Piccola Forza

Chapitre 3

     Je suis à la gare et attends Éric, il a une demi-heure de retard. Mais bon avec la SNCF ce n'est pas étonnant... Je vois un train arriver en gare, et mon frère en sortir avec un sac à dos. Je le rejoins.

Manon : Je sais que je t'avais dit de ne pas trop de charger, mais là c'est vraiment restreint, tu restes trois jours quand même ! plaisantais-je.

Éric : J'ai pris l'essentiel. Répond-t-il froidement.

     Oups, je crois que je viens de le vexer... En même temps, à la maison il doit en prendre plein la gueule avec notre père et faire attention à chaque mot qu'il prononce.

Manon : Hey, c'était une blague, pas un reproche Éric. Détends-toi, tu n'es pas chez les parents en ce moment... le rassurais-je.

     Il ne dit rien et se contente de hocher la tête, et de laisser sa tête baissée. Ça me fait de la peine, cette attitude doit être la raison de son manque de vie sociale. Il semble manquer cruellement de confiance en lui et mes parents en sont surement la raison. On arrive un petit quart d'heure après chez moi, je lui prépare la chambre d'amis et lui propose de se faire livrer japonais. Il accepte et une fois notre repas arrivé, nous lançons une série Netflix que l'on voulait regarder tous les deux. On passe une soirée relativement tranquille et je vois mon frère se détendre et s'ouvrir au fur et à mesure de la soirée. Viens le moment où l'on éteint la télévision pour aller se coucher.

Manon : Bon à demain frérot, et sache que je viendrais te réveiller demain à 7h30, on va à mon travail pour 9h. l'informais-je.

Éric : Pourquoi je dois t'accompagner ?

Manon : Parce que, j'ai des trucs à te montrer, et j'ai pris mon après-midi pour te faire un peu visiter le quartier.

Éric : Oh non s'il te plait, pas la Tour Eiffel, ni les musés de Paris... supplie-t-il.
Manon : Je ne suis pas une excursion de lycée Éric... Je pensais plus à des coins que tu aimeras assurément et la possibilité de faire un peu de shopping.

Éric : Oh non, pas de shopping...

Manon : Bon on en reparle demain, bonne nuit.

     Le lendemain matin, je vais réveiller mon frère et lui demande de mettre au moins une chemise avec son jean. Ce qu'il fait, et il me rejoint après sa douche pour prendre le petit déjeuner avec moi. Qui aurait cru que son sac a dos détenait une chemise ? Une fois nos dents propres, nous partons en direction de mes locaux. Ils se trouvent à vingt minutes à pied de chez moi.

     Une fois arrivés, je lui présente ma secrétaire, puis mon comptable, ainsi que les designers, couturières, assembleurs et finis par mon bureau.

Manon : Et ici, c'est mon bureau, je vais d'ailleurs y travailler toute la matinée, il faut que j'émette des propositions d'emploi pour l'année prochaine.

Éric : Bah elle est super chouette ton entreprise ! Mais j'ai vu que tu avais un site internet, ça veut dire que c'est toi qui t'en occupes si tu n'as pas d'employés spécialisés.

Manon : Je suis contente que tu te poses la question, j'allais y venir, suis-moi.

     Je le conduis dans une salle que je ne lui avais pas encore montrée. A l'intérieur, se trouvent quatre personnes.

Manon : Éric je te présente Léo qui s'occupe de notre site internet, Marc qui se charge de la communication sur les réseaux sociaux et les autres médias, Max qui s'occupe du traitement des commandes internet et enfin, Adrien qui se charge de tout ce qui est recherches techniques et innovantes, ou bien il créé lui-même des objets innovants.

Éric : Euh... Bonjour tout le monde.

Manon : Les gars je vous laisse mon frère, il a de grandes compétences informatiques et il s'est fait interpeller par les flics parce qu'il a piraté plusieurs plateformes de jeux vidéo.

Éric : Manon ! Ça ne se dit pas !

Léo : Arrête mec c'est trop cool, tu dois avoir un bon niveau pour y être arrivé, j'ai un problème avec le site tu peux peut-être m'aider sur un point. C'est par rapport...

     Je sors de la pièce et les laisse travailler. Je rejoins donc mon bureau pour commencer à rédiger mes offres d'emploi. Je m'assoie donc et commence la rédaction. Après relecture de ma secrétaire, je poste mes trois offres, une pour engager un(e) couturier(e), puis un nouveau designer, ainsi qu'une offre de stage rémunérée (à faible rémunération, je ne peux pas encore me permettre de dépenser beaucoup). En attendant les premières propositions, je vérifie mes mails.

     Il est 11h30 et j'ai fini de faire mes travaux urgents et impératifs. Je sors donc de mon bureau pour aller parler à ma secrétaire.

Manon : Chloé, avez-vous eu le directeur de mon ancienne école de commerce ?

Chloé : Oui madame, il vous remercie d'avoir accepté sa demande et fixe votre intervention au début du mois de Janvier, la date que vous préférez.

Manon : Très bien, dites-lui le 18.

Chloé : Très bien madame, et Mme Gautier vous a appelé en votre absence, elle demande si vous êtes disponibles ce soir.

Manon : Oh c'est pas vrai, qu'elle est collante celle-ci... Passez- moi votre téléphone... *Oui, Mme Gautier, oh, vous êtes sa secrétaire, très bien, pouvez-vous lui faire passer un message s'il vous plait ? Très bien, dites-lui que je ne suis plus disponible pour Mme Gautier, et que son attitude m'a franchement déçue, et que je ne veux plus coopérer avec elle. Elle saura de quoi je parle. Bonne journée Madame.*

Chloé : Que vous a-t-elle fait pour que vous coupiez votre accord commercial ?

Manon : Elle n'a pas respecté le conditions du contrat que l'on allait signer...

Chloé : Oh je vois.

     Puis la conversation devient plus légère et nous discutons des fêtes que nous avons passé. L'heure de la pause déjeuner arrive donc et je salue mes employés qui partent manger et vais chercher mon frère.

Manon : Pause dej les gars, Éric ne vous a pas trop embêté ?

Adrien : Non au contraire, on a échangé des savoirs faire

Marc : N'hésites pas à l'engager à la sortie de ses études

Manon : Je le ferais que s'il en a envie. On va manger Éric ?

Éric : Oui je finis de rassembler mes affaires et j'arrive.

     Je sors donc de la pièce pour l'attendre, Max me suit.

Max : Il est sacrément cool ton frère !

Manon : Et beau gosse !

Max : Comme sa sœur...

     Il accompagne sa parole de son geste en me caressant la hanche.

Manon : Max tu es mon employé, ne l'oublie pas.

Max : Dis-moi que tu n'en as pas envie...

Manon : Je n'en ai pas envie.

     Il retire sa main et s'excuse. Il commence à tourner les talons et ses collègues le rejoignent en sortant de la pièce en même temps que mon frère.

Manon : Bon on va manger et session shopping ?

Éric : Oh merde

Manon : Oses me dire que tu n'as pas envie que ta sœur chérie t'aide à choisir des vêtements qui te permettront de pécho un max !

Éric : Bon ok, mais c'est bien parce que je t'aime bien...

Manon : Alors c'est parti !