers nous, elle se lève tout en reposant la main d'Anna sur sa cuisse, elle se dirige vers nous d'un pas lent, une fois à notre hauteur, elle parle d'une immense douceur tremblante :

Julia : Je suis tellement ravie d'enfin te rencontrer, Ema.

Dit-elle en me serrant dans ses bras maladroitement et rapidement.

Sa voix parfaitement chaleureuse qui se brise violemment à la fin de sa phrase, ne fait qu'augmenter mon inquiétude.

Selime : Que se passe-t-il, Julia ?

Il hausse un peu son ton afin que Julia puisse le remarquer, mais en vain, elle ne fait que me fixer, une lueur de chagrin traversa ses yeux, et une larme s'ensuivit, roula lentement sur sa joue pour enfin atterrir sur sa poitrine.

Selime : Julia, répond moi !

Selime cria quasiment plus fort, mais Julia demeure silencieuse, aucun sons ne traverse ses lèvres. Selime lâche ma main, pour prendre sa soeur par ses épaules, la secouer doucement, voulant avoir des réponses, et pourtant cela semble fonctionner, puisqu'elle fini par détourner son regard vers son frère.

Selime : Qu'est ce qu'il y a, Julia ?

Demanda-t-il plus calmement.

Elle ouvra sa bouche pour ensuite la refermer à plusieurs reprises, mais elle fini par articuler lentement dans un murmure :

Julia : Aude..

Qu'est ce qu'elle a Aude ? Non ! Que pourra bien se passer ?

Ema : Qu'est ce qu'elle a ? Parle moi Julia, je t'en supplie.

Dis-je tout en priant pour qu'Aude va bien, je ne suis pas prête de la perdre elle aussi.

Un sanglot s'échappe d'entre ses lèvres mais aucun mots ne se prononce.

Ema : Es.. Est ce qu'elle est encore en vie ?

Chuchotais-je, priant que ce soit vrai, j'aimerai la voir, la caliner, j'aimerai qu'elle glisse ses doigts dans mes cheveux quand je pose ma tête sur ses genoux, j'aimerai qu'elle soit là avec moi, et qu'elle ne me quitte jamais. Mes yeux se remplissent de larmes.

Julia se contente d'hoche la tête pour affirmer ma question, et je lâche un long soupir de soulagement, j'avais beaucoup peur que je ne fesais pas attention que je retenais mon souffle.

Ema : Et Qu'est ce qu'elle a alors ?

M'empressais-je de lui demander. La main de Selime s'empare de la mienne, et il enlace ses doigts aux miens.

Seulement le faite de penser qu'elle souffre, ne fait qu'aggraver ma terreur, et je tremble de tout mes membres, elle compte vraiment pour moi, et je ne suis pas prête de la perdre, je ne le supporterai pas.

Julia : Elle a fait un accident.

Souffla-t-elle dans un murmure, tout en baissant les yeux, regardant le sol.