Chapitre 33

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              Je me réveille vers 11h. J'ai vraiment bien dormi dans ce lit. C'est sûr que lorsque l'on commence à bien gagner sa vie, il est plus facile de se payer une bonne literie. Je me lève doucement, Manon dort encore, et vu tout ce qu'elle a bu, je préfère ne pas la réveiller trop tôt.

              Je quitte la chambre de ma patronne à pas de loup. Et voyant l'état de l'appartement de celle-ci, je m'empresse de ranger et me débarrasser de toutes les bouteilles d'alcool vides qui jonchent la table basse. Puis, je fais la vaisselle, et commence à faire à manger.

               Il est 13h maintenant. J'ai eu le temps de me doucher. La cuisine est faite. J'estime que Manon a assez dormi, et décide d'aller la réveiller. Il faut vraiment qu'elle mange et boive de l'eau, sinon elle n'ira pas mieux. Je m'assieds donc à côté d'elle sur le lit et suis surprise de la voir les yeux ouverts, fixant le mur.


Philippine : Manon, j'ai fais des pâtes, tu viens manger ?

Manon : Non merci, chuchote-t-elle.

Philippine : Mais il faut que tu manges si tu veux te remettre de ta gueule de bois...

Manon : J'ai pas faim, dit-elle sur le même ton.


           Je me lève, ne sachant quoi faire. Je décide que lui emmener un grand verre d'eau, la décidera peut-être à venir manger. Une fois avoir remplis celui-ci, je retrouve ma place attitrée sur le lit et lui tend le verre.


Manon : Non, elle secoue doucement la tête.

Philippine : Il faut au moins te réhydrater Manon, dis-je doucement.

Manon : Non, je n'en ai pas besoin.


            Putain je fais quoi moi ? Elle n'a pas arrêté de fixer le mur depuis tout à l'heure. Sans compter le fait qu'elle n'ait pas enlevé son maquillage de la veille, elle a une tête à faire peur. Je regarde le téléphone de ma boss et y voit des notifications. Voilà qui pourra lui remonter le moral. Sur le téléphone, je vois un message d'un certain Antoine et d'un Éric.


Philippine : Manon, qui sont Antoine et Éric ?

Manon : Ce sont mes petits frères, dit-elle sur un ton indifférent.

Philippine : Tu veux que je te lise ce qu'ils disent ?


              Pas de réponse, ni même une réaction. Je décide donc de saisir doucement la main de Manon, et de poser son doigt sur son capteur d'empreinte digitale. J'ouvre celui d'Eric en premier et lui lit à haute voix.


ERIC : JE SUIS DÉSOLÉ DE T AVOIR LAISSE TOMBE HIER SOIR... TU DOIS SUREMENT M'EN VOULOIR, J'ESPÈRE QUE TU VAS BIEN, APPELLE-MOI.

ANTOINE : SALUT SŒURETTE, JE TE SOUTIENS A FOND.


              Pas de réaction. Toujours aucune putain de réaction. C'est quoi ce merdier ?! Ses frères lui envoient un message de soutien et elle ne réagit même pas. Je crois que je préférais encore quand elle pleurait. Je ne sais pas quoi faire. Soudain le téléphone de Manon sonne aux creux de mes mains, je décroche.


Philippine : Allô ?

?? : Oh, qui êtes-vous, demande une voix masculine au bout du fil.

Piccola ForzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant