Chapitre 11

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Point de vue de Manon :

       Pfiou, il est 17h30. On vient juste de terminer le plus gros de notre travail sur le bilan annuel de mon entreprise. Ça a été super chiant, c'est quelque chose que je déteste faire, mais qui est un passage obligé... Et c'est ce que j'ai expliqué à Philippine qui est restée tout le long à côté de moi pour bosser dessus. Je prends mon rôle de formatrice très à cœur ! J'aurais aimé que quelqu'un m'explique toutes ces choses quand j'étais encore étudiante, et non pas passer la moitié de mon temps à faire du café à tous les membres de l'entreprise...

Manon : Bon, je crois qu'on en a bien assez fait pour aujourd'hui... dis-je tout en m'étirant.

Philippine : C'était extrêmement long et... peu passionnant...

Manon : Tu peux dire « chiant » en ma présence tu sais, riais-je. Je n'ai plus 6 ans !

Philippine : Oui désolée, elle sourit machiavéliquement.

Manon : C'est quoi ce sourire ?

Philippine : Non, c'est juste que j'ai passé une seule journée avec vous, et vous me tutoyez déjà... Je croyais que ça prendrait du temps tout ça...

      Oh merde, je n'ai pas fait attention à ça... Moi qui voulais instaurer une forme d'autorité, c'est raté. Mais quand je vois ce sourire machiavélique, je n'ai d'autre choix que de rire. Je lui en ai déjà assez fait voir pour aujourd'hui...

Manon : A croire que les bilans annuels ça rapproche... avouais-je vaincue. Mais ne prenez pas cette faiblesse de ma part, comme un signe pour arrêter de me vouvoyer ! Je ne voudrais pas qu'on pense que je ne suis pas si autoritaire que ça !

Philippine : Très bien chef !

Manon : Vous pouvez rentrer chez vous, profitez de votre dimanche, après vous allez rattaquer les cours ! Et lundi soir, je vous veux en forme !

Philippine : Pas de soucis, elle était prête à quitter le bureau mais elle se retourne. Je peux vous poser une question ?

Manon : Oui

Philippine : Qu'allez-vous faire pour votre père ?

Manon : Oh... j'hésite à répondre, mais fini par le faire. Je vais surement devoir l'appeler ce soir... Ca ne va pas être joyeux...

Philippine : Alors, bonne chance, sourit-elle timidement.

Manon : Merci.

       Sur ce, elle s'en va. Je consulte mon téléphone, j'ai plein de notifications provenant de notre groupe de frères et sœurs, et un message de Camille. Je les lirais plus tard. D'abord, je vais rentrer chez moi, et passer ce fameux appel que j'essaie de repousser depuis mon entrevue avec Gautier... Fait chier, j'ai pas du tout envie de lui parler.

      Je sors de ma boite, à cette heure de la journée un samedi, il n'y a plus personne, même Chloé est partie à 15h. Je sors et sent l'air frais de ce mois de janvier me fouetter les joues. Je marche rapidement à travers les rues afin de regagner mon petit logis. J'essaie de rassembler toutes mes idées avant d'appeler mon père. J'entre chez moi, j'enlève mes chaussures et mon manteau. Bon, quand faut y aller...

     Je sors mon téléphone, et appelle à la maison. Vu l'heure, j'aurais plus de chance de l'avoir à la maison, qu'à son bureau.

*Clothilde : Allô ?

Manon : Bonjour maman, c'est Manon.

Clothilde : Oh c'est toi ma chérie ?! Ca me fait plaisir de t'avoir au téléphone, tu n'appelles jamais ! Comment tu vas ma chérie ?

Piccola ForzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant