Chapitre 27

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Bip ...

Un son. J'entends un son.

Bip ...

Ce son qui veut dire que je vis.

Bip ...

La vie.

Bip ...

Tout autour de moi, la vie existe. Et en moi aussi elle existe.

Bip ...

Bien là, cachée au fond de mon cœur douloureux.

Bip ... Bip ... Bip ... Bip bip bip bip bipbipbipbibipbip

D'un coup, sans crier gare, je me redresse, parfaitement réveillé. Le monde autour de moi est plongé dans le noir et mes muscles douloureux me crient de ne pas essayer de me lever pour en savoir plus. Des voyants lumineux colorés couvrent l'endroit d'un voile rougeâtre qui ne fait qu'ajouter à l'ambiance étrange. Je tourne difficilement la tête, découvrant ainsi des dizaines de moniteurs indiquant je-ne-sais quelles informations sur ma santé.
Je distingue l'ombre d'un bouton d'appel d'urgence à ma droite. Il me suffirait simplement de tendre le bras, mais à peine ai-je essayé de le bouger qu'une douleur lancinante m'empêche de terminer mon mouvement. En y regardant de plus près je perçois le reflet du métal, probablement des aiguilles enfoncées pendant mon sommeil.
Combien de temps a-t-il duré d'ailleurs, ce sommeil ? Une journée, une semaine un mois ? Impossible de le savoir.
Dans mon dernier souvenir les parents de Siam et Victor passaient à la télévision, il était autour de midi. Je suis inconscient depuis au moins douze heures pour que les fenêtres ne transmettent aucune lumière. S'il était plus tôt que minuit les lampadaires seraient allumés.
Je déduis aussi de ce manque de lumière que je ne suis pas dans ma chambre, si j'y étais les urgences éclaireraient la pièce.

J'esquisse une deuxième fois un mouvement du bras pour atteindre ce fichu bouton. La douleur ne fait qu'augmenter à mesure que je progresse mais je tiens bon. Seul problème, ce bouton est légèrement résistant, ce qui m'oblige à contracter mes muscles pour appuyer.
Pourquoi est-ce que c'est si difficile ?
Après quelques seconde immobile je prends mon courage à deux mains et appuie sur le bouton, poussant un cri de douleur alors que je sens mon avant-bras se resserrer autour des aiguilles qui le hérissent. Environ une minute plus tard une interne dont je viens visiblement d'écourter la nuit entre en trombe dans ma chambre.

- Evan Laveau, c'est bien ça ?

Je hoche la tête, exténué par cet effort, qui n'aurait pas dû être aussi énorme.

- Je préviens le Docteur Cox.

- D'accord, merci. Oh et dites-lui qu'il me faut des antidouleurs.

La jeune femme acquiesce puis tourne les talons et sort de la chambre. Je suis de nouveau plongé dans le noir pour plusieurs minutes. Je me demande ce que va me dire le Docteur Cox.

- Bonjour Evan, content de voir que tu es réveillé. Tu dis avoir beaucoup de questions et pour une fois j'ai du temps pour y répondre.

- Il est quelle heure ? Et combien de temps j'ai été inconscient ?

- Il est 1h07 du matin et tu as dormir pendant environ une semaine. Tu étais en réanimation jusqu'à hier.

Ah. Ça fait beaucoup de temps quand même. Et six jours en réa c'est énorme, du moins je crois.

- Quand est-ce que je pourrai revoir mes amis ?

- Comme pour tous les visiteurs, tu pourras les voir à huit heures ce matin.

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