- J'arrive pas à croire qu'il est plus là.
- Je vous l'avais dit.
- Franchement petit génie, ferme-la.
C'est la première fois qu'Adina s'adresse aussi méchamment à Siam mais je dois avouer que c'était mérité. Aucun d'entre nous n'a envie d'entendre son sermon basé sur des faits purement scientifiques. On sait déjà qu'on aurait dû l'écouter.
Le silence pèse sur nous telle une veille de tempête, silencieux mais oppressant. Siam se lève silencieusement et s'en va, je crois qu'elle est un peu vexée par les paroles d'Adina. Je l'imite peu de temps après, chacun a besoin d'être de son côté.
En sortant de la pièce, depuis le bout de couloir, j'entends les pleurs de Siam qui s'éloignent.***
- Adina ? Je peux entrer ?
- Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure-ci ?
- Je pouvais pas être seul plus longtemps.
- Ça tombe bien, moi non plus. Entre.
Je pousse la porte, qui était déjà entrouverte. Adina est assise sur son lit, sa lampe de chevet allumée. Je l'ai visiblement interrompue dans la lecture d'un livre dont je ne distingue pas le titre. Je me contente de m'assoir à ses côtés et nous restons là, silencieux et immobiles, des larmes muettes coulant le long de nos joues.
Soudain, après une demi-heure figés, quelqu'un toque.- Adina ? C'est Siam. Je te dérange ?
- Sérieux, vous vous êtes concertés ou quoi ?
Légèrement agacée, Adina se lève et ouvre la porte d'un coup sec. Je me contente d'un signe de main en direction de Siam, je n'ai ni l'énergie ni l'envie de faire plus.
- Je sais pas si vous êtes au courant mais il est trois heures du matin.
- Si on se fait choper on est morts.
- Oui, oui. Bon du coup t'es là pourquoi petit génie ?
- Je pouvais pas dormir.
- Et donc tu t'es dit que te lever, traverser la moitié de l'hôpital, parler avec ta bonne copine Adina, qui n'a que ça à faire, et traverser à nouveau la moitié de l'hôpital allait t'aider à dormir ?
Encore une fois, la manière qu'a Adina de s'adresser à Siam est plutôt méchante, je ne sais pas ce qui lui prend.
- En réalité les longues conversations m'ont toujours aidée à m'endormir.
- Oui enfin la marche te réveille après. Tu crois qu'on ne sait pas que tu fais aussi tout ce trajet pour perdre des calories ? Peut-être que si tu arrêtais de t'inquiéter de ton poids tu n'aurais pas besoin de te distraire pour dormir.
Cette fois Siam n'en peut plus et s'en va, retenant difficilement ses larmes.
- Depuis quand tu es aussi méchante avec Siam ?
- Oh ça va c'était rien.
- Attaquer quelqu'un sur sa maladie, surtout quand c'est une maladie mentale, ce n'est pas rien, non.
Et dire que je commençais presque à apprécier Adina. Je cours vers les escaliers, c'est probablement là que Siam est allée. Aucune chance qu'elle ne soit retournée dans sa chambre.
Pourtant je dois me rendre à l'évidence en arrivant devant l'étendue de marches, Siam n'est pas là. C'est alors que j'entends des sanglots venant du haut de la cage d'escaliers.
Après avoir monté trois étages sans signes de Siam, j'atteins le toit. Il y règne un froid glacial, presque tranchant. Un regard à la ronde me permet de confirmer la présence de Siam, qui se tient ... Debout sur le rebord du toit ? Mais elle est folle ? On est plus de vingt mètres au-dessus du sol !
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Nos cœurs capricieux
RandomEvan est un adolescent normal. Il a des rêves plein la tête, des tonnes d'amis, et le mental d'acier qu'il garde sur le terrain de basket lui promet un brillant avenir. Jusqu'à ce qu'il n'en ait plus. Après deux jours à l'hôpital, Evan s'ennuie plus...