Chapitre 25

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          Je me lève, on est lundi matin. J'ai peu dormi... Ce que m'a dit Omar m'a travaillé toute la nuit. Même si pour la première fois, j'avais effectivement des sentiments amoureux pour une femme, ce qui en soit peut faire peur, cette femme se trouve être ma stagiaire.

          Je me prépare donc avec appréhension et doutes. Je ne sais pas du tout comment je vais me comporter. Mais de toute façon je ne devrais pas me poser ce genre de questions. J'ai la situation bien en main, Philippine s'est montrée un peu entreprenante au téléphone, mais la connaissant, c'est tout autre chose en face. Ce qui me fait dire que je n'ai pas à m'en faire j'ai toujours la situation sous contrôle.

          J'arrive au boulot un peu en avance, chose qui ne m'arrive que très rarement. Il n'y a encore personne dans le bâtiment, les premiers employés embauchent à 8h. Il est seulement 7h30, j'ai le temps de profiter un peu de ce calme ambiant pour travailler.

Lundi 17h15 :

       J'ai bossé comme une malade toute la journée, à tel point que j'en ai oublié de manger. J'ai effectué le travail que j'arrive à faire en trois jours en temps normal. Si bien que j'ai rattrapé tout le retard accumulé à cause des rendez-vous pour la collaboration. Je suis parfaitement à jour. Quand tout est en bordel dans notre tête, il faut toujours faire du rangement dans sa vie.

Philippine : Bonjour Manon, qu'est-ce que je dois faire ?

Manon : Oh, écoute, je viens de travailler d'arrache pieds, j'ai bien peur que nous n'ayons plus grand-chose à f... je lève enfin les yeux vers elle et ne peux finir ma phrase.

        En effet, Philippine est venue travailler avec une chemise blanche bien moulante et avec quelques boutons ouverts, laissant une vue imprenable sur son magnifique décolleté. Je décide de lâcher cette chose si attirante des yeux avant qu'elle ne le remarque. Cependant, je n'avais pas prévu que sa jupe noire laisserait deviner le début de ses cuisses et me laisserait une vue totalement claire de ses mollets. A l'issue de ceux-ci, des talons hauts ne font que sublimer cette tenue et cette femme.

       Je relève enfin les yeux vers les sien. Cette analyse a dû prendre deux secondes dans la vraie vie, mais j'ai l'impression de m'être beaucoup trop attardée. Et ce que je craignais arriva, puisque je vis un infime sourire carnassier, se dessiner sur les lèvres de ma stagiaire.

Philippine : Vous disiez ? elle accompagne sa parole en se rapprochant dangereusement de moi.

       Je n'ai qu'une solution si je ne veux pas décider tout de suite du comportement que je vais adopter à l'avenir.

Manon : Il faudrait classer les derniers archives papiers au grenier. Je te laisse le faire, je dois aller voir si tout se passe bien dans les pôles de l'entreprise.

        La seule solution était la fuite effectivement. Telle la lâche personne que je suis. Néanmoins, je ne suis pas mécontente de l'effet que viens d'avoir cette déclaration, puisque je vois le visage de ma stagiaire se décomposer.

        Je hâte donc le pas vers le bureau des garçons. Une fois arrivée à l'intérieur, je souffle un grand coup.

Max : Euh, tu vas bien ? s'inquiète-t-il.

Manon : Ouais ça va, je me reprends. Bon alors, on en est où ?

Jeudi 17h30 :

       Philippine est encore venue avec des affaires moulantes et sexy. Malheureusement, je ne peux pas la réprimander sur sa tenue. Premièrement parce que c'est contre mes principes. Mais aussi parce que sa tenue est totalement professionnelle. Et enfin, parce que mes yeux ne veulent pas arrêter de se délecter de cette magnifique vue.

       J'ai renvoyé Philippine aux archives, il y a au moins trois jours de boulot à faire en classement. J'ai décidé de combattre mes pulsions et de la rejoindre pour lui donner un coup de main. En entrant dans le grenier, je la vois transpirante avec des mèches qui tombent de son chignon auparavant parfait.

Manon : Un coup de main ?

        Elle lève les yeux vers moi et sourit tout en s'essuyant le front. C'est vrai qu'il fait une chaleur à crever dans ce grenier. Je commence donc à classer les papiers dans des boites d'archives. Au bout d'à peine 10 minutes, n'y tenant plus, je retire ma veste de tailleur et détache quelques boutons de ma chemise. Finalement, je décide également de me relever les cheveux dans un chignon vite fait, de tout manière, avec mes cheveux ondulés, impossible d'en faire un parfait.

        Je sens le regard carnassier de ma stagiaire fixé sur moi. Je sais qu'elle va encore m'envoyer une pique dont elle a le secret. J'y ai eu le droit toute la semaine, j'avoue que je ne la pensais pas si entreprenante et persistante. En effet, toute la semaine j'ai réussi à la tenir à l'écart, mais en venant l'aider, je sais pertinemment que je me jette dans la gueule du loup.

Philippine : Dis Manon, on ne voit pas trop mon soutif dépasser, hein ? dit-elle toute innocente.

       J'en ai marre de fuir. Elle va voir qui elle a en face.

Manon : Oh non, je ne trouve pas, je me rapproche d'elle, celle-ci recule. Pour amadouer les clients, mieux vaut faire jouer tous ses atouts... à force de reculer elle se retrouve contre le mur et son sourire a disparu de son visage. Fière de mon effet, je poursuis. Et la vue est loin d'être désagréable à contempler...

Philippine : Je... elle avale bruyamment.

Manon : Mon Dieu, comment avez-vous fait pour ne pas voir que vous étiez homosexuelle ?

Philippine : Ca... ca ne peut pas se prédire... essaie-t-elle de répondre.

Manon : Je ne suis pas aveugle je vois que je vous fais de l'effet, et ce depuis que je vous ai embauché... je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

Philippine : N'importe quoi, se précipite-t-elle.

Manon : Oh, madame Proust... je ris intérieurement de ce que je m'apprête à lui délivrer. Quand on a trop bu, on dit souvent la vérité... face à son visage choqué, je m'approche de son oreille et chuchote. « Vous ne voulez pas m'embrasser parce que je sens le vomi c'est ça ? »

        Je recule après cette annonce, prends ma veste de tailleur, et quitte la pièce, un sourire sincère sur les lèvres. Putain ça fait un bien fout de reprendre son rôle de chasseur. J'ai reprit le contrôle Philippine, on fait moins la maligne n'est-ce pas ? 

Piccola ForzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant